La chronique de Flo

Une chronique,
juste pour me différencier des écrits techniques et méthodiques de Jean..car chassez l'enseignant, il reviendra au surf bien chanceux si en plus il ne vous fait pas un petit dessin..Mais oui, vous pouvez y voir une légère moquerie, une esquisse de pied de nez mais aucune embrouille ...A chacun son style et les poissons seront bien gardés !

Nous voilà de retour à la vie nautique depuis un mois...Il y a toujours un petits temps de flottement pour retrouver ses marques, les reflexes que Jean ponctue par « Mais fLO, je vais pas refaire de l'école de croisière ! » ou beaucoup plus malin  « Bravo tu en es au A', on a de la marge jusqu'au Z »... Quel petit gâte sauce ce skipper ..Il finira bien par hausser les épaules, lassé ! Surtout pas de précipitations, je récupère doucement les bons automatismes...Dans tous les cas je me suis détendue, fourrant tous mes tracas pêle-mêle dans un sac marin et balançant le tout rapidement à la mer dans un but nettement plus audacieux, celui de les anéantir, les pulveriser et les couler....Grâce a cette prodigieuse avancée , me voilà dans une sérénité posée...soit dit en passant, il m'est mille fois plus aisé de vivre au quotidien sur un bateau que d'être absorbée par le tournis de la vie terrienne. Là aussi, a chacun son choix.
Dans cet état d'esprit, Je me suis donc attaquée à la lecture avec la liseuse...Attaquer est bien le verbe à employer car entre elle et moi, ce fut une guerre des nerfs et des doigts. Mes doigts tombant n'importe où sur l'écran, surtout quand je m'endors, donnent des réactions de l'engin assez désopilantes : surlignage intempestif, changement de pages, dictionnaire...bref des MERDES que je n'ai jamais voulues, que je n'arrive pas a effacer parce que je vais trop vite..J'ai donc à mon actif l'exploit de l'avoir bloquée 6 fois...et avant d'être sérieusement cabossée du cortex avec cette chose, j'ai decidé de me calmer surtout qu'une fois elle était simplement déchargée (fLO en bas,à droite, le dessin de la pile m'enfin !). Jean, très pragmatique, regrette de ne pas m'en avoir offert 3 ….Punaise si cette merdouille me lâche en traversée, je la noie apres l'avoir écrabouillée avec la manivelle de winch..Vous l'aurez compris la liseuse n'est pas ma tasse de thé...surtout que je suis passée au gin tonique.
Jean a retrouvé ses marques, lui, rapidos, entre nous ça vaut mieux !..Il travaille sans relâche à résoudre les questions en suspend..Les questions techniques of course, pas celles de l'esprit dont il se fout éperdument. Si le « qui suis-je ? »  et « dans quel état j'erre ? » le laisse froid, par contre le demontage de la gazinière les yeux fermés (j'insiste) lui est d'une facilité étonnante. Parce que la gazinière, même combat que la liseuse, elles se sont passées le mot, les garces. Impossible que le gaz reste ouvert quand on lâche le bouton. Le problème a été élucidé mais pas réparé : c'est l'électro-aimant du robinet. On peut pas faire plus simple, juste un marche-arrêt. Les pièces sont commandées mais la gazinière à 20 ans, d'ici qu'il faille la changer pour 1 bouton d'allumage ? Inch'allah !
L'antenne radio-amateur a subi un écrasement-torsion inopportun d'une aussière mal placée..Cela a été décisif, elle s'est rompue à la base. C'est un autre radio-amateur espagnol qui a dépanné Jean , en lui offrant un morceau neuf remplaçant..ah ! La solidarité entre une même coorporation. Jean l'avait repéré vu les « merdes » d'antennes bricolées qu'il avait sur le bateau...Une dans 1 patara, une sur 1canne à pêche à l'arriere et 2 en tête de mat  car les radio-amateurs sont de vrais bricoleurs « gitanos ».Quand je pense que Jean me fait des reflexions quand j'étends des paréos pour me proteger du soleil...C'est pas abusif ? 

Avec le nouveau guindeau, la chaîne bourrait, il fallait donc y mettre les mains. Ma sécurité étant en jeu, je m'y suis collée pour résoudre ce problème..Vous pouvez effacer les petits sourires narquois de votre visage. Juste une question de baille à mouillage encombrée par un cablot qui empêchait la chaîne de tomber verticalement. Jean ayant changé le mouillage : 50m de chaîne de 10 puis 40m de cablot..Sans doute, a t'il prévu de subir une tornade au mouillage ! mais là le Jeannot il se met tous ses doigts et orteils dans les 2 yeux s'il croit, une seconde, que je resterai a bord avec tout ce bordel lâché...
Wait and see...fLO



Chronique de septembre..
Jean a toujours cette placidité constructive qui rend les situations les plus difficiles, juste un peu plus délicates mais jamais insurmontables.. Une sorte d’inébranlable quiet volonté plutôt agréable et toujours rassurante....La 1ere mise à l’épreuve fut la découverte de 25 l d’eau de mer dans un des coffres sous notre banette..alors que je cherche une bombe anti-moustiques, je tombe sur un aquarium où flottaient les gilets de sauvetage en guise de poissons rouge...
Heureusement que dans un bateau il faut faire la chasse au sel ; ce que je me plais à répéter chaque jour.. depuis quelques temps, je trouvais qu’il y avait beaucoup d’humidité dans le triangle avant "  of course » mon cher Watson, on avait laissé échapper la salière, on s’en fout si c’est de la fleur de sel ou pas de Gruissan Mélanie !! Alors on a vidé, rincé, asséché et exploré....Qui cherche trouve, je m’exclue un peu de cet adage...C’est l’évacuation de la baille à mouillage qui était fissurée d’un dixième de mm …du sika colle sur la fissure et sur nous (car qui se sert du sika colle connait le problème) et la voie asséchée, mer d’Arral....


La deuxième mise à l’épreuve, se passe le 1er matin de notre 37 année de mariage, Jean s’est attaqué aux chiottes qui s’étaient bouchées, j’y vois quand même une bonne augure pour cette nouvelle année matrimoniale même si l’on se rend compte que le romantisme cède la place à la dure réalité de terrain.. Un essuie-tout spontex avait été aspiré pendant la nuit...Comment  se »fesses » ?? Un diablotin nous a fait une couille de mauvais aloi...Je ne remercie pas Maïté qui comprendra l’impact de ses lourdes allusions déplacées...


L’actualité nous rattrape par la TV du bord qui a quand même l’avantage d’être dans la langue du pays où nous sommes et de nous former à son apprentissage. Je dois avouer que cela ne me manque pas outre mesure et que les conneries d’émissions espagnoles valent les conneries d’émissions françaises ; c’est l’europe sans doute. On ne peut pas dire que l’on sorte de là vivifiés. Devant toutes ces images, je gobe toujours par mégarde le mauvais oursin. J’essaye de recracher et surtout de ne pas abuser même des oursins espagnols. Il me faut avaler un doute comestible de temps à autre et passer au large...


Le grand avantage de la mer est que je peux rester des heures à la regarder, sans penser...C’est ce que doivent faire les vaches en lorgnant les trains qui passent..Les souvenirs se perdent dans le sillage aussi facilement qu’ils se présentent, passant à travers moi sans laisser de traces comme les feux des bateaux la nuit..Le vent, les vagues, le balancement (s’il ne me soulève pas l’estomac) et le bruissement de l’eau sur la coque réalisent le miracle de tout mettre à distance...Un état de grâce sans aucun doute....
Et pour ceux qui suivent : Merci, la liseuse est encore entière ! J’ai mis du velours au bout de mes doigts, pas sans quelques difficultés mais j’y suis arrivée..J’ai réussi à infléchir la situation dés lors que j’eu commis bourde sur bourde avec une répétition et une cadence que vous pouvez deviner.
It’s in the bag !!Même si ce n’est pas le grand amour, ça devient la facilité...enfin j’espère !!

Chronique d'octobre.


A quoi joue t'on sur un bateau ?… mais à réparer les imprevus, évidement mon cher fLotson .

Je nettoie les bancs du cockpit en lattes de teck avec un produit miracle, je suis très fée chiffonette on board; j'admire le resultat obtenu avec de la patience et une brosse ultra douce et au moment du rinçage, je m'aperçois que l'eau s'infiltre et s'écoule doucement mais sûrement dans la cabine située en dessous...  « chiottes, fientes, zut» ce qui devait prendre 30 min , nous prendra 3h car il faut décoller les lattes, virer la colle, sécher, attendre et recoller...
Et comme il faut toujours un peu de piment pour épicer un voyage, pourquoi pas des fils de pêche dans l'helice ? avec un bruit grinçant et répétitf d'un moteur grincheux. Jao Mayol plonge sous le bateau en pleine mer, je déteste, et nous dépatouille de tout ce tintouin..

La traversée sur Gibraltar se fera en totalité au moteur soit 225 km à 9km/h, c'est ma moyenne à vélo sauf que je ne tiens pas la distance, croyez-moi, nous avons eu le temps d'observer le paysage mais heureusement de nombreux dauphins se sont détournés pour faire un bout de chemin avec nous. Ils nous observent de leur œil malicieux avec cette bouche qui donne l'impression d'un sourire de connivence puis repartent..La nuit, la seule signature de notre passage est le sillage phosphorescent comme une voie lactée que viendrait noyer inlassablement la mer à l'arrière ; dans le ciel Orion imposant joue les fiers à bras avec son baudrier étincellant, les étoiles sont à leur place pour le grand alignement du ciel et cela me fait bizarre de savoir que je navigue à 700 nautiques de vous, juste dans mon dos...Nous sommes quand même cernés par des porte-containers mais tout compte fait comme ils ont un rail bien défini à la montée et à la descente, nous nous sommes mis au milieu, peinards. L'arrivée à Gibraltar est une autre paire de rames car nous sommes minuscules face à ces mastodontes et l'un d'eux d'ailleurs nous le fera savoir avec 3 coups de corne épouvantables..

Dans l'archipel de Madère il faut aimer marcher...Les îles ne présentent aucune architecture transcendante et ont un réseau de route assez impressionnant question montées...Pauvre candidat au permis de conduire, le demarrage en côte doit lui donner des suées cauchemardesques..Nous suivons donc les Lévadas soit 1400 km de réseau des canaux d'irrigation parcourant de superbes paysages.. Y'a de quoi faire...Nous n'avons jamais autant crapahuté mais beaucoup de monde sur les chemins. A Funchal les bateaux Costa qui n'ont pas encore coulés deversent leurs vieux ventripotants et des troupes de bermuda-sandalettes-casquettes suivent le guide qui agite à bout de bras le fanion rouge...Tout cela ne suscite pas vraiment notre enthousiasme...

Et pour répondre à Momo, nous avons fait de nombreux mouillages où le reseau de communication se réduit comme une peau de dorade chagrinée.. ce qui me contraint à communiquer par la pensée avec vous et avec mon propre fils. Mon fils illustre le cas intermédiaire et singulier de posseder un portable et de ne jamais le porter ou de rarement y répondre, c'est dire si je ne suis pas très aidée en matière de communication familiale mais néanmoins, j'en suis certaine, muettement épaulée par Paul. Je m'égare et ferme la parenthèse mais je garde le clairvoyant discernement vis à vis de ma progéniture de l'aigle pêcheur posé sur son piton..Dans tous les cas si vous laissez un commentaire ou nous racontez vos exploits sur le blog, nous les lirons avec un grand plaisir..
Chronique de novembre.

Oh les amis, je vous observe, je vous trouve bien détendus.
Certains s’en vont en sifflotant par les rues, insouciants, musardant de droite et de gauche à l’instant même où , personnellement, je suis troublée..Comment vous raconter la peur d’une traversée sans dramatiser ?. Entre nous frayeur considérable qui m’eût été épargnée si la fée Intrépidité s’était penchée sur mon berceau et m’avait accordée le don d’abandonner rapidos ma frousse en rase mer et de la projeter par dessus le bastingage...Mais la fée ne l’a pas permis soit par étourderie, par radinerie ou pour me contrarier. Résultat dans la traversée de Madère aux Canaries,dans une nuit noire profonde, sur un océan d’huile ( encore heureux) nous subissions les affres d’un coup de vent pendant une heure. En une minute, au mépris de toute logique, le vent est passé de 10nds à 35nds ou plus peut être..Nous avions toute la toile dessus, Jean était à la barre et moi je sortais de ma couchette pour prendre mon quart..Nom de Dieu il a fallu réduire fissa : prendre les ris, rouler le génois bloqué evidement.. J’ai merdé et empanné (merci le frein de bôme), nous nous sommes mis à la cape, juste un coulisseau de grand voile pété, nous nous en sortons bien...
" Qui va en mer pour son plaisir, irait en enfer pour passer le temps » dit le dicton mais entre nous , je m’en cague du dicton..Je me suis précipitée sur les gélules homéopatiques de Pierre Tawali et sur l’huile essentielle d’ ylang ylang qui réduit le stress et augmente la libido..Tant pis au point où j’en étais mieux vaut mourir de trop d’amour !!..Ensuite le vent a baissé mais je ne voulais plus que nous lâchions la toile et nous avons ridiculement navigué avec 2 ris et un mouchoir de génois avec 9nds de vent...Bon voilà une angoisse à laquelle il ne me faut pas m’abandonner...perte de temps, avec tout ce qu’il nous reste à parcourir..

Ensuite, pendant que Jean essaye de se plonger dans un sommeil tardif qu’une nuit, d’insomnie voulait bien lui faire l’aumône, je me prépare un petit déjeuner et sur un coup de roulis, le pot de nescafé se renverse dans le carré..Je vous déconseille fortement cette experience. C’est affreux, ça colle aux chaussettes, au plancher, se glisse entre les lattes, sur la toile cirée de la table, du mouchetis sur la manche de mon ciré atteste son adhésion. J’ai évité les banquettes encore heureux...me voilà après l’angoisse occupée la tête en bas et le cul en l’air, au nettoyage..Parfois je voudrais être zen comme l’infinie patience de l’eau qui passe sur les galets effaçant toute leur aspérité. J’ai encore du boulot à faire pour y parvenir, je ne vous dis que cela.

La Graciosa sera à la hauteur de toutes nos espérances, calme, sauvage, un beau mouillage, une plage de sable blond...Il était temps..Le mouillage se trouve à 4 km de la ville. Je m’y astreint tous les jours, le chemin qui longe la plage est superbe et les cailloux qui se découvrent à marée basse sont polis et présentent de jolies formes arrondies (l’infinie patience de l’eau …) Bon mais un jour il faut partir, c’est le but du voyage...

Notre étrave nous mène à Lanzarote, d’abord le nord Areciffe puis un mouillage au sud-est Papagayo. Belle plage, nous profitons de prendre nos derniers bains...Nous sautons Fuerte ventura, île des planchistes et des kiters donc beaucoup de vent et peu de mouillages protégés...Nous passons aussi Gran Canaria où les participants de l’ARC ( atlantique rally for cruiser), 400 bateaux quand même ont envahi les mouillages, les ports, les baies...bref l’île . Nous sommes à Santa Cruz de Tenerife et preparons le bateau pour la traversée sur le Cabo verde, pleins, vivres, rangements et petites réparations.. Les canaries sont très touristiques, c’est une destination pas chère de france mais pas seulement...Il faut reconnaître que le temps y est agréable et la vie paisible si l’on sait rester en dehors de la horde des touristes avec leur guide flag rouge . " Restez groupir les chaussures de marche et bâtons de ski » beaucoup de neige aux canaries...Oui, je me gausse  again répétitif !!
Nous attendons Paul pour une virée en voiture. Voir le Teïde, l’île entière.....Paul veut nous faire connaître de supers bars ..Ce garçon m’étonnera toujours..Nos chemins se séparent donc ici..Au fait la liseuse est devenue le prolongement de ma main, qui l’eut cru...


Complément chronique de novembre.

Les îles du Cap Vert se méritent.

Après 8 jours de traversée, nous abordions l’île de Sal, la plus nordest de l’archipel. Nous sommes partis avec un bon vent au cul et une forte houle. Il nous faut donc avoir assez de vitesse pour que les vagues ne s’écrasent pas dans le cockpit..Merci, je ne veux rien voir, j’ai donc le regard qui porte loin vers l’avant mais il faudrait aussi être sourde car Paul et Jean ne cessent de commenter ce qui nous arrive par l’arrière.. " Ouah, celle là !, Oups c’est pour nous, tenez vous ! "  et je decouvre Paul avec un vrai sens marin, tranquille, souriant, barrant efficacement..Tant mieux pour moi car ils se sont relayés toutes les heures, je n’ai repris mon quart qu’à 5h du matin, leur permettant ainsi de se reposer...J’avais bien fait une tentative dans la nuit mais qui fut avortée avant d’avoir vécue....Après le vent se calmant, la vie s’organise  et j’ai repris ma place dans le circuit.

Les quarts à trois sont reposants (je n’en suis pas à penser récréatifs) car nous veillons 2h toutes les 4h.. Nous ne dormons que d’un sommeil de surface, compensant sans cesse dans la banette le roulis du bateau...mais c’est dans cet océan tumultueux que nous avons fait la plus belle des rencontres : des dauphins exubérants jouant dans les vagues. On les apercevait en transparence dans les déferlantes..Ils se propulsaient comme des torpilles puis caracolaient au sommet des vagues..extraordinaire !!
Pas mal non plus les exocets qui planent devant nous, effrayés par notre passage mais nettement moins bien quand un de ces poissons tombe dans le carré et que son odeur pourrie et tenace empuantit l’atmosphère..Je crois que 3 cageots de sardines exposés au soleil ne doivent pas empester autant...Alors à 1h du matin grand lessivage du carré parce que ce con de poisson avait frétillé énergiquement sur le parquet en voulant s’enfuir. C’est toujours moi qui m’y colle "cul en l’air, tête en bas » il ne faudrait pas que ça devienne une habitude !

Quand on retrouve la tranquillité du mouillage après une période de balancelle, on dort du sommeil du bienheureux et on s’éveille surpris de ne plus entendre aucun bruit, aucun grincement.
Les capverdiens sont d’une gentillesse impressionnante..La population est un métissage d’ Africains et d’Europeens , surtout Portugais . Normalement la monnaie officielle est l’escudos mais on peut payer presque partout en euros sans aucun problème. Ils convertissent au taux officiel et fixe et rendent la monnaie en conséquence. C’est ainsi que payant le bus en escudos , on m’a rendu des euros...Nous avons pris des aluguers, petits bus locaux, pour sillonner l’île. Nous sommes retournés sur nos traces d’il y a 24 ans et bien sur nous avons été déçus par ce déferlement d’uniformisation qui envahit notre planète rétréci par l’avion, internet, le tourisme de masse...Pourquoi le cap vert n’aurait il pas été touché ? Il y a une nette augmentation du niveau de vie et c’est tant mieux pour eux mais les profiteurs sont-ils vraiment les locaux ?...Ainsi va le monde , beaucoup de commerces aux mains des Chinois, l’immobilier aux Italiens.. et à Mindelo un allemand a eu la richissime idée de faire cotiser la ville pour construire une marina qu’il gère d’une autorité de Braque allemand , ça va de soi !! 28 euros la nuit, 2 euros les 200L d’eau, douche payante, électricité payante, gardiennage d’annexe payante..Tous services doit passer par le capitaine...tu veux faire recoudre une voile, réparer un moteur, changer une pièce. Déplacement 100 euros + 60 euros/h. Il passe sur les catway et aboie ses réflexions "  replieZ cette voile, y’ a trop de vent, mettez un short pour vous promener... » le no-stress des capverdiens est bien maîtrisé .Bossez , une femme d’entretien à la marina est payée 125 euros/mois, un marinéro 200 et comme c’est pire en ville,les gens baissent la tête quand le Braque circule sans muselière(vu) mais oui, ça calme..Il faut savoir qu’ici jusqu’au lycée les études sont gratuites mais ensuite pour les universités c’est 190 euros/mois...Ils seront toujours à la merci des gens qui arrivent blindés de diplômes et prennent donc les postes importants..La santé est extrêmement onéreuse.Réfléchissez petits européens ! " Etre né quelque part, c’est toujours un hasard. " On choisit pas les trottoirs de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher » Eux les Capverdiens , ils gardent leur magnifique sourire..jusqu’à  quand?


Chronique de décembre

Maktub..C’est écrit..
C’était écrit qu’avant mes 60 ans j’aurais 3 transats dans mes docksides..bien sûr j’en suis étonnée moi-même...ébahie et médusée parce que je n’étais qu’une banlieusarde et que dans mes rêves les plus fous aucun ne frisaient les routes transversales d’eau salée...évidemment je suis épatée de ce fait...d’accord, je ne vais pas non plus surchauffer des mollets et il me faut reconnaitre que sans le Jeannot, je restais sur le bitume..soyons honnête une fois qu’on est lancé dans ce genre d’aventure, on ne peut que suivre l’envolée..mais au fond de ma cale, il y a un petit coin d’égo qui me dit " tu l’as fait "  et qui me fait sourire aux anges, ravie de tant d’intrépidité d’autant plus maintenant que c’est passé ..

Sortie de l’égo et de l’autosatisfaction , les Alizés c’est quand même de la zoub..Il y a un monde entre impossible et impossible à imaginer. D’abord un bruit d’enfer rythmé par un roulis perpétuel donc tout bouge à l’intérieur du bateau et vous passez votre temps à caler, bloquer les objets...Sous les planchers, nos bouteilles, conserves et pots de confiture ont roulé, soulevant les panneaux au point qu’il a fallu vite fait tout remettre en ordre pour pouvoir les refermer. Au départ on a de la méthode : le sucré dans tel coffre, les sauces là, le lait sous le plancher, à un moment comme on en marre de soulever les panneaux, on mélange le tout et on regroupe au plus facile : Qui a rangé les bières sur ma bannette entre 2 oreillers? Au début on se veut pragmatique et logique pour coincer. Personnellement j’avais du papier bulle, à la fin le premier truc qui vous tombe sous la main fera l’affaire que ce soit le sopalin, le PQ ou les torchons..du moment que c’est malléable et absorbeur de chocs..
Je suis au regret de vous le corner, il faut aussi vivre sur cette balançoire perpétuelle :

-Pisser balancé de droite et de gauche dans nos chiottes, pire quand je porte mon ciré et qu’il me faut me dévêtir dans l’exiguïté des cabins..Les pieds coincés sur les rebords du sol légèrement pentus, un coup l’épaule droite dans la cloison, l’autre coup l’épaule gauche dans la porte et quand enfin je suis assise, ouvrir ces foutues vannes sous l’évier..pomper, vidanger, ne pas vomir, se retenir, se décoller pour remettre ce foutu ciré...Attendre que le bateau se stabilise un tant soit peu pour que la vidange se fasse et essayer d’oublier la suée qui me gagne les tempes...revenir dans le cockpit et me jurer de ne plus boire pour ne pas avoir a recommencer...bien sûr ce n’est pas ma tasse de thé...

-Dormir sur le plancher quand toutes les couchettes sont inconfortables...le triangle avant, à moins d’aimer faire du trampoline, tu oublies...la couchette double, tu as la double place pour jouer a rouli-roula donc après avoir regroupé tous les oreillers du bord, les plaids pour espérer te bloquer, tu te rends compte qu’il y fait une température d’enfer et que tu as le choix entre faire un coup de chaleur ou jouer à bascule, ce qui n’est pas mon loisir favori..Alors j’ai trouvé une place sur le fond du cockpit, immobilisée entre la table et la banquette.J’étais à l’air, prête à la manœuvre si le besoin s’en faisait sentir mais aussi aux premières loges pour les grains ou les baisers dégueux des poissons volants un de ces spécimens ne m’ayant pas raté...aspergée au nuoc mam à 2h du matin...là je vous le dis tout net, ça m’insupporte..

-Sortir de la douce tiédeur de son duvet pour prendre son quart dans le froid. Dans les moments de calme, rien de plus facile, ce sont les moments délicats qui nous mettent à l’epreuve..Ceux où je surveille l’anémomètre parce que je sens le vent force et que je me demande si je dois rameuter tout le monde sur le pont..Je fais, je fais pas ? Le temps du questionnement voit Jean et Paul sortir rapidos du carré en disant "Ris , Tu sens pas que ça monte !!! » et le coup du spi qu’on garde la nuit ...moi, j’aime la devise "  femme à la barre, spi au placard » et bien ils ont fait femme au placard et eux à la barre ..Et c’est tant mieux.

-Pique niquer dans le cockpit, toujours quand le vent est violent et que nos occupations sont autres qu’un repas aux chandelles..Il faut savoir picorer du bout des doigts des chips humides, du fromage au pain spongieux, des gâteaux ramollis..Sur 36 repas , il y a eu quelques pâtés pour chien surtout que nous mangeons déjà dans des gamelles en inox..Elles ont l’avantage d’être plus larges en bas et donc d’être stables avec le roulis...mais dans l’ensemble ce fut correct..

-Les manœuvres nous bousculent le quotidien...Nous les faisons avant la nuit quand c’est possible..Empanner pour récupérer une route favorable, virer le spi si le vent monte au dessus de 17nds, prendre les ris, tangonner le génois ...mais parfois c’est de l’imprévisible..et à partir du milieu de la traversée, ce fut souvent du grand n’importe quoi..beaucoup de grains, un vent qui tourne sans cesse, très fort puis léger comme un souffle pour reprendre de la vigueur. Certaines nuits, nous avons réduits puis relâcher de la toile pour réduire à nouveau ...Moi, sincèrement pendant mes quarts, je lis alors j’ai autre chose à faire qu’à chinoiser avec zéphir, j’ai déjà assez de problème avec les poissons volants et puis c’est quoi ce chantier de ne pas être de quart mais d'être obligé de manœuvrer !!

-Pour ne parler que lecture, la liseuse a vecue son dernier voyage..Elle n’a pas résisté à un vol plané dans le cockpit..C’était moi ou elle, j’ai sauvé mes os...je sais maintenant qu’elle ne vole pas...elle s’est zébrée d’un Z comme Zorro, et s’est éteinte sans continuer l’aventure...sale lâcheuse..Heureusement c’était la dernière nuit de la transat.

Il me faut quand même vous dire le bonheur qu’est d’apercevoir la première La Désirade apres 18 jours de mer et d’être celle qui a hurlé " TERRE, TERRE » et a reveillé l’équipage...Nous avons trinqué au café dans la lumière du lever de soleil...Vraiment heureux !!
ça je n’oublierai pas...Nous sommes passés entre petite terre et la Désirade, doublé la pointe des Châteaux et jeté notre ancre devant St François, au mouillage. Paul a gonflé l’annexe et nous sommes allés à terre, marcher enfin...trinquer au planteur...Soulagés car vous le savez, c’est l’arrivée à bon port qui décide de l’excellence d’une traversée. MAKTUB

Chronique de janvier 2018

Nous voilà dans la zone bel été, on flâne, on se laisse porter par l’indolence ..Tranquillité des matins , déjeuners avec vue sur mer, dîners aux flambeaux car il fait nuit à 18h...Pas de journaux, plus d’informations, pas de gâche sauce... Je sue sel et eau sous les tropiques pendant que vous vous amusez avec des luges et des skis ou vous vautrez dans la poudreuse..C’est la vie, elle me convient...Ici nous profitons de l’Eau : dessus balotés aux mouillages, dessous avec les palmes, masque et tuba, dehors avec les ondées fugaces mais torrentielles, dedans avec le joint de deux de nos hublots qui font relâche, fallait bien un hic me direz vous dans cette paradise life..
Nous pouvons divaguer tranquilles dans notre baie des anges , cernés de cocotiers...Je flâne parmi le sable et les debris de corail tout en profitant de la mer à 26°, du soleil et des arcs en ciel..comme dit Jean " sous cumulo, bientôt pluie sur le museau ». Bien sûr nous sommes bien. Nous faisons un pied de nez au monde et appliquons l’immense vertu de la lenteur. Attitude qu’il vaut mieux vite adopter dans ces îles sinon point de félicité. Les excités n’ont point de mise ici et envolées les facultes à t’emmerder qu’ils exercent avec une rare compétence par la même occasion..Ouf !! je suis soulagée.

Tout compte fait Sapéto’Q est resté 14 jours à St François et nous avons fait des Aller-retour avec l’Archipel sur la Désirade dans une superbe maison face à la mer. Belles plages, belle eau mais troublée par trop de vent ou trop de pluie ? Ce qui fait que je n’ai pas pu profiter du lagon comme je le souhaitais. St François est hyper calme avec un accueil à la marina vraiment haut de gamme François et Dominique, maître et capitaine de port sont gentils, disponibles, serviables et heureux...

Personnellement j’ai particulièrement apprécié Marie Galante, vaste île agraire comme en stand-by ; des habitants tranquilles aux rires tonitruants et communicatifs, une vie au ralenti, de belles plages sauvages, désertes de sable blond et rose, une campagne luxuriante où manguiers et arbres à pain pullulent, de jolies petites maisons en bois peint, quelques bœufs tirants dans les prés et des cochons sous les manguiers. C’est comme une vie arrêtée sur une douce période, pourquoi chercher autre chose et pourquoi aurait t’on besoin d’autre chose ? Mais oui pourquoi pas ? ce sont les averses qui nous l’ont faite quitter, violentes, fréquentes heureusement éphémères..Nous restions enfermés dans le bateau comme dans une boite à chaussures (de luxe quand même). Lors de ma vieillesse me rappeler que je pourrais revenir pendant les mois d’hiver pour jouer les Robinsone Crusoée modernisées.

Vogue Sapéto’Q vers Antigua et Barbuda. Nous y étions passés il y 24 ans. Barbuda était une île presque déserte avec une plage de 20km bordée de cococtiers ; ça aurait pu être la perfection si un riche américain n’avait pas conçu 3 hotels de luxe avec des bungalows donnant directement sur la mer, grandes baies vitrées la laissant entrevoir. Ironie du sort, Irma a tout dévasté sauf certaines baies vitrées restées intactes comme pour garder un regard sur d’où est arrivée l’apocalypse avec ses vents à 300 km/h et ses deferlantes.
Tout est détruit, le sable a envahi les salons, les murs se sont fissurés ou écroulés, les toits de tôle envolés, l’eau a devasté les piéces des lodges..Il reste des lustres à ciel ouvert suspendus à la seule poutre du salon, des tentures ont été mises sur les miroirs et les cadres pour les proteger ; c’est tellement dérisoire...Peut être tout ce fatras parviendra t’il, malgré tout, à jeter sur notre temps pris de doute, comme un mince et dernier rayon ? Et même qui sait ? À lui rendre enfin un peu de cette espérance qui lui fait tant défaut car croyez-moi, Dame Nature a retrouvé ses droits et les lodges de Barbuda vont passer dans le plus grand oubli.. Mais ( c’est toujours ce qui est inscrit après le mais qui est important) d’un autre coté , je ne fais pas trop la maligne car je suis là et demain je pars alors que 12 personnes ont réinvesti l’île ; 2 familles.Les parents travaillaient dans les hotels. Maintenant ils boivent l’eau de pluie des citernes, ont de l’electricité avec un groupe electrogène il reste des cuves pleines de gasoil sur l’île. Ils sont redevenus pêcheurs, plus d’école mais là les enfants sont heureux... ‘God bless we’ m’a dit la mère dans un énorme rire et en m’en tapant 5 (doigts de la main) ...d’après moi Dieu ne se chargeait pas de Tout et il ne les avait pas vraiment à la bonne...mais chut !!

Charme intemporel et so british des quais d’English harbour datant du début du siècle, magnifiquement restaurés et entretenus..Des pelouses, des allées de bouguinvilliers, des cocotiers et des palmiers..Une clientèle très perfect standing. De magnifiques yatch, de superbes terrasses de restaurants donnant sur la baie. Tout y est très cher , à la hauteur du luxe discret et du niveau de vie de riches americains et anglais, peu ou prou de bateaux français.. le faste avec classe, feutré et réservé..Nous sommes allés faire nos courses en taxi collectif à la capitale car le seul supermarché du coin pratique des prix exhorbitants et nous aimons bien voyager en bus. Notre luxe à nous c’est le temps, alors profitons en.

Est ce l’aura divine des anges ? Sapéto’Q au pays des batucadas...
Notre premier bateau est connu de plusieurs navigateurs, non par sa beauté, mais par son nom . Sapeto’Q. Le nouveau proprio nous avait demandé s’il pouvait garder le nom. C’est quand les gens aperçoivent le nom inscrit sur notre annexe qu’ils nous disent " c’est le 2ième bateau qu’on rencontre qui s’appelle ainsi. C’est incroyable un nom pareil "  Sapeto’Q I a donc bien voyagé..Il a refait un grand tour en mediterrannée puis en atlantique et Jef, le nouveau capitaine l’a vendu au Brésil avant de se construire un catamaran. Quand nous passerons par là, peut être naviguerons nous de concert.






Chronique de février


Le héros du mois c’est l’ami Jeannot qui fait triste museau sous les trombes d’eau..
C’est le moins que je puisse écrire,et encore dit comme cela ça reste un vrai euphémisme ...Car Le Marin n’en peut plus des grains qui nous bouchent l’horizon et nous aspergent le rostre. D’accord ça rince le bateau mais là j’avoue Sapéto’Q est tellement lavé qu’il en est délavé..J’essaye bien de prendre les douches du bon coté mais mon bougre de capitaine me rend plus proche de la noyade que de la nage synchronisée. J’ai bien quelques subtilités secrètes pour remonter le moral de l’équipage mais nous sommes à courte distance de Trafalgar...Y’a pas à dire ça craint !!

Il faut reconnaître que nous ne pouvons pas partir en laissant les hublots ouverts, l’humidité est constante et l’oubli est radical pour les banquettes...Cela a commencé la dernière semaine de la traversée vers le 15 décembre et perdure depuis. Pas un jour sans grain, pas une nuit sans averse, pas un horizon bien dégagé...J’entends vos remarques ; c’est pire pour nous ! Mais nous, nous sommes sous les tropiques les jeunes, dans la saison de carême, saison sèche normalement, et nous nous trouvons à 4000 milles nautiques au sud ouest de vous ..donc normalement " sous un gwand beau temps Marie-Denise » ..Même l’eau n’est pas claire..Y’a pas à dire, ça cwaint !!

Grace à Jeannot , avons découvert le crime parfait. C’est un piment bien rouge, bien fort dans l’assiette de l’élu au trépas..Surtout ne rien dire, laisser la victime ingurgiter et faire l’innocent..L’histoire est arrivée au capitaine du Sapeto'Q lors d’un repas commun de 4 bateaux...Il a commencé par s’étrangler puis nous a réclamé de l’eau et soudain est parti en vrille dans un impressionnant malaise vagal..Teint blanc , vert , gris..Il joua à ‘ je bascule, je plonge et je m’écroule’. Trés bonne interprétation mais heureusement ayant régurgité subreptissement une grande partie de l’aliment du delit, il a doucement récupéré..Soirée total désastre particulièrement mauvaise. J’ai vu que dans l’île il y avait des ricins donc on rajoute une graine de ricin au piment et le tour est lancé pour jouer au Divin Mégalo...Elémentaire, mon cher Flotson.

RETOUR EN FRANCE LE 20 FEVRIER 2018...

Chroniques de fevrier-mars :

Ces chroniques sont endeuillées...Ma mère n'est plus..Je suis rentrée un mois en France pour l'accompagner dans son dernier voyage et qu'elle lâche la main qui la retenait à ma parcelle de vie..Ma mère qui au fil des années devait devenir mon enfant, perdant peu à peu ses aptitudes, se debarrassant de son identité comme une cigale se debarrasse de sa mue, ma petite mère n'est plus.. Il ne restait par grand chose de la femme qu'elle avait été . Elle ne savait plus rien : ni écrire, ni lire, à peine chanter..Nous, ses enfants devenions des étrangers comme elle était une étrangère pour elle même...Il nous fallait assembler les morceaux qu'elle avait éparpillés dans sa nouvelle galaxie pour la reconstituer au moins dans nos mémoires..Tous ces petits moments de vie, de mes verts paradis de l'enfance que la peine m'a raflé régulièrement et méthodiquement..

« Rien n'est grave sauf la mort » disait elle .. Eh bien, voilà chère mère, nous y sommes dans le grave, dans l'irrémédiable, dans l'irréparable, dans le perdu à tout jamais..C'est la morsure lancinante d'une détresse, il demeure une inexprimable sensation de chagrin comme le sédiment terne que la vague abandonne au reflux .Le chapitre « mère » est clôt..Je n'y reviendrai plus..J'ai mon rêve d'Océan à continuer ...Let's go, let's flow..



Chronique d'Avril :

Je suis revenue à bord de Sapéto'Q avec deux amis d'enfance..Nous voilà de ce fait en petit comité. Pendant 4 jours comme nous avions une voiture, nous nous sommes surtout baladés à travers l'île..Belles promenades sur le littoral ; ciel tourmenté, soleil parfois voilé, reliefs torturés, bien nets comme décapés par le vent à la pointe de la caravelle. Des rocs noirs, marrons s'érigeaient sur des plaines de gazon gris évoquant ces paysages des îles volcaniques..

La forêt tropicale nous a séduits par sa diversité, sa flore ..les fougères arborescentes aussi grosses qu'un mince bouleau de chez nous, ces arbres aux essences rouges : les gommiers, les fromagers..Les énormes ficus aux racines aériennes tentaculaires..Des baliziers et des héliconias, ces fleurs rouges, jaunes en bec d'oiseau..Mais nous n'avons pas vu un seul animal, pas entendu le chant d'un seul oiseau..Sans doute faisions nous trop de bruit, ou faisait-il déjà trop chaud ?..Toujours est-il qu'à part avoir sué comme des bœufs, rien n'est venu perturber notre marche..Et le retour à la voiture fut un enchantement..4 jours de crapahutages m'ont suffit..J'ai découvert que j'avais des mollets qui avaient décidés de ne pas compter pour des quetsches..Alors nous avons repris la mer et à l'anse d'Arlet nagé avec les tortues..Elles sont là , sereines, à 3m de toi, broutant les herbiers au fond de l'eau..La rencontre est toujours exceptionnelle et fascinante..J'aurai pu en toucher une mais me suis abstenue, aurait-elle apprécié ce contact ? C'est tellement enchanteur de voir des animaux en totale liberté...

Dans le calme du mouillage , le jeu consiste à gratter la coque du bateau pour le debarrasser des algues qui le tapissent...Munie de palmes, masque, tuba et d'une ventouse, je m'accroche sur le flanc de Sapéto'Q. Avec une brosse , je frotte doucement la ligne de flottaison et au plus bas où se porte ma longueur de bras . Jean s'amuse à passer d'un bord sur l'autre avec une spatule en passant par la quille..Grand bien lui fasse à l'apnéïste, il s'entraîne en joignant l'utile à l'agréable...on ne sait jamais si un filet se prend dans l'hélice...Soyez sûrs que c'est lui qui gagne au tirage au sort..commis d'office le Jeannot ..

Quand les amis se sont sentis d'attaque, nous sommes partis vers Sainte Lucie..Nous avons fait Rodney bay, Marigot bay et la Soufrière...Mais nous avions tout faux..En plein week-end de Pâques, nous étions plus proche de la lumière tamisée des cierges allumés et des prèches religieux que de l'ambiance décapante du friday night...Que Jean fut déçu, que nous fûmes déconfits.. Pas de sono, pas de bouibouis pour acheter du poulet boucané, pas de zouk sous peine d'amende...mais des chants lithurgiques sur lesquels on ne peut guère se trémousser. Les couleurs de notre fantaisie n'irradiaient pas l'enthousiasme, c'est ce qu'on nomme un bide cernés de près par les crucifix !!!
Partie remise, quand nous redescendrons nous viserons le bon moment..Sainte lucie n'est pas le paradis que nous vante les habitants..Leur devise « welcome to the Paradise » est loin d'être confirmée. En effet les paysages sont grandioses, la flore superbe mais comment être en paix en constatant de visu les gouffres qui s'ouvrent partout sous nos yeux, sous nos pas entre riches et pauvres , noirs et blancs car dans ces iles les riches sont extrêment riches et les pauvres sont affreusement miséreux..de luxueux complexes hôteliers cotoient des bidonvilles...Avons vu la dernière Lexus garée à 2 pas d'un quartier misérable. A marigot bay pour 125 $US / pers vous profitez du magnifique complexe hotelier : piscine, sona, jacuzzi pendant une journée..Combien de temps vit une famille sainte lucienne avec cette somme ? Voyager c'est toucher des deux mains , c'est fouler des deux pieds cette impétueuse réalité..et s'apercevoir aussi de quel coté nous sommes..

Puis nous avons retrouvé la marina étang zabricots, pas très loin de fort de france...Elle est très isolée mais pour ce que nous avons à y faire c'est impeccable..Au programme lessives, nettoyage des fonds, pleins, rangements et réparations des petits bobos du bateau..Refaire un lieu cosy de Sapeto'Q. ; ça occupe et tout compte fait j'aime aussi. C'est mon côté bobonne cocooning qui ressort ! Chassez le naturel, il revient en surfant.

L'homme de ma vie bricole depuis 2 jours le moteur hors bord de l'annexe..A entendre son vocabulaire rustique, je comprends que c'est mal embrayé. Comme il est installé sur le quai, les gens qui passent y vont tous de leurs reflexions, humour et de leurs encouragements.
Mais ce garçon est tenace, il y est arrivé après avoir tout démonté pour pouvoir réemboiter l'axe central. Je me suis contentée de lui tenir le moteur vertical sans aucun autre commentaire. Genre profil de subtile delicatesse, assez utile dans les moments d'exasperation..

Pour l'instant nous attendons des amis.
Le premier moniteur de voile de Jean qui après 40 ans de guadeloupe rentre et ramène son bateau par cargo de la Martinique..Normalement il devrait être ici vers la mi avril. Nous esperons pouvoir naviguer de concert et voir si l'élève dépasse le maître. Et enfin notre ami Julien qui rentre après son périple d'un an..Retour Port leucate vers le mois de juin mais avant il lui faut remonter l'arc antillais et prendre des équipiers à st Matin ou st Barth..Il fera avant une petite pose au Marin( martinique) pour un ravitaillement et l'achat de quelques pièces nautiques petites réparations obligent..Snif, snif sortons nos mouchoirs...c'est l'époque des séparations ; c'est peu de l'écrire..

Ciao les amis..Rendez vous en Mai, fais ce qu'il te plait, n'oubliez pas !!!

Chronique de Mai

En ce moment entre les mouillages de st Anne et du Marin en Martinique, l'île s'habille d'un vert que le mélange de soleil et de pluie rend plus vif, plus brillant, plus lustré comme si les collines étaient peintes chaque matin par un artiste...mais un artiste genre Pénélope qui ne lésine pas à en remettre une couche, au grand dam de Jean..Trés grand dam de Jean croyez-moi sur paroles.

Personnellement je m'en tamponne allègrement le coquillard d'où Sapéto'Q fort.Tant qu'il n'y a pas d'insécurité. C'est vrai , il pleut souvent mais les températures restent très correctes (27°), nous sommes toujours en teeshirt, short et sandalettes..Seuls les déplacements en annexe nous imbibent d'eau douce et nous aspergent d'eau de mer..Nous gardons la pompe avec nous pour vider le zodiac avant d'être submergés..Suivant l'expression d'un ami « nous quittons la grande période des petites pluies pour aborder la petite période des grosses pluies » donc en fait il pleut tout le temps. Ca va pas arranger l'humeur de l'homme de ma vie..Flo, blinde toi rapidos et ferme les écoutilles..Je sens d'ici le doux parfum de l'agacement envahir ma zone de placidité parce que moi les filles, je suis loin d'être mère Térésa....

Pour revenir à notre ami Jean-Michel, il a une légère tendance à s'égarer dans des réflexions frisant l'inquiétude, j'espère, pas le pressentiment...Après avoir émis l'éventuelle explosion du volcan sous- marin Kick Em Jenny lors de notre passage au-dessus de lui (au nord de Grenade), il nous expose la possibilité d'une poche de gaz remontant à la surface et nous engloutissant par manque de flottabilité du bateau...De nature très chimérique, j'ose croire, il nous détaille une attaque de pirates entre la péninsule du Vénézuéla et Trinidad ou nous décrit la possibilité de vents violents proches des tempêtes tropicales lors de notre descente...Sors de ce corps, M, Alarm Iste..Quelle déveine ! une flopée de fées défectueuses ont pris un taxi collectif pour arriver à son berceau ! si j'avais été une femme illusionnée, me voilà remise sur mes bi-quilles subitement, « Un pessimiste » disait Desproges « c'est un optimiste qui a de l’expérience »...ça ne me fait pas rire cette définition..ni même sourire....

Un matin nous sommes partis vers le sud..Avons quitté les amis qui remontent vers le nord pour leur traversée de retour sur les Açores..Le marin, sainte Lucie où nous mouillons à la baie des cochons puis le lendemain..Hisse au guindeau, ma poule, nous partons pour Bequia en longeant saint Vincent sans nous y arrêter l' île a mauvaise réputation. Certains comités d'accueil auraient une attitude pressante et envahissante ..Un ami nous dit avoir du payer 250 euros parce qu'il aurait écrasé un casier à langoustes en mouillant..Nous ne sommes pas téméraires, on oublie !!

Béquia, petite bourgade tranquille. Nous sommes mouillés devant une plage de sable blond aux eaux turquoise ..Tous les jours nous partons faire une balade à pieds pour ramasser des mangues, pour flâner le long de la promenade du tout venant et même des anglais...On mange parfois dans des Lolos, les bouibouis locaux, pour 3,60 d'euros boisson comprise du poulet et des frites-salade...Les gens sont relaxes et pas speedés à la caféine...Nous avons pris une carte internet locale, celle qui doit nous permettre de communiquer avec le monde et déjà notre monde, ce qui ne serait pas mal..Mais voilà que rien ne se passe, que tout s'efface ( Ô secours Serge) et c'est la Bérézina sous les tropiques..Notre ordi avait quand même eu le temps de se brancher sur le site de la Liat, compagnie aérienne locale, où nous cherchions un vol Trinidad-Fort de France et de nous prendre une réservation sans paiement. C'eut été trop beau !!.On s’énerve, on veut recommencer depuis le debut, cet imbecile de site Liat nous rejette parce que « il y a déjà 2 réservations à ces mêmes noms »...Nous sommes cernés par les mic-macs de la technologie de Zoub...ça se gâte, tous aux abris et surtout l'ordi qui pourrait bien subir notre agacement..Après une nuit de non sommeil, nous sommes allés dans la seule agence de voyage du coin qui nous a réglé le problème. Sincèrement , ça à du bon bon d'avoir un interlocuteur...

Canouan, grande baie aux eaux turquoise..Il y a des bouées mais nous pouvons mouiller à coté. La plage est déserte, les gens sympas;;;Deux petits marchands ambulants de grillades et de maïs..Un bistrot local sur la plage devient notre repère...le barman est adepte de « love and peace »...il te serre dans ses bras, te parle d'amour et de pardon, de Jésus..nous propose du chichon et des bières..rien de bien méchant..aimez vous les uns les autres..Ok !! selon la formule consacrée, Jésus est surement plein de « miséricorde » mais permettez-moi d'être partagée sur le sujet., Kévin ! Mais il s'en fout Kéké, il est tout sourire .. Il faut savoir qu'ici, toutes les radios locales sont branchées religion...sermons, chants, débats..et que leur vin de messe reste du rhum..

Mayreau, ile à 3 milles de Canouan soit 5,4 km..ça va , ce n'est pas une grande navigation..Salt bay où nous mouillons est magnifique..plage bordée de cocotiers, sable blond, eaux turquoise..Toujours des bouées mais les boyboat ne sont pas agressifs. Il restent souriants et corrects et nous laisse faire à notre gré..Par contre très vite la baie se rempli de catamarans de location .Pas des petits bateaux, ça va du 42 pieds au 72 pieds et soudain cette si jolie petite baie devient Sarcelle sur mer..Bar de luxe sur la plage, hotel de luxe, Charter de luxe..Les gens ne te parlent pas, ils viennent de descendre de l'avion..Nous sommes dégoutés, désabusés et déçus..ça fait beaucoup de « dé »me direz-vous.mais .beaucoup de « trop » aussi : trop de monde, trop de loc, trop d'argent sur l'eau, trop réglementé..ça nous dérange, ce n'est ni notre monde, ni notre vision du monde...Nous y sommes mal à l'aise mais nous n'y pouvons rien car on se rend compte que les antilles sont devenues ainsi...Les gens payent jusqu'à 12 000 euros la semaine pour être sur un catamaran..Voyage en avion compris quand même.. je ne leur en veux pas, je ne les jalouse pas mais je suis triste de cette consommation excessive qui en découle..Toujours plus vite, toujours plus, toujours client exigeant de services dus...Alors entre cela d'un coté et la misère de l'autre, où se placer ??

Prochaine étape les tobago cays...Wait and see...




Chronique de Juin ...Ne fais pas le malin..


Nous voilà donc aux Tobago Cays..Les magnifiques , les somptueuses, les majestueuses Tobago cays..Se sont 5 petits îlots perdus dans les coraux..Elles sont protégées du large par une grande barrière de corail..Rien ne peut susciter autant d'emerveillement que de franchir les passes et de decouvrir la magie du lieu..Eaux turquoise, vertes, bleues pâles..Eaux cristallines qui donnent l'impression que l'on va toucher le fond à 6m de profondeur..L'alchimie de l'endroit opère, c'est certain nous laissant rêveurs et envoutés..Il est difficile de ne pas admirer l'endroit...Nous y sommes restés 5 jours ..On aurait pu y rester plus, profiter du site sans se lasser si une bande de 38 catamarans de location n'était pas apparue un matin avec leur fanions, leurs hurlements, leurs musiques .250 gugus transformant le lieu en une vaste foire du Trône...Des jeunes carabins, fêtant leur fin d'année avec toute leur exubérance.Leur concept d'une semaine aux Caraïbes : tous les soirs une fête. Debarqués tous frais de Paris, sans SAS de sécurité ; lâchés sur un territoire qu'ils ont conquis sans se soucier des autres plaisanciers. Les Winners, Cachets de Doliprane, nous jouent un remake de « la croissière s'amuse ». Nous sommes partis, Il y a toujours une contrariété au Paradis !!

Tous les jours nous allions sur les cayes faire du snorkeling ( Palmes-masque-tuba)..les fonds sont superbes, dans 2m d'eau il y a des patates de corail, des gorgones, des poissons , des langoustes, des lambis, des diodons aux gros yeux ronds, raies mora et leopard ..et des requins...Aïe ! Nous en avons vu 3jours de suite 2 de 1m20 environ, gris perle, et le dernier 2m50 noir, plus dangereux il me semble, la couleur sans doute.Ils passent entre les bancs de poissons chirurgiens sans les agresser, ce qui relativise mais ce qui ne m'a pas empêchée de me planquer derriere Jean...Puis le dernier jour, un couple d'anglais arrive à coté de moi en annexe ..Ils baragouinent affolés qu'ils ont vu un requin et comme je ne réponds pas, ils me chante les dents de la mer...Je fais la Cacou, je dis qu'on en a déjà vu 2 fois...mais le monsieur insiste et me montre du doitgt où il nageait...Je regarde sous l'eau, confiante et je vois l'engin...En un coup de palme me voilà dans l'annexe et cela malgré ma ceinture de plomb (sans S j'en n'ai qu'un à la ceinture) Comme quoi les filles, le rhum local allège les fesses et dégonfle les boudins ...des dinghies !!
Triple dose de rhum accordée, histoire de voir des requins roses à défaut d'éléphants..Un autochtone nous précise qu'il n'y a pas d'accident avec les requins, pas de morsures.Le danger provient des chauffards d'annexes qui bombent comme des fous entre les bateaux sans faire attention aux nageurs mais attention, quand on pense « Mort aux cons » il faut être prudent car là, il y a un vrai risque d'hécatombe !!.

Union et sa barriere de corail..Nous y étions venus il y a 24 ans ..Le bassin aux requins dormeurs n'existe plus. Il y a, à la place une enclave d'eau envahie par les sargasses où se mettent les annexes. La grande plage est bordée d'un Resort, grand hotel de luxe qui semble désafecté avec son bar de cocktails, aux prix de luxe aussi, La vie, ici, est affreusement chère..Peu de légumes et de fruits, du poulet congelé, du corned beef ou chiken et 4 boites de conserves qui se battent en duel sur les étagères des supermarkets ; loin d'être de luxe.Par contre pour l'alcool et substance illicite pas de soucis..
.On dirait que les gens ont été piqué par la mouche Tsé tsé..Certains sont affalés, en attente sur leurs sièges parfois complètement defoncés (les sièges, bien que?)..d'autres, le portable à la main, jouant avec les touches à candy crush peut être !! Le plein épanouissement n'est pas ce monde..Si, en ce qui nous concerne, la mer nous pacifie , je crois qu'elle est mortifère pour la population de cette ile,.Leur seule ressource est le tourisme..Ils ne cultivent rien, les chevres s'elevent seules, pas d'artisanat.. « Nothing to do here » précise une secrétaire d'hotel où nous avons réglé nos pleins d'eau douce..Les gens passent beaucoup de temps à ne rien faire, une capacité qu'ils ont à se poser n'importe où comme des objets, d'attendre que les minutes s'égrennent, le regard perdu comme si quelquechose devait advenir qui les emporte ailleurs...comme si tout cela au fond ne comptait pas, n'avait aucune importance...Je les perçois comme des prisoniers soumis, comme s'ils renonçaient les uns apres les autres; ça me rappelle nos vieux dans nos maisons de retraite.. Oui, je reconnais, c'est une interpretation toute personelle.. Quand les gens nous abordent, c'est uniquement pour nous vendre quelque chose, prendre nos ordures, laver le linge, te louer une bouée,.Bien entendu, je sais qu'il leur faut vivre aussi mais ce rapport entre eux et moi me met mal à l'aise.

Carriacou, 30 km2, une des plus grandes îles des grenadines de St Vincent..Tyrell bay et ses 75 bateaux au mouillage..Un immense super market américain rempli de sauces pour les nouilles, le riz et de paquets de gateau....du poulet sous toutes ses formes et des oreilles de cochon..Avons trouvé une minuscule boutique de fruits-légumes..la jeune qui la tenait, s'allongeait l'apres midi sur un banc étroit derriere son étal à l'ombre..noir sur noir tout s'embrouille...si bien qu'une fois elle dormait et nous nous attendions que quelqu'un arrive....Relaxe , live and let live..


Granada , où à st George, nous retrouvons l'animation d'un grand marché et de ces petits étals de fuits légumes , fringues, merdouilles made in china et des soutifs taille 240 bonnet E car ici les femmes sont bien enrobées...A chaque fois que je les observe , je pense à la chanson de Brassens :  l'échauffourée « ...Massacre à grands coups de mamelle tout ce qui passe à sa portée »..Nous prenons des bus pour sillonner l'ile , faire quelques chutes d'eau et traverser le parc naturel. Mais franchement rien de transcendant. Les gens sont accueillants..Ils ont ce côté anglosaxon qui me plait beaucoup : on ne te dévisage pas, on ne t'observe pas, on te laisse tranquille.
Demain nous partirons a prickly bay , autre mouillage. Nous avons encore le temps de glandouiller car nous ne sortons le bateau que le 19 juillet pour un retour en France le 25..Je compte les jours !!.


Chronique de juillet..The last one !! of this season


Prickly bay et sa petite marina..Nous sommes au mouillage, correctement abrités mais moyennement secoués suivant le vent..Ah ça nous ne sommes pas les seuls, 99 autres bateaux participent à cette euphorie de l'ancrage dans cette grande baie..Génial !!
Soit il n'y presque plus de catamarans de location mais plutot des bateaux de propriétaires venus se mettrent a l'abri en prévision de la période cyclonique..Il semblerait que le gros de la flotte ne soit pas encore arrivé et que dans un mois il y aura le double voire triple de bateaux dans la baie...Vision béatifique de l'endroit, il ne m'en fallait pas tant...Bien sur j'ai exclu les navires qui sont dans le yard juste au fond de la baie car là, nous en sommes à 200-300 ; ceux là me genent moins, ils sont sur bers, calés, entourés de hauts murs réhaussés par des fils barbelés...pas de mirador encore..

Granada est une ile sympa..Nous aimons, il faut reconnaître que nous l'avons bien visitée Nord-Sud, Est-Ouest et une petit coup la transversale..Nous avons tout fait en bus parce que c'est le moins cher, le plus typique et que nous nous mélangeons avec les locaux..Ils vous déposent où vous le désirez et vous récupèrent où ça vous arrange..donc parfait !
Le seul souci, parfois, provient du pilotage Fangio de certains conducteurs qui n'hésitent pas à faire la course avec un bus les precedant afin de récupérer le plus de voyageurs...Pour peu qu'ils aient aussi carburé au rhum dans un halo de fumette, nous sommes bons pour faire le trajet en apnée et ils suivent le tempo d'un Rapp boumboum avec des basses qui resonnent sur tes tympans mais où est passé le zouk collé-sérré ?. J'ai vu Jean devenir livide, les doigts crispés sur le siège devant lui..Moi, je ne voyais pas la route donc tout à mon avantage...J'ai déjà assez de cheveux blancs. Nous avons visité une chocolaterie familliale aux odeurs tellement savoureuses, tellement engageantes que nous avons fait un plein de chocolat..pas sans voir largement testé !

La traversée vers Trinidad se fit par une nuit sans lune, peu d'étoiles..On aurait pu ranger nos yeux dans nos poches. Tout compte fait, ça allait bien car les méchants pirates vénézuéliens à l'affût derriere les piliers des plateformes pétrolieres avec leurs kalachnikov entre les dents n'allaient pas nous apercevoir. Sauvés, sauf que par souci d'éviter une agression, la règle veut que l'on navigue tous feux éteints. Je me demande s'il n'y a pas plus de probabilité de se payer un navire qui navigue lui aussi tous feux éteints, que de tomber sur des pirates...Il faut savoir qu'il y a beaucoup de trafic matritime dans cette region, à cette période...Aussi, d'un commun accord, avons nous préféré allumer nos feux de route..Bingo, tout bénef, un voilier à 1/2 mille derrière nous rallume son AIS et ses feux ..Il nous dira plus tard au chantier qu'il ne savait pas que nous étions devant lui..Il n'y a pas de fumée sans feu, me direz-vous mais les dernières attaques recensées datent de 2016 ..ah oui, je sais , il y a toujours ceux qui racontent que des amis ont été informés par d'autres connaissances qui savaient par des relations qu'il y avait eu une attaque il y a 2 mois.Vous savez , c'est l'histoire de l'Homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours..... Halte là, pas besoin de jouer les semeurs de troubles en amplifiant le problème..Franchement il y a déjà assez de dangers dans ce bas monde pour s'inquiéter. Soyons prudents tout simplement et que les colporteurs de tels faits n'oublient pas que dans l'antiquité, les messagers de mauvaises nouvelles étaient trucidés..pour conjurer le sort...

A l'arrivée nous allons faire la clearance, administration oblige...Vêtus de nos plus beaux atours car il n'est pas question de se présenter avec les shorts-Tshirt délavés et salés de navigation..Nous voilà tout propret, rentrant dans les bureaux de l'immigration...Je n'ai pas passé le sas d'entrée et malgré mon bonjour ultra poli et mon grand sourire ; une espèce de mastodonte m'a virée avec perte sans fracas pour l'unique raison que je n'avais pas de manches à ma robe, pourtant ravissante...J'ai bien failli attraper le bas de ma robe pour le passer par dessus mes épaules mais j'ai sentie que ce serait inapproprié...pourtant mon cul vaut le coup d'oeil..La douanière Extra large était avachie dans un fauteuil Médium, ce qui fait que ça débordait beaucoup. Elle avait passé ses deux seins sous ses bras pour essayer de diminuer un peu sa corpulence et pour pouvoir respirer.. Ses deux bras de catcheuse ont brassés l'air dans un geste autoritaire pour m'indiquer la sortie et ont fait trembler ses bajoues..Ses yeux blancs de colère m'ont fait peur, je lui avais fait répéter son ordre prenant l'air niais d'une dinde au joli trouffion..Je suis sortie et j'ai attendu Jean 2h30 sous un arbre...Heureusement il y avait un poste de TV dans la salle d'attente, ce qui lui a permis de voir le match France-belgique..Un ami bravant les diktats de l'administration Trinidadienne, est entré avec son chapeau..La cerbère de service a éructé « Hat » et elle se tapait sur la tête, je vous dis pas les dégats occasionnés..L'ami n'a pas cillié, ni bougé ; Il lui a juste lancé un regard des plus pacifique...Goliath a cédé....mais il a 82 ans, alors je me suis promise que dans 22 ans, si je reviens je ne bougerai pas...

Le gros mauvais temps arriva le jeudi apres midi..Des vents d'orage déboulants de l'est, d'immenses nuages noirs comme dees baudruches laissaient échapper la pluie..Le vendredi 13 misérable qui suivit, je l'entendais crépiter sur le pont et je la regardais dégouliner sur les hublots..J'observais Jean ronger son frein « de bôme » le tout sous une lumière maussade et grise..Nous étions prisonniers d'une boite en plastique pas toujours hermetique puisque 2 hublots fuient pour en rajouter à la sauce vinaigre, spécialité de la journée..Je chante a tue tête pour banaliser le deversement des eaux .. 
« Don't worry about a thing, Cause every little thing gonna be alright... » mais le Jeannot n'est pas enthousiaste..


Bilan de cette année..Pas super positif..
Et voilà nous y sommes à la fin de l'histoire. Nous avons choisi de stopper notre circumnavigation..Nous n'irons pas plus loin. et le coté pacifique par le versant ouest ne se fera pas ni autrement d'ailleurs , soit dit en passant..
Il y a bien longtemps , à la belle époque des Damiens, des Michka et des Van de Kerchove ; on partait avec l'intention implicite de ne pas revenir ou de traîner longtemps, longtemps avec une arriere pensée philosophique : l'Aventure avant tout..On laissait derriere soi ce qui accompagnait notre vie terrestre : confort canapé, voiture, machine à laver et j'en passe..On se déplaçait pour savoir et gouter le monde, pour les rencontres. En fait il ne s'agissait pas de « se la raconter » mais de se raconter differement et de s'ouvrir aux autres .Nous entreprenons ce voyage 20 ans trop tard..Il y a eu et reste des bonheurs simples garants de complicités émouvantes mais si rares..Ici, il n'y a plus ni rêves, ni magie comme l'écrit si bien un ami, juste du Business avec les visiteurs que nous sommes...mais je veux bien être bon prince (sans la moustache, bien que) et reconnaître que les apparences des choses , ne sont pas toujours les choses..seulement voilà pour nous, c'est déjà trop...Nous nous sommes bercés d'illusions , remettons notre quille dans le sillage qui nous convient et notre ancre dans des eaux conformes à nos attentes !! Je ne veux convaincre personne, surtout que chacun voit son ancre où il veut . Je suis juste sceptique pour moi et je vois parfaitement naître l'embrouille. Il vaut mieux changer d'histoire avant de ne pouvoir faire demi tour et de retrouver ailleurs ce que nous vivons actuellement. L'épisode atlantique sent le roussi et n'est pas loin d'être carbonisé, nous allons repartir vers d'autres horizons et garder nos bons souvenirs..ça fera toujours un bateau de moins dans les eaux des caraïbes !! Place aux autres...je leur laisse !! Pani pwoblem !!

Mihai Eminescu écrit
« La vie est un bien perdu pour celui qui ne l'a pas vécue comme il l'aurait voulue » en ce qui me concerne sachez que j'égare seulement et que je perds rarement !!!...

Chronique de novembre 2018

Apres 3mois de vélo, de balades, de marches, de scooter, de windsurf, de repas, d'amis, de famille...et de milles autres petites choses qui nous ont ravi l'âme; nous avons quitté le froid pour le chaud, le sec pour l'humide, le ciel bleu de la tramontane pour les nuages de l'alizé..Il nous reste 7000 milles nautiques à parcourir pour rentrer chez nous alors on va se calmer, profiter, bronzouiller un peu, s'arsouiller leger, essayer d'éviter les requins et lire si la liseuse ne fait pas des siennes dans 90% d'humidité ..

A Chaguaramas, la pluie est de sortie mais le reste des inondations aussi, partout des flaques d'eau jaunasse, le paradis des moustiques.Un soir je laisse au pied de la quille une bouteille de solvant, de la lessive et quelques vieux chiffons, le lendemain tout a été emporté dans les 10cm d'eau boueuse qui stagne sous le bateau..Génial, j'adore..tu as les chaussures dégoulinantes, aucune fringue ne seche, les serviettes de toilette pesent 3 fois leur poids, les draps du lit mouillés, collent..Vraiment rien de transcendant..Je plains les gens qui vivent dans cette humidité permanente..Un ami me dit qu'en Guyane c'est pire encore ;..hé bien ils ne sont pas près de m'y voir !
Au chantier nous avons fait des connaissances sympas..alors le soir on prend un verre de bière dans le seul bar du coin et on écoute les aventures des uns des autres ..
Les tours du mondistes reviennent sans émerveillement plutôt désappointé et dégrisé...3 jours aux Galapagos 1700 euros , - 6 jours aux Maldives 1000 euros, Brésil pas cher mais difficile de naviguer, l'eau est trouble, pas de mouillage et insécure...Un couple a même fait demi tour en Newzeland et est remonté par le Chili, bonjour la navigation, il faut être desespéré. Un autre s'est ramassé un cyclone en Australie.
Un 3ième ; dématage en atlantique, perte de l'hélice dans des filets derivants au Bresil et foudre aux Galapagos..Mauvais mais alors là, mauvais Karma !!.Nous qui n'avons rien à raconter, ça m 'assomme et ça suffit ; n'en jetez plus mon coockpit est plein..Notre decision est prise ..on va rentrer relax ..Enfin quand même, tous nous ont dit que l'arrivée aux Marquises était magique et les Tuamoutou extraordinaires...mais cela me semble, si peu de magie en comparaison de tout ce stress..Je leur laisse, ce n'est plus de mon age..Nous irons en avion , rejoindre un ami qui désire faire le tour..mais oui j'irai marcher dans les pas de Gauguin en chantant du Brel..en play back puisqu'il paraît que je chante comme un pied...
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...Yallah !!

Plaisance..juste pour l'agrément et le plaisir
Les quelques jours qui précèdent un départ, ralentis dans leur écoulement par le poids de l'attente, m'ont toujours déplu. Sans doute l'apréhension qui me gagne à devoir subir le hasard; bien sur , tout cela s'arrange au fil du temps et la confiance, je le sais reprendra le dessus mais il est un moment d'adaptation qu'il me faudra franchir..
La traversée Trinidad-Granada m'a remis les idées et les reflexes en place en un tour de manivelle.
Après avoir pris les méteos et le radar des pluies nous sommes partis tranquilles peut être mais présomptueux aussi..
La 1ère moitié de la traversée fut sportive et correcte: bon vent, bateau bien équilibré, bonne avancée..et puis soudain Maccache pas bono, mer formée , courant traversier 2-3nd, nous sommes au prés, la pluie diluvienne nous tombe sur le museau, nous mettons les cirés..Nous réduisons le génois, nous mettons la trinquette et le vent monte..Même si elle est endraillée, il faut quand même aller frapper la drisse..Je m'y colle, ce n'est pas que j'aime ce genre d'exercice dans ce genre de mer mais si l'un de nous doit passer à l'eau autant que ce soit moi, Jean saura me récupérer ou je me noierai en le pensant fortement, c'est ça l'espoir !!

Et le vent monte sous les pluies drues et cinglantes, on affale la trinquette et on l'attache sur le pont..et le vent tombe, on hisse la trinquette et raccroche la drisse...À la 4ième fois de ce jeu de jobard, je suis rentrée dans le cockpit en disant à Jean " on a bien rigolé mais là basta, je ne joue plus..on strike".nous étions a 6 milles nautiques de l'arrivée.. d'où moteut et grande voile seule..

Vraiment Prickly bay fut la bienvenue.
Après 14h d'une navigation de Zoub, on s'est douché a l'eau chaude, il faut bien que faire du moteur nous apporte du confort, on a mis des affaires sèches et Dodo...il était 7h du matin...

Plaisance, vous avez dit plaisance..
Je vous embrasse, vous qui êtes devant votre cheminée dans ce bon vieux canapé..Flo


Chronique de décembre 2018.




Nous mollissons sous l’alizé, nullement dérangés par les médias, ce qui nous évite aussi de croire aux salamalecs politiques avec l’esprit critique d’un poisson rouge..Parce que franchement entendre notre gouvernement déblatérer sur l’écologie, le respect, la culture, le civisme, la liberté...et tous ces mots fessus, membrus, énormes que lancent nos politiciens lorsqu’ils sont dans la merde à la tête de leurs administrés ; je vous le dis tout net, nous à 7000 milles nautique nous frisons le sarcasme entrecoupé de goguenardise .Cette impudence, cette indécence qui les qualifient ;cette anorexie diplomatique dont ils font preuvent m’afflige au plus haut point. Je ne  suis pas étonnée du mouvement de colère qu’ils provoquent et de cette surchauffe du biniou collective qui s’en suit. Revenons a nos moutons..

Ici l’Océan est pacifié, ce qui fait que j’ai le temps de scruter l’étendue d’eau aux jumelles et de parcourir la plage, les pieds dans l’eau à 27°..J’admets qu’il y a pire comme activités...Nous avons passé Carriacou, mouillé dans la grande baie de Tyrell..nous voyageons de concert avec 2 autres bateaux amis, rencontrés à Trinidad..On s’offre des petits rhum-punch dans des lolos de bord de plage. On déjeune du plat unique riz-patates douces-poulet face à l’eau bleue du lagon..C’est sûr la situation n’est pas déplaisante..et on remonte doucement au rythme de nos envies ..
Union, nous mouillons dans une baie sous le vent à Chatham..Il faut faire les clearances d’entrée ; Nous voilà donc partis à pieds,5 km sous le soleil..Heureusement un bus collectif nous prend au village, je crois qu’ils nous prennent pour des cinglés à marcher sous la chaleur..Au retour nous avons monnayé notre trajet jusqu’à Chatham bay, trop crevés..J’ai cordialement remercié le chauffeur. Il nous a évité l’insolation..
les Tobago cays toujours aussi magiques et toujours aussi fréquentées mais ce coup ci sans requin. Il y avait beaucoup de vent , ce qui brassait l’eau du lagon..Dommage, les poissons étaient aux abris, trop secoués sans doute, s’ils sortaient une nageoire en dehors de leur grotte.
Béquia, lagon bleu, grande plage, balade des anglais en bord de mer et bars branchés pour les initiés ou non-initiés..Sympa Béquia mais comme c’est une zone d’arrivée des paquebots de touristes et que pour notre malheur , ils s’y étaient donnés rendez-vous..Le syndrome sandalette-chapeau- short d’explorateur sevissait dans la ville ..du coup les prix ne s’exprimaient quand dollars US soit 3fois plus chers que les prix normaux...Punaise ils ne peuvent pas tous imiter le Costa concordia..
Belle escale ensuite à Wallilabu bay, ile de st Vincent..Nous y étions allés il y a 25 ans avec Polo enfant , souvenirs, souvenirs !! ça n’a presque pas changé, toujours aussi sauvage et paisible..nous avons vraiment apprécié..Avons échangé paquets de nouilles contre bracelets et sauces contre collier. Un teeshirt , avons acheté des pacotilles, discuté avec les pêcheurs ...Voilà une belle ecale vraiment mais venez-y avec de la petite monnaie car des amis n’ont jamais revu la leur..
Et enfin Rodney bay, sur l’ile de ste Lucie...On connait bien..Demain nous partons en vadrouille avec le Taxi co...Et vendredi nous irons au friday night..Jean m’en rabache les oreilles depuis 25ans , a l’époque je n’avais pas voulu le suivre...Wait and see..

Sur ce passez un très très beau noel dans la joie des cadeaux...



Chronique de janvier 2019

J'ai repris la lecture , abandonnée par nos 3mois hyperactifs en France. La lecture en bateau n'est pas seulement un passe temps, elle fait partie de la vie en mer. Elle est aussi fondamentale que la cuisine (de Jean) qui nous maintient en forme ou les manœuvres qu'il vaut mieux réussir dans la perfection si possible et au bon moment..Au fil des jours d'une vie maritime, le rythme de l'océan réinvente la lecture plaisir..parenthèse détente dans la vie de tous les jours ..

Pour l'instant nous remontons doucement l'arc antillais, en 2 mois ½ nous n'avons fait que 300 milles nautiques soit environ 540 km...Oui c'est peu, je le conçois mais en voilier tout se fait lentement ; ne dit'on pas que c'est le moyen de déplacement le plus lent et le plus cher d'un point à un autre..Au moins nous avons le temps de visiter toutes ces îles où nous ne reviendrons pas ..sauf pour la Désirade, Marie Galante et Barbuda qui restent mes préférées..Un jour sans doute...

Il y a bien quelques pluies éparses mais rien à voir avec l'an dernier..Averses, averses quand vous nous tenez par la barbichette, nous restons dans la banette à regarder frapper la pluie sur le hublot de pont, Nous avançons paisiblement..Un coup St Anne, puis l'anse d'Arlet, une virée à St Pierre et c'en est fini de la Martinique..Nous voilà dans les eaux tumultueuses du canal de la Dominique, qui fut pour une fois d'une onctueuse mollesse. On pose notre pioche à Prince Ruppert bay et adios la dominique. Marie Galante dans son écrin d'eau lisse, miroir presque, du jamais vu...On loue des scoots et nous voilà partis retrouver le calme de cette belle île, sa douceur d'y vivre..Une île alanguie au charme suranné, vraiment je ne me lassse pas ..
Nous n'irons pas à la Désirade..plus de ferry de St François cause moteurs destroy par la vase, le sable et les sargasses du port de Beauséjour ..c'est une deception car d'ici que nous y revenions et puis passer s'y prés et ne pouvoir accoster, quelle déconvenue !!
A Rodney bay, nous avons fini par faire le friday night..Sympa, unique grosse enceinte qui bazarde à coups de decibels la musique dans le village de gros ilet..C'est devenu « très branché », les tours opérators ont sevi faisant du commercial sur un événement local
exploitable..c'est l'époque..restos de rue, bars , 70% de blancs qui viennent s'encanailler et 30% de noirs qui tiennent les étals..

Donc partis de Trinidad fin novembre, nous voilà rendus à Antigua mi-janvier, le temps me semble long et court à la fois..long parce que j'ai la sensation d'être là depuis des années, court parce que nous ne restons que quelques jours dans chaque endroit et que j'ai l'impression d'avoir vu tout de façon tellement superficielle . Des îles comme St Vincent ou la Dominique mériteraient qu'on fasse des excursions plus longues à l'interieur des terres, rencontrer les habitants, connaitre un peu leur quotidien..mais rien ne se passe ainsi , nos deux mondes restent parallèles et nous survolons ces lieux dits Paradisiaques...Welcome to the PARADISE disent les marchands en barque qui nous abordent avec leurs pacotilles...De plus sur notre trajet nous avons squizzé des endroits parce qu'ils étaient au vent et qu'il nous fallait faire du prés sérré ..Aïe, Aïe on veillit !! Après une journée de navigation, je suis morte et je vais me coucher comme les poules, au grand dam de Jean ; dans tous les cas il fait nuit à 18h. Ici, il faut vivre avec le soleil, lever 6h-coucher 20h..
A Antigua, les bateaux nous semblent encore plus gros que l'an dernier..Nous nous sommes mis au mouillage devant une plage , pas loin de l'entrée de la marina..Il nous a fallu mouiller 4 fois car les anglais qui ont squatté les lieux , lâchent 40-50m de chaîne pour ne pas déraper sauf qu'ensuite ils louvoient et tirent des bords autour de leur ancre..Ils leur faut donc un grand périmètre de libre, Merci pour les autres !!! ce qui implique que dés que nous nous mouillons prés d'eux, ils nous demandent de partir. Ils sont seuls à naviguer c'est bien connu.Vous l'aurez compris, ce genre de comportement m'insupporte...
Comme nous avons du temps, nous avons decidé de faire Barbuda, puis de revenir pour Saint Kitts et Nevis. Nous contiuerons ensuite sur Saint Barth ( A Que la tombe de Johnny ), Saint Martin et Anguilla.. Mais ce sont d'autres aventures.




Chronique de Mars 2019

Cuba libre, si on veut , Cuba musical c'est certain. Il nous a fallu 6 jours complets pour toucher les cotes cubaines . 720 MN au grand largue, nuits charmeuses où les étoiles battent le briquet, où le bateau avance sage et tranquille, où le vent soupire et pacifie l'océan. Des nuits comme on les aime, des jours auxquels on aspire. En quittant les cotes d'Haïti, une frégate américaine, nous tourne autour. Il y a Guantanamo dans le coin qui justifie cette surveillance. Ils ont essayé de nous joindre à la VHF, mais nous n'avons pas répondu. Juste pour nous mettre dans l'ambiance « Fidel », on ne plie pas sous les ordres de l'impérialisme américain ; Ils nous ont donc escortés toute la nuit. Un coup à droite, un coup à gauche, devant, derrière. Nous marchions à 5 nds. Ils leur en a fallu de l'obstination et de la patience. Ils feront 50 MN avec nous, puis au petit matin après avoir dépassé la passe de Guatanamo, ils nous ont abandonnés. On s'était déjà fait un film à la « Bruce Willis » nous abordant sur son zodiac , arme au poing...surtout s'ils avaient fouillé dans nos vies, ils auraient découverts que le fils Messaoui vivait à 200m de chez nous et que sa mère fréquentait le centre où je travaillais. J'avoue le scénario nous a amusé un bon moment et que Jean mimant « Bruce » est parfait. Guatanamo enclave américaine sur sol cubain au bail de 99ans, prévu par le traité de 1934, ne fermera ses portes qu'en 2033 ; moment où il faudra débroussailler côté cubain un mur de cactus de 13 km et côté américain assainir un no man's land de 75.000 mines. Une drôle d'histoire quand même !

Arrivée à la marina de punta gorda, 10 km de Santiago de cuba. Ça commence à bord par la visite des autorités portuaires, puis nous allons dans les bureaux des douanes, 2h 15 pour nos noms, l'age du capitaine, le bateau, l'inventaire de la bouffe. Questions ambivalentes « avez des lentilles, du riz, des sauces, du café..etc.. » J'ai fini par répondre « non », j'avais les jetons qu'il nous en récupère, harpie que je suis parfois. Bon ils nous ont quand même délestés de 205euros pour 2 visas d'un mois renouvelables 2 fois + clearance d'entrée du bateau . No perden el norte en Cuba !
Pour aller en ville nous avons soit une navette maritime ou un bus qui prend les routes de campagne aux multiples nids de poules..Jean en profite pour jouer les animateurs de transports urbains en faisant un magnifique malaise vagal dans un bus où même une sardine n'aurait pu se glisser. Hurlement de la voisine, brusque arêt du chauffeur ce qui projette tout le monde sur l'avant. Ce ne fut pas une mince affaire que de l'allonger dans une cohue pareille avec les cris stridents d'une dame, qui voyant ses yeux révulsés, hurlait hystérique « se muere, madre de dios ».Mais non, mira la resurection : une bonne claque, les pieds en l'air, la tête en bas et el hombre a recuperado vigor, bravo Floflo !! Hourra du bus !!
Bien sur nous sommes allés « se moverse la cintura » aux rythmes de salsa, de mambo..Là j'adore. Des petits orchestres de rues, dans les bars. Ça se trémouse, ça danse , ça t'invite. Maracas, guitares 3 cordes, guitare espagnole, contre basse et bongo, la mélodie est donnée, du compay segundo à tous les coins de rue, à tous les étages..Je suis enthousiasmée, cette musique est gaie, entrainante, joyeuse. Bon vous l'aurez compris, j'aime ! Et puis il a bien fallu partir, Cuba est une longue île aux mouillages distants de 35-40 MN. On longe la côte doucement : Chivirico, Marea del portillo, Cabo cruz où les fonds sont comme un aquarium, sincèrement les tobago cays des petites antilles sont des ersatz des fonds marins de Cuba..par contre à terre des militaires peu dispencieux de civilité mais engoncés dans une raideur d'autorité de petits coqs de basse, basse-cour nous raccompagnent à notre dinghy et nous ordonnent de revenir sur notre barco et d'y rester « No se le permite para ustedes quedarse a tierra. » La veille , leur collègue nous avait accompagnés au seul resto de la ville. Vas comprendre ? Mais comme nous l'a fait remarquer un ami Suisse, nous avons un visa donc nous pouvons visiter le pays..Quel dommage que je n'y ai pas pensé, je me serai empressée de lui expliquer l'affaire. Bien que ce soit toujours troublant car normalement en dinghy, nous n'avons le droit de descendre qu'en passant par les marinas. Puis les jardins de la reine deviennent notre terrain de jeu. Il faut juste faire attention aux profondeurs car parfois à 1MN de la plage, il n'y a que 80 cm de profondeur.Vive Navionics. Jean pêche des langoustes, nous partons en expédition sur le reef où nous voyons d'énormes lambis, des crabes, des poissons multicolores, des coraux vivants, des baracudas qui curieux tournent autour de nous et un requin à qui je laisse la place et me réfugie sur le bateau...No comment 

Chronique d'avril 2019

 ..Cuba siempre en mi corazon !

J'avais fêté mes 56 ans à Vinales au mojito et langousta , je renouvelais mon soufflage de 61 bougies au cabo cruz au champagne et langousta ( pas mal non plus).alors sans doute reviendrai-je por un otro cumpléanos felix en Cuba ; nunca 2 sin 3 , hasta la vida !! En attendant nous continuons notre tour de l'île..A Cienfuegos je retrouve Regine, Pierre et leurs amis. Régine ; nous avons travaillé ensemble dans 3 CMS depuis 1988..Un bail qui nous rajeunit ! Régine la préssée, l'energique, celle de toutes les idées, des éclats de rire, toujours cavalant, filant..Bizarre, nous voilà ensemble a Cuba, discutant autour d'un mojito, On se souvient, on se mortifie de ce temps si vite passé et on décide « qu'avril à Cuba  Justifie octobre à Cuxac » élémentaire mon cher Flotson, les RDV sont pris..

Nous retrouverons nos amis de Téthys, de Same same but different et de Impuls. Nous partons faire une virée à l'interieur des terres, dans un parc natinal de Nitcho puis 2 jours à Trinidad. Nous perdre dans les ruelles aux pavés inégaux, admirer les maisons coloniales ripolinées, boire nos pinas coladas et mojitos à la casa de la musica, retrouver  « los pinos » groupe papis « salsasseurs » mais en 5ans que de changements. Des mendiants qui quémandent, des gens qui veulent des stylos, des savons, des Cuc car il y a beaucoup trop de touristes. Les maisons particulares se sont multipliées et les hôtes sont déjà moins enclins à discuter si tu ne restes qu'une nuit...il faut que ça tourne et nous sommes un tiroir caisse..mais je suis tellement contente d'être là , que je garde un optimisme coloré, par contre je ne me fais pas d'illusions, Cuba sera rongée comme les autres à mon grand desarroi ! Hasta la nueba revolution, el comandante !

Cuba est un vaste archipel composé de 1600 îles et 4000 îlots appelés cayos, souvent déserts et minuscules. Un coup de cœur pour cayo de Dios où nous serons 3 bateaux puis 2 face au seul arbre de l'île.. Eaux turquoise, reef splendide et d'une grande richesse. Poissons multicolores, raies, antennes sous les cerveaux de neptune, lambis, monnaies caraïbes sur les gorgones, 7 baracudas curieux entre 2 eaux qui nous suivent doucement. Je m'en fiche , je n'ai peur que des requins. Notre ami Arjouna dit A-J (prononcé Edgy) de Impuls nous offre une carangue que nous mangerons ensemble. Il est australien, Ellen est de l'Ohaio. Leur jeunesse et leur enthousiasme sont du bonheur enjôleur. Ellen trouve tout « so beautiful » et Edgy bouille ronde, vit avec un sourire permanent sur les lèvres , ponctué de son éternel « ya, ya » quand on lui parle, toujours relaxe comme si la vie glissait sur lui. Impuls fait seulement 8m, il l'a acheté en hollande sans rien connaître à la voile. Il a fait les canaries, le cap vert, a connu nos jeunes amis de Cotinga et de Shyrel, traversé l'atlantique, remonté les petites antilles où nous l'avons connu en martinique. Puis il a fait la Rep Dominicaine, Haïti et Cuba où nous venons de le retrouver. Nous sommes toujours très admiratifs de ce genre de personnage Marin.. l'après-midi, c'est la pêche miraculeuse : 8 langoustes.. Nous mangerons sur Sapéto'Q les 2 plus grosses et ferons des bocaux avec les autres..Avec Jean, enflammés par cet endroit , nous décidons d'y rester 2 jours de plus, c'est exactement ce que nous étions venus chercher et qui n'existe plus sur les petites antilles..Allélouia !! nous avons trouvé notre paradis !

Mais voilà un matin, la météo nous rappelle à l'ordre.. Il nous faut avancer dare dare avant que Sapeto'Q joue les Pissovent car du Nord-Est fort est prévu. Là je ne rigole plus du tout et c'est le regard nostalgique que nous quitterons nos amis pour sans doute un Non revoir. Nous avons passé 3 nuits en mer.. Autant dire que l'arrivée à la Marina Hemingways fut un plaisir. Le lendemain , le vent rentrait si fort que les vagues se fracassaient sur la jetée et explosaient dans des gerbes d'écume..Je n'ai jamais ressentie pareille jubilation !
Voilà 15 mois que nous n'avions pas fait de Marina. La marina Hemingway est un immense complexe touristique qui n'accueille que quelques bateaux qui semblent abandonnés. Elle a des alllures fantômatiques. L'ensemble détonne un peu en pays socialiste (no hasta la revolution aqui !) Hôtels de luxe vides, boîte de nuit, boutiques de luxe, piscine, restos, club nautique désert, même un bowling mais tout semble laissé à l'abandon. Les trottoirs sont détruits, eventrés ; Des tuyaux, des cables jonchent le sol ? Mais nous sommes au calme, long side devant une grande pelouse verte plantée de cocotiers alors sincèrement on s'en fout ..Nous sympathisons avec un couple d' hollandais. Leur dessalinisateur a deversé l'eau douce dans le bateau, génial ! La loi du « chaque jour en bateau, un emmerde nouveau ». La pauvre Margarita essaye de faire sécher les photos de ses albums. C'est ainsi que je fais connaissance avec sa famille sur papier. Comme ils naviguent depuis 8 ans, ils nous donnent des renseignements pratiques sur les bahamas..

Sinon, nous retrouvons l'eau douce en abondance...Nous ouvrons le robinet et la recueillons sans aucune modération, ô richesse de sa possession. Nous avons nettoyé le bateau, le linge et nous avons fini par une douche dans le cockpit. Débauche d'eau et de savon. On a fait naître une montagne de mousse aux bulles irisées et finalement on s'est rincé longuement et délicieusement au tuyau d'arrosage. Du plaisir à l'état pur...La Havane est à 15km , nous y mettrons les pieds 1journée. Nous parcourons les allées « impériales » de Jaïmanitas (ville pres de la marina) à la recherche de fruits et de légumes. Nous tombons sur un petit marché, où tout le monde fait la queue devant les étals. En arrivant dans une file d'attente, chacun demande quelle est la dernière personne arrivée (el ultimo?) et se place derrière sans chercher à doubler ..Eh oui, un certain savoir vivre !!! on discute en attendant avec les gens, j'aime cette ambiance. A l'inverse de la marina qui n'est fréquentée que par des cubains friqués ( si ça existe ici ), la ville est populaire, pas de touristes sans doute trop près de la Havane et pas grand chose à voir. Il y a des marchés, des paladars (restos privés familials) des petits marchands de sacs plastiques, de cigarettes à l'unité, de briquets mais aussi un super marché où on trouve essentiellement alcool, vins et des rayons entiers de moutarde ou purée de tomates.. Impossible de trouver des œufs et du poulet en ce moment, l'embargo est bien présent et les difficultés du Vénézuéla ont stoppé un maximum d'importations. Cuba a une sacrée dette d'argent envers les Russes donc de ce coté là aussi, ça s'affaiblit. Mais arrive sur les marchés commerciaux la Chine, celle des « tout sourire ». Doucement mais surement la Chine conquiert le Monde et Cuba au nom de l'Amitié Chino-Cubaine.(ben voyons) Mais il y a aussi des fonds Saoudiens versés pour la rénovation de la Havane, qui entre nous a pris un sacré coup de jeune. Là les accords je ne les connais pas ; bientôt une mosquée à la Havane ?

Cela se confirme, l'argent est inodore et sin color, du moment qu'il rentre dans les caisses !!
Vous savez quoi, je le sais depuis que le monde est monde, c'est ainsi ! Je l'ai su quand j'ai découvert que les lombards étaient les créanciers de la France sous Philippe Le Bel..Ce n'est donc pas nouveau.. Mais je crois que j'ai trop négligé par les temps qui courent la haute valeur de la mauvaise foi voire légèrement crapuleuse. Or si les mensonges hypocrites peuvent sembler la plus futile des occupations humaines, ce ne sont qu'apparences trompeuses..Sans mensonge, point n'est possible de faire avaler les couleuvres les plus ardues (asiatiques ou arabiques) à l'être humain béotien que je suis...

Besos a ustedes y aproveches bien...


Chronique de Mai 2019 

 «  Ainsi tout change, ainsi tout passe
Sur cette mer où tout s'efface »…Un vers de Lamartine qui me revient...

Quand nous quittons Cuba confiants et sereins..Juste le temps de dîner et d'organiser nos quarts que le ciel devient orageux, bien noir . Les premiers éclairs, le vent qui monte, on prend un ris..Derrière nous, une bande foncée nous barre l'horizon, deux colonnes de feu qui explosent à son extrémité..On prend 2 ris..le vent augmente..On affale la grand voile...Même le compas n'est pas rassuré, il préfère s'éteindre et j'entends la voix de Jean qui dit « je ne sais plus où je vais » moi, je ne dis plus rien mais je me pense très fort « faut pas compter sur moi ».. Quand même je finis par éclairer le compas avec la lampe frontale que je portais justement au front, enfin quelque chose d'adaptée. Heureusement la mer n'était pas formée, le vent s'est juste déchaîné, le ciel est resté noir avec ses points lumineux à 10 000W et j'ai eu quelques crampes d'estomac..Nous avons passés la nuit dans le cockpit à veiller et puis …. « Tout passe, sur cette mer où tout s'efface » Le grand marin Alphonse de Lamartine avait raison !!
Nous avons mis 56h pour atteindre les bahamas..Les nuits parraissent longues parfois mais j'aime particulièrement le quart du lever du jour et où je sirote mon bol de café avec Phébus (c'est Lamartine qui m'inspire)..

Bimini, ce nom lui va comme un gant, minuscule au milieu de cet océan, 14km tout en longueur, deux parties Sud où se trouvent les locaux, Nord où se trouvent de grands hotels, villas luxueuses en location, piscines . Il y a au moins 5 marinas dont l'état commun est d'être vide. 78 $ la nuit pour Sapeto'q.. Ce sont surtout des bateaux à moteur de pêche aux gros que nous voyons ici, peu ou prou de voiliers. Tout compte fait ces iles ne sont pas trop faites pour la navigation à la voile, pas assez d'eau, des reef qui se prolongent loin en mer, et des cayes un peu partout ..Merci merci Navionics (logiciel de cartographie marine)..L'eau ici est extraordinaire, translucide, cristalline, d'une clarté qui fait que j'hurle à Jean « Stop !! on va toucher » quand je suis à l'ancre à l'avant « 6m Flo ».. Bon on a touché quand même mais à l'arrêt, à marée basse au mouillage, Sapeto'Q s'est doucement posé. Je venais juste de dire à Jean que je trouvais le mouillage tranquille, aucun mouvement, pas un petit balancement, m'étonne !!! (5 sur l'échelle Jacqueline) « Là on touche » m'a dit le skipper, qu'il est agaçant parfois..

Il est parfois des journées parfait désastre, où tout semble se lier à notre grand déplaisir. Je me lève pour découvrir dans la cocotte minute, une blatte de 3cm, bien luisante, lisse et brune. Nous avons laissé le hublot au-dessus de la cambuse ouvert et ces bestioles volent. Jean saisit la cocotte, part dehors et jette la blatte dans l'annexe suspendue aux bossoirs lui disant gentiment de s'envoler. Je reste médusée
« Pourquoi pas à l'eau ?.. 
« Mais parce que ça va la tuer »..
« Tu crois à la réincartion ou quoi ? Une blatte reste une blatte, aucune compassion ».
Je ne supporte pas les cucarachas, du coup j''attaque avec mes produits toxiques les coins les plus sombres du bateau mais dans un bateau il y a tellement de coins et de recoins que c'est plutôt illusoire. Il ne me reste à espérer que celle là a volé seule vers Sapéto'Q.
Puis un départ avec Balthazar, un trismus avec 2 jeunes à bord ..Nous partons vers Berry islands, 8O MN. La navigation de nuit n'étant pas recommandée dans ces eaux « récifielles» nous décidons de mouiller à la moitié du parcours..Les américains nomment cela le « bluedot » le point bleu ! Pour être bleu c'est bleu mais c'est surtout insolite, être mouillé à 30MN de toutes côtes dans 5m d'eau..C'est insolite mais ce n'est pas tout confort car nous subissons la houle de plein fouet. Le bivouac est étrange et bien secoué. Voilà de quoi nous tenir éveillés ! Et là, au milieu de nulle part, nous sommes envahis par des taons attirés par la lumière du carré. Franchement d'où sortent ils ? Fort de sa croyance, Jean éteint l'intérieur du bateau pour allumer dans le cockpit afin de les attirer dehors, munie de ma tapette j'explose quand même « un bi-aïeul » coincé dans les chiottes. Pourvu qu'il ne ce soit pas réincarné en blatte !
Le frigo lui en profite pour se mettre en grêve..Une écrou dévissé aurait laissé fuir le gaz de refroidissement..Jean pense à ses glaçons et ses bières fraiches..Arg ! Ca craint ! Mais quand même nous sommes au pays des climatiseurs et des gros frigos..Il doit bien y a voir un moyen de le re-remplir ? Wait and see, comme dab !!

La navigation aux bahamas n'est pas de tout repos car elle requiert une surveillance constante.. Les fonds, les courants, le vent, les bouées.. Il y a des rails virtuels tracés entre les iles que suivent les bateaux pour éviter les écueils mais si cela est sans souci pour les bateaux à moteur , ces trajectoires sont plus difficile de suivre à la voile. Ils nous faut manoeuvrer souvent et virer assez rapidement pour ne pas trop s'éloigner des rails. Nous étions parfois à 7-8 nds dans 3m d'eau poussés par les courants..Navionics de mon cœur, que ferions nous sans toi !! Je reconnais quand même que c'est une navigation interessante, qui donne de l'assurance et de bons reflexes.. Une observation continuelle de l'eau et un repérage vérifié des hauts fonds suivant la couleur de la mer..Enfin sur la carte nous avons pas mal de « wreks » notées (épaves) ..Donc nous ouvrons l'oeil et le bon !
Nous ferons nombre d'iles privées, de mouillages splendides, d'eau bleue, verte, turquoise transparente, gin water disent ils ici..de beaux reefs et un requins de 2m5 qui passe énervé (enfin j'ai trouvé) sous le bateau et qui calme mon enthousiasme pour le snorkeling.. puis ensuite Great Abaco d'où nous partirons pour les Bermudes..

Mais qu'est ce que le voyage, sinon partir sans cesse ? Donc nous voilà heureux de quitter ces Bahamas pour découvrir les Bermudes mais la météo est versatile..Pauvres de nous, il y eut des moments d'ennui calme qui sont le prix à payer parfois pour ces silences et la liberté que l'on s'offre, 2 jours de grande placidité, juste regarder passer et repasser les heures du jour devant soi au rythme du déplacement de l'ombre sur le pont...Jean ralait contre ce repos forcé, ce qui devait se reveler comme une accalmie car jamais ensuite les vagues ne furent si formées, si furieuses. Elle n'avaient ni autant ni si fortement frappé et arrosé Sapeto'Q, nous avec, sous des vents violents et des ciels sinistres...25 nds au prés,et ensuite 34 nds au cul...
« Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs de cette fonction de berceuse.. » disait Baudelaire, lui aussi grand navigateur !!
Dans tous les cas, 7 jours de traversée dont 3 sans pouvoir dormir à cause du vent, du bruit et du tangage..Le 4ième jour j'ai une hallucination, je crois voir une montagne devant nous. Je fais loffer à mort le bateau, gueule à Jean de venir. Le skipper se reposait dans sa couchette, il sort en vrac et gîcle dans le carré...La décharge d'adrénaline me permet de reprendre la bonne route et une vision correcte mais la tête basse !!

Que nous apprend la navigation : que tout passe, tout est éphémère, tempête, pétole, soleil, pluie, embruns..Tout s'arrête à un moment pour laisser place à une autre situation et que nous reste t'il ? Mais la patience mon cher Flotson, la patience et la douceur de vivre...

Bon enfin, ça a du secouer le frigo, il s'est remis en marche...Allez comprendre.

Chronique de juin 2019

Taïaut, taïaut, le 1er juin, c'est l'heure de la traversée Bermudes-Açores, météo favorable donc on part. Nous étions reposés après une semaine passée au mouillage de St Georges heureusement car dès le départ les règles du jeu furent fixées, histoire de ne pas perdre la main, les cirés et les docksides...1ère journée 158 Milles Nautiques, 2ième journée 161 MN, 3ième journée 178MN...et ça continue, ça pulse, ça défile. Nous les péteux matafs de Sapéto'Q ne plaisantons plus. Nous avons 1700MN à faire (vous savez now , vous x2 et vous enlevez le 10ième..) ce qui n'est pas une mince affaire et même si nous sommes secoués, euphémisme, nous avançons fissa, le deal est correct et nous convient. Nous prenons le 3ième ris, histoire de permettre au pilote de gérer et au bateau de rester dans les rails. Nous passons quand même par 2 jours de calme à 120MN puis l'hallali est sonnée. Nous écumons avec brio les milles nautiques pour notre plus grande joie. L'océan nous montre sa puissance, les white horses, les moutons anglais galopent à l'apogée des vagues. Le spectacle est grandiose. Nous resterons à 3 ris dans la grand voile et un bout de génois minuscule à l'avant et malgré cela nous avancerons à 7-8 nds. Nos records s'additionnent 164MN, 177MN ..184 MN. La vitesse du bateau est inversement proportionnelle à notre confort. Des paquets de mer aspergent le cockpit malgré la capote à poste. Nous faisons des quarts de nuit et de jour en espérant que l'autre puisse se reposer un peu, totale utopie, trop de bruit, trop de déferlements d'eau sur le pont, trop de mouvements saccadés..Jean s'assied sur le plancher dos appuyé contre le frigo, je me cale de travers sur la dernière marche de l'escalier. Nous sortons toutes les 15 min pour observer cet océan qui se déchaîne. On s'attache à une sangle dès la sortie du carré. A l'intérieur nous sommes comme dans un shaker, 150% d'humidité ( si c'est possible). Jean cuisine des petits plats pour le moral des troupes..Le lentilles-saucisses me laissera un souvenir impérissable. Au moment de servir avec une cuillère à long manche, je suis projetée en arrière puis en avant, je prends malencontreusement appui sur le manche de la cuillère et je catapulte son contenu dans l'habitacle..Il y en a partout sur les cloisons , mes lunettes, le plancher et même dans la grille du haut parleur.. fous rires .Vive la voile !!
Nous arriverons aux Açores, à Lajes das Flores en 11 jours et 7 h. Record de traversée explosé, podium Sapéto'Q assuré !

Mais les joies de l'arrivée sont de courte durée..le temps est à la pluie, au brouillard et à l'humidité..Tout ce qu'on aime, donc de cette belle île nous ne verrons rien. Nous voulions rester une semaine mais le capitaine du port nous explique que vu la depression qui arrive, ce petit port est dangereux et qu'il ne faut pas s'éterniser. Il nous montre même une vidéo du port par grosse houle de NE histoire d'appuyer là où ça fait peur ! Résultat garanti ! Un bateau ami casse son catway dans la journée ainsi que 2 de ses aussières dans la nuit, les gens tissent leur toile d'araignée, l'ambiance n'est ni relaxe ni détendue. Nous partirons 3 jours après sur Horta avec un arrière goût de fiasco, c'est ainsi !

Yallah Horta, 140MN. Nouvelle nuit en mer. Horta est pleine comme un œuf, 3-4 bateaux à couple, des bateaux au mouillage. Nous avons une chance formidable, en bout quai, un bateau nous laisse sa place.Nous retrouvons 3 bateaux amis : Xavier sur Evasion, Elie sur Méridienne, Babeth et Eric sur Anao. Et le Peter Café Sport, le bar le plus connu sans doute dans le monde de la plaisance. Décor sombre aux boiseries cachées derrière tous les fanions, drapeaux, cordages, pièces d'accastillages laissés par les équipages de passage. Bon mais Peter's shop est devenu une institution, 8 boutiques ouvertes du bar aux souvenirs en passant par les glaces, le resto et les excursions. Au pays du « Cash à l'eau » on ne perd pas le nord, le sud non plus d'ailleurs !! La pluie qui nous accompagne, gâche notre villégiature, dommage ici les paysages sont fabuleux sous le soleil. L'intérieur du bateau est extrêmement humide, j'investis dans un chauffage soufflant. Je pense sérieusement que nous arrivons trop tôt dans la saison et que seuls les mois de juillet et août sont plus lumineux..Cela tombe bien car nous comptons rester jusqu'à début août
Ici presque chaque voilier laisse par tradition une peinture, un graffiti, un tag sur la digue entourant le port..Tout cela fait partie du folklore et porte bonheur pour les futures traversées, alors ! Bon mais c'est surtout un bon plan pour les marchands de couleurs d'Horta..Il n'en reste pas moins que le mythe demeure et séduit..Jubilation, Jean retrouve sa gravure d 'il y a 26 ans..Le voilà l'oeil humide devant son ancienne œuvre entre nous très en péril et en un temps record, il s'enthousiasme d'un désir frénétique de rénovation. Rien n'arrête l'artiste ni la bruine, ni le vent, ni le froid..Cet homme m'étonnera toujours et pendant que je joue les lavandières portugaises, Monsieur incarne les Michel Ange des Docks. Il faut de tout pour faire un couple !

Nous repartons fin juin pour Terceira. Nous suivons notre ami Xavier sur Evasion.. Non seulement, nous ne verrons aucun cachalot mais le vent tombe au 2/3 du parcours et nous finissons au moteur.. Par contre coup de chance, nous tombons au moment des fêtes de la st Jean. Nous assistons donc à des défilés de groupes folkloriques dans les rues suivis de leurs fanfares. Les costumes sont hyper colorés. Les gens s'installent le long de la route sur leurs fauteuils pliants..Le lendemain nous assistons à un lâcher de taureaux dans les rues. Nous sommes sur la plate forme d'un camion, bien en hauteur... Les taureaux, ici, ne sont jamais tués.. Il paraît qu'après s'être excités contre la populasse, ils ont le droit à une semaine de vacances dans les champs verts au pied de la caldeira. Je ne sais pas s'ils s'en rendent vraiment compte. Dans l'histoire les plus intelligents sont les taureaux. Ils arrivent sur la place où les gens gesticulent, ils observent les hommes qui s'agitent devant eux et après un fougueux petit tour vont se mettrent à l'ombre des grands arbres. Il y a bien eu une ou deux bousculades, une petite démonstration de force, un seul revers de corne qui a fait gîcler un jeune par dessus l'encolure de la bête et un touriste qui s'est fait pousser au cul en voulant repartir de son abri, un peu innocent le gars ! Mais rien de bien méchant.

La campagne est verdoyante. Chaque champ est entouré de murets en pierre sèche. Des vaches paissent tranquillos. On marche le long de chemins bordés d'hortensias. Des lys et des agapanthes au pied de hauts platanes. Des volcans éteints aux caldeiras bien dessinées. Des piscines naturelles entre des coulées de lave. Des barbecues disponibles, des tables aménagées. Tout est propre, coloré. Les gens sont extrêmement serviables et chaleureux. Tout compte fait, les Açores sont reposantes. La vie n'est pas chère et la viande y est excellente. On en profite un max..

Chronique de juillet-aout 2019

Fatalitas..nos traversees depuis Cuba devaient toutes avoir le même gout de sel déferlant sur le pont., la même humidité des nombreux grains, les mêmes soleils diaphanes, les mêmes ciels délaves plombés de gros nuages, le même océan grondant ..Tortola-cuba 729 mn, Cuba-bahamas 285mn , Bahamas-Bermudes 867mn, Bermudes-Açores 1720mn, Açores-portimao 1000 mn mais la plus laborieuse, bien que  nous n'y n'avions vu qu'une formalité,  la plus éreintante de toutes fut celle des Açores au Portugal.

Le saviez-vous ? En mer quand on dort on ferme les yeux mais on garde les oreilles grandes ouvertes. On enregistre tous les bruits du bateau parfois les sons rassurants mais aussi les inquietants. Je suis entrain de capeler mon ciré quand Jean appelle pour prendre le 3ieme ris et endrailler la trinquette. Nous sommes fatigués, épuisés de devoir assurés nos moindres déplacements sur et dans le bateau. A bord boire, manger, dormir , tout  devient compliqué quand on se fait secouer. Nous sommes au pres depuis 7 jours, le bateau gite et ne nous facilite pas la  vie courante, heureusement nous sommes 2 à bord, complices, partageant et prenant soin de l'autre dans les manoeuvres aussi je pense à ceux que nous avons connus et qui naviguent seuls: Julien, Xavier, Guy, Corentin, Pascal, Olivier, Serge...Chapeau bas messieurs car je sais ce qu'il en coute de force de caractère et d'aptitude à relativiser le présent quand les éléments sont contraigants mais, me disais-je aussi, ils leur manquent l'équipière de choix. Exact messieurs, je me passe la brosse à reluire.  N'est il pas acquis que charité bien ordonnée 😉...
Nous sommes restes 2 mois aux Açores et des 9 iles nous en auront connu 7: Florès, Praïa, Pico, Terceira, Sao jorge,Sao Miguel et Santa Maria..L'archipelle des Açores c'est un écrin de velours d'un camaïeu de verts au milieu de l'atlantique. Reposantes et paisibles, une douceur de vivre appreciable, la gentillesse des habitants,  la beaute des paysages, les haies d'hortensias, des petits murets délimitant des champs peints avec toutes les nuances de verts et sur ce vert des quantites de vaches immobiles,  des lacs au fond des caldeiras. Un grand coup de coeur pour les iles du milieu Terceira, Sao Jorge et Pico...Praïa et Sao Miguel sont déjà trop envahies par le tourisme de masse et ont perdues de leur authenticité, de leur naturel..comme toujours, il faut plaire à la demande et aux désirs des agences de voyages mais ce qui sauve les Açores d'un trop grand débarquement de toutous c'est l'irregularité de son climat. Les açoriens aiment à répeter que chez eux les 4 saisons defilent dans la journée. Nous, personnellement,  avons trouvé que se succedaient l'automne aux ondées rapprochées et le printemps aux éparses eclaircies..Pour l'hiver et l'été ils peuvent repasser, il fait toujours entre 17 et 23`..
A partir du 30 juillet, nous avons commencé à regarder la météo pour la traversée retour.. et toujours la même rengaine : Depression en cours de route, alizés portuguais à l'arrivée, houle, pluie. On retarde, on attend, on tergiverse et on part..
1er depart le 8 aout. Départ 10h , retour à quai 11h30 après avoir constaté que le pilote électronique ne fonctionne plus.
2ieme départ le 9 aout, départ 10h , on y tient, retour le 12 aout à Santa Maria, aprés avoir fait 350 mn en zigzag et seulement 140 sur la route directe. 30 knds au prés, la nuit avons mis 3h à la cape pour se reposer sous pluie d'enfer dans grosse houle, Jean voulait arreter la voile, c'est à n'y plus rien comprendre !!
3ième départ le 15 aout. Heureusement nous avons le regulateur d'allure pour barrer, les conditions se sont vite degradées avec Pluie-Houle-Vent, le trio de Zoub." "Homme libre , toujours tu chériras la mer" mes fesses oui !! Faut plus compter sur moi dans ces conditions. Je fatigue, le bateau souffre, les vagues explosent sur la coque, une dépression en cours pas prévue mais bien présente, nous tombe sur les cirés.. Que faire à part subir, patienter et faire nos quarts? Ça va durer 4 jours et 4 longues nuits.






Chronique septembre-octobre 2019

Chose étrange,  il m'aura fallu parcourir des îles de la planète pour constater que la beauté était partout à Minorque. Qu 'il nous suffisait de jeter l'ancre dans une de ses calas pour être charmés de son éclat comme  le souffle doux d'un enchantement qui tient d'un melange de souvenirs et de retrouvailles. Surtout qu'au mois où nous l'abordons, la plupart des touristes a désertée les lieux , nous la retrouvons donc comme nous l'avons connue  il y a un temps certain et cette affinité particulière que j'ai liée depuis des lustres avec Minorque n'aura point faibli. Jean a cessé de rabâcher son petit mantra à propos de la pluie puisque le ciel est bleu acier sans aucun nuage. Nous retrouvons ses eaux turquoise et ses petits murets de pierre ocre et ses pins et ses falaises...
Avons fait la côte sud, repris les sentiers, dégusté chez Suzy notre calamares plancha, siroté le gin tonique, bidonné l'eau de Covas et fait notre cargaison de Xoriguer à la distillerie de Mahon..Bref le pélerinage...
Mais je ne me fais aucune illusion, l'été Minorque n'est plus fréquentable, y revenir à cette période est une sorte de baume sur les plaies de nos paradis perdus.

Il nous faut rentrer, c'est bien l'impératif mais la météo se moque de nos désirs...Nous ne décidons donc de rien. Nous faisons des sauts de daurades, nous rapprochant progressivement de nos pénates...fuyant les zones à risque et nous protégeant des coups de vent.. on  voulait se  prendre cool cette remontée, mais nous voilà jonglant avec les aléas des soufles d'air..Si vous saviez comme je deteste de ne rien décréter. Ah mon Libre Arbitre !!

Nous sommes partis donc dans une accalmie juste d'une journée pour Palamos.. Beaucoup de regrets de quitter Minorque maIs je me suis promise d'y revenir pour faire tous les sites préhistoriques de l'ile.. Explorer cette vie des 1er hommes , installés en 2000 AJC...voir et connaitre la Minorque Talayotique..Jean n'est pas particulièrement fan et peu terrestre ,alors avis aux amateurs !!

Palamos reste Palamos..un abri et une bonne escale avant la remontée sur Leucate surtout quand souffle Trami. A l'arrivée, nous mettons le bateau dans un chantier pour 8 mois. Il faut le désarmer, le nettoyer, l'embellir, faire nos petites réparations et le vider..Sur ce dernier point, beaucoup de doute. Bref un retour de 2 ans de vadrouille soit 15 000 milles..
Comme à nos âges on ne change pas, on fait avec ce qu'on est, Juin nous verra partir vers les eaux bleues de la Grèce...En attendant nous avons des projets de vélos, de balades, de jardin, de travaux...  et milles petites choses que je ne soupçonne pas encore..Vaya con Libertad...
Sapeto'q et son équipage vous saluent...


Chronique juillet 21

Rififi à Coves..
Quand on est arrivé 2 bateaux,  notre place habituelle libre alors on maîtrise ...1h apres nos amis, on les aide..leurs voisins ayant mouillé 6m dans 5m d'eau portent sur eux.. mais comme ils étaient les premiers arrivés ils estiment que nos amis doivent partir..Jean explique stoïquement le pb..le mec lui dit qu'il a fait les glenans et que donc il a raison.. d'ailleurs son ancre n'a pas bougé...pour une fois c'est moi qui ait calmé le jeu..Doucement je suis allee chercher Jean et nous avons aidé nos amis âgés a se remouiller..
30 min après un allemand , très gentil, demande de s'attacher à Sapeto'Q pendant qu'il va embosser..bien sauf qu'il n'a que des aussieres de 3m...bon il racle les fonds de coffres et fini par mettre 5 bouts pour faire une bonne aussiere. Quand je lui dis qu'il en faudrait une 2ieme il est désespéré ..pendant ce temps le vent monte, des bateaux se disputent une place, passe sur les chaînes d'ancre..un voisin leur dit de faire attention, l' Anchor woman l'insulte littéralement...du jamais vu..du grand show..Mince la racaille fait de la voile maintenant..
 
 Chronique aout 21
 
 Minorque encore,  Minorque toujours..Des amis partent, d'autre arrivent. On tourne dans un sens puis dans l'autre..il fait beau, l'eau est cristalline,  les journées passent et le soir on se retrouve tous pour l'apero...Nous sommes a algarayens de nouveau...mais nous sommes dans notre dernière ligne droite. Nos amis malouins cherchent une Marina pour un mois au sud d'Alicante. Ils doivent impérativement remonter à st malo..Nos amis de Porto en ont marre de faire du moteur , 50h , ou d'être bloqués par trop de vent. Ils font une pose a 50 milles de gilbraltar...autant dire que dans un mois ils vont peut être arriver a minorque...donc nous continuons notre périple...Pour l'instant meteo peu favorable pour partir vers l'est mais a partir de mercredi prochain, nous devrions lâcher les amarres pour le sud Sardaigne...Haut les ♡, cette attente nous aura réservée de belles surprises,  nos retrouvailles avec Frankiz, amis de Grèce et avec Oukiva, 3 ans après notre périple.. Clara qui m'appelait "mamie" est venue se lover dans mes bras..immense plaisir..
Nous n'avons donc pas abandonné notre projet Grec..nous retardons seulement,  après tout même si nous arrivons début septembre et que nous hivernons le bateau de suite , quelle importance puisque l'an prochain nous y reviendrons.
Ici le pass sanitaire, papier vaccin,  tests ne sont pas demandés ..même aux amis qui sont allés dans des ports..on se promene sans masque sauf pour rentrer dans une boutique...bars et restos ouverts..la vie d'avant .écouter la télé est nocif...besos salés flo


Nuit fornells
Nuit bordel
Nuit poubelle...mouillage 1 etoile bien que nous avons tenu toute la nuit..Ce n'était pas gagné A partir de minuit le vent est rentré ; 18, 20 nds pour finir a 31 nds en rafale..bon adieu nuit caline, voilà la nuit cockpit. Nuit de veille, lampe torche, relevé d'amer et moteur pret à l'emploi... crevés le lendemain on part sur Es Grau...il doit y avoir du vent de NE dans la nuit mais Jean dit que nous serons protégés de l'île...De toute façon le vent se lève vers 6h..donc nuit d' ivresse , de tendresse en perspective...mais la meteo c'est comme la Sncf, jamais les bons horaires..le vent est rentré nord, fort, a 1h30..Notre nuit était finie..pas d'oubli, pas de nuit de Chine..mais nuit de Bouse avec éclaboussures.  On se lève pour caler ce qui cogne..on se relève pour surveiller les bateaux , la plupart sont sur des bouées ce qui nous arrange grandement..Jean ronfle, plutôt bon signe. Au matin nous sommes plutôt vasouillards.
On dejeune, on se casse vers Teulera à Mahon où les eaux plates font la joie du mataf...demain on verra où l'on va...
Un seul mot d'ordre : Dormir une nuit tranquille..
 
 
  Holà 
Nous voilà arrivés dans ce foutu port de  carloforte..pas sans mal .Partis dimanche matin de punta rabiosa à Minorque après une nuit sous l'éclat de mille éclairs,  nous faisions route vers le sud Sardaigne..220 milles nautiques.. Cette traversée restera dans nos mémoires comme celle qui nous a obligés au plus grand nombre de manœuvres...pas de vent : moteur, à peine tu poses le cul dans le cockpit, le vent monte..on remet les  voiles, il forcit, on réduit le génois, il continue à forcir, un ris, puis 2 ris dans la grand voile.puis ça se calme on renvoie...calme plat , de nouveau moteur...et hop la ritournelle est repartie comme un mauvais refrain..mais, of course, fatigué de jouer Eolo a laché son souffle maudit 30 nds dans les naseaux.On avançait bien du coup... On est arrivé a 2h du matin sous une pluie d' orage avec quelques grêlons, cernés par les éclairs..première fois de ma vie que que je vois tomber la foudre dans la mer, 6 fois de suite, des fois que je n'ai pas pigé..Qui n'en menait pas large sur Sapeto'Q ??? Eh bien nous..Mourir foudroyé n'est pas dans nos projets...
De plus arriver  de nuit dans un port, n'est pas une idee fameuse..Nous avons tourné,  discuté,  cherché une place et fini par mouillé dans 4m5 d'eau au milieu d'un bassin. Orage et désespoir tout est permis pour sauver sa peau...le lendemain avons dés l'ouverture demandé une place à la Marina..Notre exploit  avait fait le tour des matafs, comme quoi...
Aujourd'hui retrouvailles avec la ville, les pizzas et l'eau à volonté...quel plaisir le linge propre et la douche sans restriction...
Demain partons dans un mouillage du sud et jeudi si tout va pour le mieux dans la meilleure meteo, nous continuons sur la Sicile....sans orage j'espère.. besos les terriens.
 
 


7 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut les navigateurs,
Almeria a l'air sympatique mais sur la muraille de Chine j'emets une reserve parce que Flo a deja pris la muraille de Chine la nuit, je suis témoin.
Vous faites des rencontres sympa ans le periple a duré 6 ans vous en etez au début,le voyage commence.
Pas de virée dans les Antilles les ouragans reviennent, ils feraient qu'une bouchée de Sapeto'q et de ses marins.
Nous reprenons notre petite semaine de terriens Histoire de l'art a repris super , le sport aussi on s'entraine pour aller courrir derriere les gorilles....
Maman va bien aprés un petit coup de mou.
Bonne continuation.Bon vent.

Anonyme a dit…

Salut les artistes,
Les nouvelles sont plus rares peut etre vous naviguez on a perdu le fils.
Nous sommes préts pour aller en Ouganda ,nous familiariser avec nos ancetres.
Les cadeaux s'est toujours sympa surtout dans vos conditions ca donne du piquant à votre quotidien car vous ne pouvez pas continuer à vous prendre pour des vaches(marines).
Bisous. Au retour du voyage..

Claire et Yves a dit…

Ca y est, j'ai tout lu, enfin, ce qui concerne votre nav depuis que l'on s'est rencontré. Super organisation avec Jean, ses récits et images et Flo belle plume. Cela me fait bizarre bien sur, car de notre coté, et bien, on gélifie notre blog. Nous faisons un atterrissage français en douceur et sommes très heureux de savoir que vous partez. Bises et profitons tous ...

Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…

Coucou,
C'est pour bientot le Cap Vert.On attend de vos nouvelles avec impatience.
Cet aprés midi nous sommes allés au salon de the.Comme Flo ne peut plus me tenir compagnie Gege se sacrifie.
Nous avons mangé avec Fanny en pleine forme.
A bientot. Monique et Gégé

Laurent a dit…
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Anonyme a dit…

coucou les bronzés,
Car nous esperons que vous prenez le soleil et que vous vous baignez dans de belles eaux turqoises.
Nous suivons votre périple d'ile en ile,la belle vie et vous poussez le luxe d'aller à st Barth, sapeto'q ne se refuse rien et se confronte au grand luxe.
Ensuite les iles vierges anglaises et Cuba.
Nous ,nous allons trés moyens.nous avons une mauvaise nouvelle à vous apprendre Henri est décédé.Trés rapide,cancer du pancréas, 3 semaines hospitalisé, trés mauvais diagnostic et etat général altéré qui n'a pas permis de tenter quoi que se soit, sinon morphine, il n'a pas souffert et a été accompagné jusqu'à la fin.
Toute la famille s'est sérrée les coudes, Gégé exceptionnel, Mathieu et Rénan(son demi_frere)adorables et présent malgré la douleur.Sa femme Carine sous traitement a pu supportéé cette peine.
Ma soeur et mon beau_frére étaient là aussi.Maintenant demarches papiers....
Nous sommes désolés d'obscursir votre ciel étoilée et vos eaux limpides mais je sais que Flo était prés de moi.
On vous embrasse trés, trés fort.
Profitez des bons moments.
Bisous Momo et Gégé

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