mercredi 27 décembre 2017

Noël à la Désirade

Avant notre départ de France nous avions convenu avec Pascal le père de Ninon la copine de Paul d'aller faire le Noël et le nouvel an à la Désirade où il a une maison . Maintenant se posait le problème du bateau .... car là bas la passe est peu profonde , le port tout petit et les guides nautiques ne recommandent pas d'aller y traîner la quille. Bon !! Il y avait deux solutions soit laisser le bateau au mouillage avec les risques qui vont avec, ou le mettre à la marina de St François s'il y avait de la place. Nous avons opté pour la seconde solution. Un matin nous avons embarqué dans l'annexe et direction le bureau du port. Nous avons été reçus très chaleureusement par le capitaine du port auquel nous avons expliqué la situation . Après avoir étudié toutes les possibilités,il a réussi à nous trouver un emplacement pour la période de Noël, mais impossible pour le Nouvel an. C'était déjà ça nous allions pouvoir partir sereins pour les fêtes de Noël.
Nous avons embarqué à bord de l'Archipel avec Alex et Roxane des amis de Paul,  c'était parti pour la Désirade.
Après une bonne demie heure de rodéo en raison de la mer bien formée nous étions rendus à destination.
Nous avons découvert la maison ,car à notre dernier passage en 2012, il n'y avait que le terrain et le début des plans .
Le résultat est superbe,comme la vue sur la passe et le lagon ;
Le soir de Noël nous avons fait un repas extraordinaire avec évidemment de la langouste et.... des œufs d''oursins. Je n'en avais jamais mangé cuits , préparé à l'Antillaise par René un ami de la famille de Pascal, c'était un régal à en prendre une indigestion.

Le lendemain matin,nous avons vu que malgré l'absence de cheminée le père Noël avait quand même trouvé le chemin, et avait déposé quelques cadeaux. Quel homme attentionné!! il m'a apporté quelques lampes frontales pour remplacer celles qui sont devenues défaillantes , des tubas et un livre sur les poissons des récifs. Pour Flo, c 'est incroyable il lui a apporté une nouvelle liseuse,la sienne avait rendue l'âme le dernier soir de la traversée.


 L'après midi nous avons profité de la plage et du lagon, dur dur ..........


Le lendemain , re playa avec un peu de Kite pour Pascal qui a profité du vent bien établi ,un dernier repas à Soufleur au bord de la plage avant de revenir à St François par la navette.

Juste avant de regagner le bateau nous avons fait un petit crochet par la capitainerie pour savoir si une place était disponible. Une nouvelle fois le capitaine  du port s'est penché sur son planning et a réussi à nous en trouver une  grâce à un bateau qui quitte le port. Flo trop contente lui a sauté au cou pour le remercier.

Vraiment nous n'oublierons pas l'accueil que nous a réservé la Marina de St François et pour le nouvel an nous allons de nouveau pouvoir partit l'esprit tranquille.










Arrivée en Guadeloupe

Au petit matin du 18 ème jour, Flo a poussé la première le cri Terre, Terre, la  Désirade se profilait sur l'horizon, mais vu la visibilité médiocre la Guadeloupe en arrière plan, bien que beaucoup plus élevée restait invisible. Il nous a fallu patienter encore quelques heures, passer la Pointe des châteaux  avant de  nous présenter vers 17h locale devant la passe d'entrée de St François.


 
 A quelques milles de l'arrivée pour ne pas commettre d'erreur,  je n’arrêtais pas de me répéter vert babord, rouge tribord........... car ici, c'est l'inverse de la signalisation de chez nous , un peu comme quand un automobiliste français va en Angleterre. L'entrée dans la passe, assez impressionnante en venant du large n'a pas posée de problème, nous nous sommes rapidement retrouvés sur l'eau plate du lagon. Après un petit repérage concernant  la profondeur d'eau, nous avons mouillé sur 2m10, juste derrière le premier rang de bateaux où les catamarans étaient les rois.
La transat était bouclée , nous avons eu un petit moment d'émotion et de fierté car le projet était dans les cartons depuis de nombreuses années.
Après avoir rapidement rangé le bateau ,l'annexe a été gonflée,mise à l'eau et direction la terre ferme. Pendant quelques instants nous avons eu une marche un peu sinueuse......... puis la sensation de la terre qui bouge s'est estompée et nous avons pu nous dégourdir les jambes qui en avaient bien besoin.
Quel plaisir de contempler le bateau au mouillage dans un cadre nouveau , mais est ce que ce cadre va nous convenir ????









vendredi 22 décembre 2017

La Transat

A Mindelo le mot Transat était sans doute le mot le plus prononcé sur les pontons. Mot mythique et hautement symbolique pour un marin , et oui ! tout le monde était au pied du mur, maintenant il était difficile de faire demi tour, il fallait y aller. On voyait un peu d'appréhension chez certains équipages, d'autres y allaient franco tout le monde se préparait a vivre une aventure. C'est une dizaine de bateaux qui ont quitté le Cap Vert en direction des Antilles ce dimanche 3 décembre avec un vent soutenu pour 3 jours mais devenant ensuite faible pour plusieurs avant de reprendre de la vigueur.

A bord personne n'avait prononcé le mot "lap..." (le  cousin du lièvre), ce n'était pas un vendredi donc nous pouvions nous aussi nous élancer . Nous avons relevé notre mouillage , notre ancre avait bien du mal à monter , et pour cause elle était entourée d'un pneu de camion. Paul est allé à l'avant et à l'aide de la gaffe nous a libéré de cet encombrant ustensile. Vu le vent fort et que nous allions nous retrouver plein vent arrière nous avons juste envoyé le génois un peu réduit et c'est parti pour un peu plus de 2100 milles.



Les  3 premiers jours conformément aux prévisions le vent était bien établi , le deuxième jour nous avons frôlé notre record avec 151 milles et conformément aux prévisions à partir du 4ème jour le vent a vraiment faibli et même avec notre spi qui est resté 3 jours à poste nous avons eu du mal à faire nos 100 milles /24h.





L'avantage du petit temps c'est qu'en général la mer est moins agitée et la vie en journée est plus facile et la nuit on arrive a bien dormir. Donc on allait pas trop se plaindre

Après ces trois jours de petit zéphir le vent est revenu, nous avons remisé le spi dans son sac ,et nous avons remis une voilure plus classique dans ce genre de traversée, la grand voile au premier ris et le génois tangonné à l'avant, et vogue la galère.




Progressivement le vent à continué à se renforcer, nous avons alors mis la voilure des oiseaux du grand large : les trinquettes jumelles. En vitesse nous n'avons pas trop perdu et nous avons pu faire du plein vent arrière sans risque d'empannage, un des plus grands risques d'accident à bord d'un voilier. Marcel et Jacky respectivement le pilote hydraulique et le régulateur d'allure ,en ont aussi été très satisfait, le bateau étant tiré par l'avant il est beaucoup plus stable sur sa route et le travail sur la barre est moindre. Enfin autre avantage pour la nuit,en cas de survente, il suffit de rouler le génois,et de garder que la trinquette 17 m2 .... il y a de quoi voir venir !

 

Au fil des jours les milles se sont accumulés et nous sommes arrivés au milieu de la traversée. Nous avons sorti une bouteille de champagne que nous avions réservé pour ce moment là et nous l'avons bue à la notre et à celle de l'océan pour qu'il ne nous donne pas trop de fil à retordre pour la suite.


La seconde moitié de la traversée a été un peu plus fatigante. Le vent bien établi a creusé la mer et on s'est retrouvé balloté nuit et jour. Les déplacements à bord du bateau sont devenus difficiles, le dicton dit:  une main pour toi une main pour le bateau. Pour nous c'était devenu les deux mains pour toi et on verra plus tard pour le bateau.... A l'intérieur, il faut absolument tout caler sinon ça valse sur le plancher, ou les objets s'entrechoquent en faisant du bruit ce qui devient rapidement insupportable. Enfin le plus difficile c'est d'arriver à trouver le sommeil dans un environnement bruyant et en mouvement perpétuel.
Pour nous fatiguer un peu plus, le ciel a décidé de nous envoyer des grains..... Lors de notre précédente traversée nous en avions eu quelques uns, mais cette fois ils se sont succèdés régulièrement. Le grain est un vilain nuage noir qui arrive sournoisement par l'arrière qui rattrape le bateau et qui vient déverser des torrents d'eau. Pour mettre un peu plus de piquant le vent se renforce et peut dépasser les 30 kt ce qui oblige à réduire en vitesse la voilure. Le jour c'est ennuyeux, mais on a le temps de les voir venir et d'anticiper. La nuit c'est carrément emmerdant car on se fait ramasser sans rien avoir vu venir. Les équipiers sont réveillés dare dare pour venir prendre les ris, et après la bataille rejoignent leur couchette trempés, un vrai plaisir.
Ce scénario s'est répétè jusqu'à notre arrivée, et c'est avec satisfaction que nous avons jeté l'ancre dans le lagon à l'entrée de St François

Le bilan
18 jours et 3h pour effectuer 2157 milles

18h moteur pour recharger les batteries. Eh oui ! pendant les jours de vent faible, l'éolienne était en chômage, idem pour l'alternateur d'arbre qui produit à partir de 4 kt, et avec le ciel nuageux et les jours courts les panneaux solaires ne donnaient pas grand chose .

Santé: Rien de particulier, juste quelques bleus suite à des chocs dans les coups de roulis.

Casse : Néant. Tout à bien fonctionné, il n'y a que les batteries qui montrent des signes de fatigue , et le safran qui a repris du jeu par la bague du haut .
Trace transat Sapèto'Q







vendredi 1 décembre 2017

Préparatifs Transat

Sur le ponton tout le monde s'active comme dans une ruche. Ça va , ça vient  , ça passe ça repasse .......eh oui il semble que l'Alizée semble s'établir de façon durable donc beaucoup de bateaux vont partir dans les deux jours. Il y a tout l'avitaillement à faire, les dernières vérifications, les potes à aller voir une dernière fois. Tous les équipages font quasiment tous le même chose, et nous n'y coupons pas.
Avec notre caddy nous avons pu transporter de grosses charges telles que l'eau en bouteille , les packs de lait et de bière. Le restant est passé dans les sacs à dos en plusieurs fois.
avitaillement à Mindelo          
 
Le problème c'est qu'il faut caser tout ça dans le bateau.......On se retrouve donc avec quelques packs d'eau dans notre cabine que nous n'avons pas pu mettre sous les planchers , des bananes dans un filet dehors,en fait il y en a un peu partout. Au final tout a trouvé sa place et la ligne de flottaison est encore remontée de quelques centimètres. On n'espère n'avoir rien oublié car la prochaine épicerie  n'est pas à côté!
Normalement nous devrions mettre entre 16 et 21 jours tout va dépendre de la force du vent donc
pendant quelques temps le blog sera en chômage technique , mais pas de soucis en arrivant de l'autre côté , nous aurons certainement un tas de choses à vous raconter.

jeudi 30 novembre 2017

Cap vert Sao Antao

Pour aller à SaoAntao, nous avons suivi les conseils de notre pote Michel un sacré  bourlingueur qui est venu plusieurs fois sur ces iles et nous avons pris le ferry qui part de Mindelo vers Porto Novo.



















En 45 minutes de trajet nous sommes arrivés à Porto Novo, le port principal de Sao Antao.
Dés notre arrivée les chauffeurs d'Aluguers nous ont sauté dessus pour nous proposer leurs services. Au départ nous avons eu droit au prix fort 90 € pour la journée. Bien que nous partagions les frais avec l'équipage de Callinago ,je me suis lancé dans le marchandage. et je devais avoir gardé quelques restes de notre séjour au Maroc car après quelques minutes de discussion le prix est tombé à 50 € ce qui semble beaucoup plus raisonnable vu le coût de la vie ici.
Emmanuel le chauffeur fait le même parcours tous les jours et au départ nous nous sommes laissés guider en lui demandant par la suite quelques petites sorties de son parcours habituel.
Notre Aluguer pour la journée





Nous avons pris l'ancienne route des crêtes entièrement pavée.... pour un cycliste il y a de quoi faire conjointement un entrainement au Paris Roubaix et à  l'ascension du Tourmalet,

Après quelques kilomètres nous sommes arrivés à la caldéra, un ancien cratère dont le fond est maintenant occupé par des cultures.

Plus nous nous élevons plus le relief est spectaculaire
Les cultures se font en terrasses ( quel boulot) et dans le fond des vallées, il n'y a aucun espace perdu.
Après avoir atteint le col , nous avons continué la route des crêtes  pour descendre à Ribeira Grandé la plus grande ville au nord est.

Comme un peu partout au Cap vert les maisons sont dans des tons criards.....  et la vie s'écoule paisiblement.
Après une petite pause pour nous désaltérer, notre chauffeur nous à conduit jusqu'à Punta do sol un minuscule port de pêche où les barques sont remontées sur un plan incliné. Vu la largeur de la passe et la houle, les pêcheurs doivent certainement se faire du soucis chaque fois qu'ils rentrent !!
Punta do Sol
     



Notre  visite s'est poursuivie par le village de Paul qui est à l'entrée de la vallée du même nom. Là nous avons demandé à notre chauffeur de nous monter sur environ 4km en direction de Passagem et nous lui avons expliqué en Portugnol (un peu de portugais et beaucoup d'espagnol)  avec pas mal de difficulté qu'il nous arrête sur le côté de la route et que nous allions redescendre à pied.
Cette petite marche a été la bienvenue, les enfants de Callinago ont pu se dégourdir les jambes, et en ce qui nous concerne nous avons profité du panorama et de la verdure des cultures.



En cours de route nous avons rencontré quelques maisons traditionnelles avec le toit couvert de palmes et de roseaux, vu la pluviosité, je ne me fais pas de soucis pour l’étanchéité
.Nous avons retrouvé notre chauffeur qui  en avait profité pour acheter un régime de bananes et des ignames, il nous a reconduit à Porto Novo juste pour que nous ayons le temps de prendre un verre avant de remonter dans le ferry pour Mindelo.
Nous avons tous passé une superbe journée , et cela reste pour le moment une des plus belles balades que nous ayons faite.










samedi 25 novembre 2017

Cap Vert Sao Vicenté Mindelo

Le passage de Tarrafal vers Mindélo s'est fait à vitesse réduite. Nous sommes partis de bonne heure sous une petite pluie qui a quand même bien mouillé et qui a du ravir les Capverdiens. Au début nous avons eu du vent  de travers qui nous a permis d'avancer correctement, puis il est passé sur l'arrière et même sous spi nous n'avons pas pu tenir la cadence pour arriver avant la nuit. Le trajet s'est terminé au moteur pour entrer dans la baie juste au coucher du soleil. Nous avons bien fait car de nuit ça aurait été un peu délicat de se trouver une place.

Mouillage de Mindelo
Le mouillage est vaste mais en cette période c'est l'affluence ! beaucoup de bateaux sont en attente des Alizées qui  tardent un peu à se lever. Nous irons quand même passer quelques jours au ponton pour refaire les pleins et les derniers préparatifs.
Notre première matinée a été consacrée à la découverte de la ville et en premier lieu par un tour au marché aux poissons où  il y avait une grande agitation


 On y trouve de tout ,thon, mérou, baracudas, sardines..... à un tarif vraiment pas cher. Nous allons faire une indigestion de poissons.




marché aux poissons Mindelo
 Nous  avons ensuite continué par le marché aux légumes  beaucoup plus calme.








mercredi 22 novembre 2017

Cap vert Sao Nicolau

La traversée sur Sao Nicolau a été un peu particulière.....Les GRIBS nous prévoyaient du petit temps, j'ai donc calculé l'horaire de départ pour effectuer les 90 milles en arrivant  en milieu de matinée. En fait de petit temps nous avons eu entre 15 et 18 kt de vent portant. Au départ nous en avons profité  en se disant que c'était toujours ça de pris. Puis ça a continué jusqu'au moment où il a fallu réduire au max pour ne pas arriver de nuit. On s'est donc retrouvé une partie de la nuit avec 2ris dans la grand voile et génois complètement enroulé .En freinant des deux fers nous sommes arrivés ,escortés par un banc de globicéphales au petit jour dans la baie de Tarrafal.


C'est une grande baie, avec une plage de sable noir sur laquelle sont posées les barques multicolores des pêcheurs. L'abri est correct , il n'y a que quelques rafales de vent qui tombent de temps en temps du relief. Une dizaine de voiliers sont repartis sur toute  la longueur de la plage ce qui laisse largement de place pour tout le monde. Comme nous avions le choix de l'emplacement nous nous sommes mis le plus près du port, du coup avec notre annexe en quelques coups de rame nous pouvons débarquer.


Dans le village chacun a ses activités les hommes sont à la pêche ,soit sur les gros bateaux, sur les petites barques et même du bord... les eaux sont encore poissonneuses dans le secteur

les enfants une fois sortis de l'école,s'amusent dans les rues

Quant aux femmes elles s'affairent à différentes activités,ramassage d'herbe pour le bétail,  transport et vente du poisson......





Tout le monde semble vivre une vie paisible, ici la devise  est NO STRESS et on se dit bonjour en mettant le pouce en l'air .
Je suis entièrement d'accord avec la peinture

Pour changer un peu nous nous sommes mis au vert...... pas pour la boisson mais pour la couleur.Nous avons pris un Taxico pour aller visiter l'intérieur de l'île et nous rendre en altitude où le milieu est beaucoup plus humide avec des cultures.

Effectivement nous sommes étonnés, dès que les montagnes arrivent à accrocher les nuages de l'humidité se dépose et la végétation est luxuriante. Il y a des cultures de canne à sucre, manguiers, papayers,bananiers,maïs
et des légumes en fait pratiquement tout pour faire une alimentation de base

Nous sommes rentrés enchantés de cette excursion. Sao Nicolau nous laissera un excellent souvenir