jeudi 8 novembre 2018

Début de la nouvelle saison

Le retour vers Chaguaramas, s'est fait sans trop de soucis. Kiki et Serge nos amis Toulousains sont venus nous chercher à domicile, vraiment sympas ! Nous avons passé la nuit chez eux et nous avons pris la route pour Blagnac. Un premier avion nous a déposé à Paris, puis ensuite un Boeing 777 nous a fait traverser l'Atlantique en 8h pour arriver vers 17h locale à Fort de France. En sortant de l'avion nous avons loué une voiture  et nous sommes allés jusqu'à la pointe du bout pour retrouver Xavier un navigateur que nous avions rencontré au Cap Vert. Nous avons passé une soirée sympa ensemble, il nous a hébergé pour la nuit à son bord. Le lendemain matin retour de la voiture et dans la foulée départ pour La Barbade. Changement d'avion avec toutes les tracasseries qui vont avec……. Re passage à la douane alors que nous sommes qu'en transit, ouverture des sacs, scanners, portique qui sonne à cause des œillets métalliques de godasses ! j'ai failli être pris pour un terroriste…….
Nouveau départ avec une petite escale à Grenade et enfin Port of Spain.
Première petite difficulté….. nous arrivons un jour férié, donc pas de taxico. Du coup nous négocions un vrai taxi, on s'en tire pas trop mal 40€, vu la distance le prix reste correct.
Dans le chantier nous tournons un peu pour trouver le bateau car il a été déplacé de l'endroit où il était initialement. Une échelle a été placée à l'arrière du bateau pour que nous puissions y accéder. A l'ouverture de la porte, nous sommes pris par une forte odeur de moisi. Malgré tout le soin que nous avions apporté pour que tout soit nickel des moisissures ont réussi à se développer sur le vaigrage de la cabine avant. A l'extérieur tous les cordages sont verts et sentent la vase…… on dirait que le coin est humide !
le bateau voisin est recouvert d'une toile
qui à l'origine devait être blanche......
 Nous avons pris contact avec les responsables du chantier pour avoir l'explication du déplacement du bateau. Il y a eu un tremblement de terre entre Tobago et Trinidad de magnitude 5.6. Cela a engendré un petit Tsunami qui a emporté le peu de terrain qui restait derrière le bateau. Avant qu'il ne soit trop tard tous les bateaux  qui étaient trop proches de l'eau ont été déplacés. Dans le chantier voisin le bar où nous étions allés voir la finale de la coupe du monde n'a pas résisté à l’assaut des vagues et des secousses sysmiques , il a été complètement rasé !!


 Pour nous la catastrophe n'est pas passée loin.
Après 2 jours de travail la coque est prête à recevoir le nouvel antifouling , mais je dois me résoudre à jeter l'éponge.... j'avais oublié une chose la pluie !!! vous savez comme j'adore.





Vous me direz après les inondations dans l'Aude on est habitué . D'après le radar de pluie ça va tomber dru . Ce qui me fait un peu râler c'est que c'est juste au dessus de nos têtes!!

En quelques heures le chantier est transformé en piscine. On se retrouve avec 15cm d'eau sous le bateau , le petit caniveau est devenu un ruisseau ,me prenant au passage un bidon de diluant  et un paquet de lessive.... Des outils restés au pied du bateau ont pris un bon bain, et aussi vite que l'eau est montée , elle est repartie .  Quel pays !
En deux jours de grattage au "scrapper "je suis venu à bout de l'antifouling de la saison passée. La coque est prête à recevoir le nouvel antifouling, cette année on fera dans le noir il n'y avait pas de rouge. Flo développe une nouvelle technique pour étendre sa peinture.....,en 2 jours de plus nous en avons terminé, 2 couches sont étalées y compris sous les patins que nous desserrons un par un.


 Ensuite gros point d'interrogation sur la bague de safran qui a repris du jeu..... Le problème est que je ne peux pas sortir entièrement le safran. La bride de la bielle du pilote automatique a été monté par un génie de la mécanique ! qui a mis une goupille en inox  oblique par rapport aux boulons et qui en prime débouche dans la bielle. Avec le temps l'inox et l'alu se sont "soudés" par électrolyse. En dehors d'une technique destructive il est impossible de l'enlever et donc de sortir totalement le safran.
Ma chance c'est que le mastic colle a totalement disparu suite aux pressions de l'eau sur le safran ,et qu'elle descend toute seule sans effort. Elle n'est pas abimée, je vérifie l'épaisseur au pied à coulisse,elle est dans les normes, donc je ne la remplace pas. Un bon coup de papier de verre pour faire partir le vert de gris sur l'extérieur de la bague, idem dans le tube de jaumière pour enlever les résidus de l'ancien mastic réduit à l'épaisseur d'une feuille à cigarette, les surfaces sont prêtes.
Je règle le frottement en tortillant un bout de fil inox, ceci fait je place un petit ruban de grey tape autour de la bague pour garder le diamètre et je coupe le fil inox. Maintenant je n'ai plus qu'à tartiner de Sika et à remettre en place la bague dans son logement et attendre que le mastic soit bien sec . On croise les doigts en espérant que cette fois ça tiendra un peu plus que 6000 Mn.
Dans la liste des travaux il y a le remplacement de la turbine, chose qui normalement prend peu de temps. Après l'avoir enlevée je me rends compte que le ressort du joint spi est complétement bouffé par la rouille. Probablement qu'on m'aura refourgué un ressort en acier pas inox !! Donc à changer.
Je commence à connaitre parfaitement  l'opération , mais ça reste toujours "sportif" pour sortir le circlips. Après plusieurs essais ponctués de :mer..... salop..... je finis par en venir à bout ensuite la suite de l'opération se fait sans problème. Il n'y a plus qu'à remonter la pompe et vérifier son bon fonctionnement. Je lance le moteur, la pompe ne s’amorce pas . Du coup je débraye le moteur un petit coup d'accélérateur ,et voilà l'eau se met à couler. Parfait! j'arrête le moteur et en remettant la manette au neutre le petit bouton qui sert à débrayer ne veut pas revenir en place,  le levier de marche avant arrière se retrouve bloqué.  Merdum, merdum. Il me faudra toute la fin de la matinée pour arriver à démonter le mécanisme par l'intérieur ,car une petite vis inox est totalement bloquée dans la manette en alu.Ensuite avec quelques rasades de WD40, le problème va se résoudre.
Pour terminer un petit tour en tête de mat pour inspecter le gréement, et donner un coup de WD40 sur l"anémo qui semble bloqué. Effectivement les roulements n'ont pas apprécié ce temps humide  ça couine... quelques rasades de la potion miracle et ça repart.
.16 novembre en fin le grand jour.Le chariot hydraulique vient se positionner sous le bateau les patins sont ajustés, la traverse placée sous la quille, le tout remonte et en avant pour la darse de mise à l'eau


Passage de la remorque au travelift en 2 temps 3 mouvements, un petit coup de rouleau sous la quille et à l'endroit des patins et le bateau rejoint son élément

Nous parcourons quelques dizaines de mètres pour aller nous mettre au petit port. La manœuvre, n'est pas simple , le vent est de travers ainsi qu' un courant assez fort plus le pas de l'hélice qui me tire du mauvais côté.... Tranquillement nous préparons  un long bout pour accrocher la bouée , les amarres arrière sont prêtes à être lancées ; on se lance dans la manœuvre. Des amis du chantier sont venus pour nous prendre les amarres ce qui facilite grandement la chose. Finalement tout se passe bien et nous voilà à quai. Comme le ressac est assez fort , le chantier met à notre disposition une planche qui nous sert de passerelle pour descendre. Tout va bien.
Pour nous remettre des efforts qui nous ont fait quand même beaucoup fait suer, nous prendrons en soirée avec les amis le chemin du bar pour nous réhydrater.....Nous arriverons à tomber 4 "pitch" de Caribe !!

Les papotages tournent évidemment autour d'histoires de navigation, et là il y a de quoi faire. Marcel boucle un tour du monde en 9 ans, avec pour entrée en matière un démâtage au milieu de L'Atlantique, suivi par un foudroiement dans le Pacifique lui mettant hors service toute l'électronique.
Très calme et philosophe, il est venu à bout de toutes ces déconvenues,et maintenant il en parle en riant.  François et Patricia ont aussi bien bourlingué avec plusieurs Transats à leur actif .
Comme nous avions tant de souvenirs à échanger , nous avons fait l'auberge Espagnole sur Barth le Maramu de François et Patricia ,en terminant le repas par les traditionnelles bananes flambées.
Quelle bonne soirée.

Petit à petit tous les problèmes se règlent , le dernier à subsister est la clé de contact  qui ne coupe pas le courant dans la position arrêt..... alors que je l'avais remplacée .avant le départ ! Je trouve une solution en fixant sur la clé un bout d'alu qui me permet de décaler un peu la clé pour que le contact se coupe.
De son côté notre pote Jean André est un peu dans la panade. Il attend depuis plusieurs jours la grue pour remettre sa dérive en place. Malheureusement elle est en panne  et depuis 10 jours la réparation est pour demain....... Finalement il fait venir un camion avec une petite grue à l'arrière pour effectuer le travail
La pièce en alu fait quand même le poids respectable de 500kg !
A 3 personnes sur le pont en tirant en poussant et en tournant nous finissons par la faire rentre dans son puits. Pas facile car ça passe quasiment au millimètre près
Notre travail sera interrompu par..............

J'adore  !!!
Sur Sapèto'Q tout semble en ordre de marche, j'ai rangé ma boîte à outils, ça commence à sentir le départ.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Je fais un essai de commentaire comme Flo me l'a montré.Y avait de quoi se décourager!!!!!!Ici bonne température et un peu de pluie.Week-end de chasse et prom avec Hugo.Bisous à vous deux.

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