Préparation du bateau



Partir pour une grande croisière nécessite obligatoirement un travail de préparation minutieux pour minimiser au maximum les problèmes qui finissent toujours par arriver. Pour réaliser tous les travaux
dès notre retour de Grèce à la mi septembre 17 le bateau a été démâté, et mis au sec dans le chantier de la voilerie Espace à Port Leucate.

La coque

Comme le beau temps était de la partie, nous nous sommes attaqués en priorité à la coque . Pas loin de 18 couches d'antifouling se superposaient sur un primaire époxy qui avait été passé avant la première mise à l'eau du bateau sur la coque mal décirée et même pas dépolie. Petit à petit des plaques se détachaient donnant une surface qui n'était plus vraiment lisse
Pour revenir au gelcoat  sans l'abimer une seule solution : le grattoir à lame au carbure avec les extrémités arrondies pour éviter les rayures. C'est un travail usant qu'il faut faire à petite dose mais dans la durée pour éviter les tendinites aux épaules et aux poignets. En une dizaine de demi journées avec l'aide de quelques potes venus à la rescousse, la coque est redevenue lisse comme une boule de billard. Un léger coup de papier de verre grain 220 pour favoriser l'accroche et dans la foulée deux couches de primaire époxy. Sur la quille quelques cloques de rouille avaient fait leur apparition, Après un meulage local pour retrouver un métal brillant, une couche d'enduit époxy pour lisser la surface et deux couches de Primocon, la quille est redevenue comme neuve.
De l'antifouling de toutes les couleurs

Poufffff  dur dur !

Après avoir parcouru plus de 30000 milles un peu de jeu était apparu au niveau du safran. Il faut donc en profiter et intervenir pour régler le problème.
reprise du jeu du safran
Après avoir désacouplé le secteur de barre, la base du safran est posée sur le sol, la mèche restant dans le tube de jaumière.Je m'attendais à trouver des bagues en Ertacétal , eh bien que nenni.... Sur la mèche est emmanché une bague en bronze chromé qui vient porter sur une autre logée à la base du tube de jaumière. En mettant un serflex autour de la bague fendue externe , on vient la faire porter sur celle de la mêche. On place ensuite un tour de ruban adhésif en haut et en bas de la bague pour pouvoir enlever le serflex , on tartine de Sika colle et on remet le tout en place. Assez surprenant comme technique mais ça a l'air de tenir la distance......

Flo aux petits soins
Ensuite nous nous sommes attaqués aux œuvres mortes. Un bon coup de polish, en commençant par de la pâte à polir 3M bouchon vert . Ensuite même topo avec de la pâte 3M bouchon jaune et pour terminer un coup de cire à lustrer. Whaou........... un vrai miroir. Pour la bande Bordeaux au dessus de la flottaison il faudra attendre le printemps car la température a bien baissée et l'humidité est trop forte pour faire un travail correct. Le plus gros du travail sur la coque  est fait c'est l'essentiel , il me reste suffisamment de travail ailleurs pour que je ne sois pas au chômage technique.


Du coup je passe au mât. Il a été déposé  sur un support à hauteur de la taille , impeccable pour travailler dessus. La première étape est de démonter tous les cables, mais comme tout le monde le sait l'alu et l'inox ne sont vraiment pas copains et les axes traversant les barres de flèche sont bloqués. Comme patience et longueur de temps font plus que force et que rage, j'arrose copieusement de dégrippant et on verra ça plus tard...... Je me lance dans le démontage des tirants de cadène, Côté tribord, c'est un jeu d'enfant en un quart d'heure l'affaire est réglée. Côté bâbord ,c'est une autre histoire, impossible de desserrer le tirant qui est grippé dans l'embout fileté qui est en bronze.Donc là également grand bain de WD 40 et on attend....Malheureusement 15 jours plus tard on en est toujours au même point. J'essaie toutes les techniques : chauffage, refroidissement,clé à rallonge mais rien n'y fait . Je me résigne mais il va falloir employer les grands moyens. Je monte un disque fin sur la meuleuse et je tronçonne délicatement l'embout à œil fileté en restant à quelques dixièmes de l'axe. Pour terminer un coup de burin et l'écrou s'ouvre permettant de le dévisser à la main.

Tout est bloqué

2 coups de disqueuse avant le coup de burin final


Je peux maintenant dégager la base des ridoirs qui étaient emprisonnés par la "coquille" sur le pont. Il n'y a plus qu'à remplacer les parties basses des anciens ridoirs par des neuves et remettre le tout en place. Avec le temps le dégrippant à fait son œuvre et avec quelques bons coups de chasse goupille j'ai pu dégager les axes des barres de flèches . Le mât s'est retrouvé déshabillé, tous les câbles se sont retrouvés dans l'atelier d'Albert le gréeur pour qu'il puisse passer à la réalisation des nouveaux.

Pendant les mois d'hiver, les préparatifs sont restés un peu au point mort et ce n'est qu'au printemps que j'ai pu reprendre les travaux .La bande Bordeaux au dessus de la flottaison est refaite, avec une laque polyuréthane de la même couleur que celle d'origine. Le travail de préparation est assez long pour avoir un beau  résultat. Après avoir bouché tous les petits trous avec un mastic époxy le tout est poncé avec du papier de carrossier grain 400. Ensuite il faut délimiter avec de la bande adhésive plastique en vérifiant  que ça soit bien collé pour éviter que la laque passe en dessous.On peut ensuite passer la laque avec un rouleau mousse. Après une deuxième couche, de l'huile de coude est nécessaire....... pour passer sur la laque avec une cale à poncer un papier à l'eau 1000 puis 1200 avant de terminer par de la pâte à polir. Le résultat est à la hauteur des espérances.

Le gréement

Il était d'origine ne présentait pas de signe suspect de fatigue , mais pour des raisons d'assurance passé 10 ans il faut tout remplacer.
Albert de la voilerie Espace s'est chargé de me refaire tout le gréement. En premier il a fallu tout démonter. Au niveau du premier étage de barre de flèche les axes en inox insérés dans les embouts en alu étaient grippés. Encore une fois,comme patience et  longueur de temps ........... ,durant plusieurs jours j'asperge l'ensemble de dégrippant. Ce n'est ensuite qu'avec un bon chasse goupille et en bloquant l'embout sur un support que j'ai réussi à débloquer l'ensemble.





Les embouts du 2ème étage de barre de flèche sont en plastique, probablement sous l'effet du soleil un des deux était fissuré, en préventif j'ai remplacé les deux. Pour terminer la révision des barres de flèches s'est terminée avec le remplacement des rivets pop qui étaient en alu dont 2 étaient sectionnés par des rivets en cupronickel ne provoquant pas d'électrolyse et beaucoup plus résistant.
Le démontage des haubans en tête de mat n'a présenté aucune difficulté, il suffit d'enlever la plaque recouvrant le tête et d'enlever l'axe qui passe dans les sertissages.
Cette opération permet également d'accéder aux réas des drisses de vérifier leur état et éventuellement procéder à un remplacement.Dans mon cas rien d'anormal pas de jeu excessif, pas de fissures donc tout est resté en place.Pour le remplacement de l'étai il a fallu démonter l'intégralité du tube d'enrouleur un Facnor. Avant le démontage j'ai repéré l'ensemble des segments pour un remontage plus facile. Les tubes sont reliés les uns aux autres par un manchon et bloqués par des vis à tête fraisée cruciforme. Sur l'ensemble une seule vis a posé des difficultés !! j'ai sorti le tournevis à frapper qui en général vient à bout des vis récalcitrantes, cette fois rien à faire c'est l'empreinte de la vis qui a lâché. Avec l'outil magique "la Dremmel" et un mini disque j'ai réussi à faire une petite fente  qui m'a permis avec un tournevis à lame plate de la reprendre et de la faire céder.
En sortant l'étai, il est quasi impossible de sortir les demi paliers en plastique intacts, ils sont retenus par un tenon d'à peine un millimètre de diamètre. Je les ai donc remplacés bine qu'il soit possible de les coller pour le remontage .














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