lundi 19 février 2018

Martinique

Des Saintes nous pensions aller sur la Dominique, pour des raisons familiales nous sommes contraints de remonter directement sur la Martinique.
L'Alizé est établi à 18/20noeuds , mais dans le canal il se renforce à 20/25 ce qui ne nous surprend pas. Nous longeons la Dominique,accompagnés de temps en temps par des groupes de dauphins, et nous voyons même une baleine. A la pointe sud de La Dominique , ça se corse, le vent s'accélère à nouveau et cette fois ça grimpe à 25/28 et quelques baffes encore plus fortes et nous sommes au près bon plein. Les vagues atteignent 2.8m et on se ramasse de gros paquets de mer, le deuxième ris n'est pas superflu, et à l'avant il ne reste pas grand chose









. Nous sommes soulagés quand nous arrivons sous le vent de la Martinique , la mer se calme ainsi que le vent .Nous finissons le parcours avec un vent instable nous obligeant à de nombreuses modifications de surface de voile.Nous mouillons à 11h 50 à l'anse Mitan, là où 24 ans plus tôt nous achevions notre transat.
Au bilan 98 milles en 17 h et un équipage un peu usé ,, trempé et salé comme des harengs.
Le matin suivant nous déplaçons le bateau pour nous approcher du bord,  car c'est difficile de nuit de faire du slalom entre les bateaux  et par prudence nous étions restés derrière . Nous plantons notre ancre à proximité des vestiges du ponton du Bakoua qui une nouvelle fois a été détruit par la houle provoqué par le dernier ouragan .
Mouillage à l'anse Mitan

Dans l'après midi nous sommes rejoint par l'équipage d'Oukiva que nous n'avions pas revu depuis le Cap Vert, ça va "jaser" sec comme disent les Canadiens..... en attendant on s'organise rapidement pour pouvoir passer quelques jours ensemble. La nuit  ne sera une nouvelle fois pas bonne ! Les grains continuent de circuler dans un Alizé musclé, de violentes bourrasques secouent le bateau, et en prime nous roulons bord sur bord, nous ne sommes pas étonnés la Martinique est en alerte orange pour les vagues !
D'un commun accord nous partons vers la grande anse d'Arlet que nous espérons mieux protégée, petite navigation de 7 milles. Il n'en faut pas plus pour prendre un grain avec le vent qui  va grimper à 41 nœuds en rafale  sous le nuage  Ras la casquette !! on va aller naviguer en Bretagne si ça continue.



Les cirés sont à nouveau sortis du placard, et nous avons un grand sourire de satisfaction quand le foutu nuage va se faire voir ailleurs.

Nous arrivons dans  la grande anse d'Arlet où beaucoup de bateaux sont déjà au mouillage. Heureusement c'est grand , nous arrivons à nous mettre à côté d'Oukiva en restant quand même à bonne distance,les rafales venant d'un peu partout.
mouillage à la grande Anse d'Arlet
La protection semble meilleure , l'eau est claire incitant à la baignade, rapidement nous voyons des tortues,nous ne regrettons pas  d'avoir bougé.
Dans l'après midi, équipé de nos palmes masques et tubas et pour moi du shorty nous partons à la recherche des tortues. En quelques minutes nous en voyons plusieurs pas farouches du tout, broutant paisiblement les herbiers sur à peine 4/5m de fond.
Pour le lendemain nous planifions  une petite randonnée sur un chemin qui monte jusqu'au cap à l'entré de la baie et qui redescend ensuite en passant par la mangrove. nous prenons quelques risques..........

Peu importe on se fera saucer nous y allons. Eric prend notre annexe en remorque pour ne faire qu'un seul voyage.


Au fur et à mesure que nous approchons de la plage un groupe d'enfants s'agite , les cris fusent.On n'imaginait pas avoir autant de popularité !! On comprend vite que ce n'est pas pour nous mais pour un plongeur qui porte contre lui une tortue. Des scientifiques du CNRS font une action de sensibilisation auprès des scolaires.La bestiole est dans un premier temps pesée, mesuré dans tous les sens, inspectée et avant d'être remise à l'eau équipée d'un émetteur radio qui se détachera automatiquement au bout de quelques heures



Sous les acclamations des gamins la petite tortue retrouve son élément ,et disparait pour un voyage qui fera peut être plusieurs milliers de milles.
Nous aussi nous partons mais sur le petit sentier, nous dominons la baie avec une belle vue  sur le mouillage
Grande Anse d'Arlet
Après quelques petits efforts pour arriver au sommet, nous entreprenons la descente vers le bord de mer,et nous finissons dans la mangrove.
Des pièges ont été installés pour capturer les crabes, l'un d'entre eux est fermé ,nous ne résistons pas nous soulevons le couvercle pour voir la tête de l'animal .
crabe de mangrove

Pas très gros , mais vu la taille des pinces on se méfie.......la peur étant certainement proportionnelle à la taille du bâton.
 Dans le courant de l'après midi nous apprenons que l'état de santé de la maman de Flo se dégrade rapidement, et qu'il devient urgent qu'elle rentre. Nous modifions notre programme et dès le lendemain matin nous irons à la marina étang Zabricot pour plus de commodité.
Nous passons une dernière soiré avec nos potes d'Oukiva, qui continuent le périple vers le nord, on ne se retrouvera certainement pas avant l'été prochain en France.
Bonne route à Eric ,Liba, Victoria et Clara l'équipage familial.

 Peu de temps après nous partons pour la marina Zabricot qui sera mon fief pour plusieurs jours.
Nous avons toujours 7 milles à faire mais cette fois c'est une autre histoire c'est en plein dans la poire, l'ambiance n'est pas à tirer des bords, on fait appel au moteur qui nous remonte jusqu'à l'entrée du port.la mise en place du bateau se passe bien , c'est  toujours un peu stressant quand le vent est fort .
Sapèto'Q à la marina étang Zabricot
L'accueil est sympathique , un tarif imbattable 10.80 € pour un 38 pied ,c'est bien abrité que demander de plus......... il n'y a qu'un seul problème c'est le bout du monde ! La marina a été construite avec des fonds Européens et les alentours sont une zone franche. Il n'y a qu'un quartier avec des bureaux , cabinets médicaux, des entreprises, mais pas la moindre épicerie.
Il y a bien une grande zone commerciale, mais à plus d'une heure de marche, avec le sac à dos sur le dos ça fait un peu parcours du combattant. Donc sans voiture c'est un peu galère.
Heureusement Dédé notre pote de Leucate est en vacances sur l'île pour deux mois ,après avoir conduit Flo à l'aéroport  il vient me récupérer un matin de bonne heure pour faire la tournée des grands magasins, et me tire une belle épine du pied.
En prime, il me fait découvrir l'intérieur de la Martinique et me conduit jusqu'à Tartane où il réside .
Le jour suivant , des amis venant de Perpignan me rejoignent à bord et c'est parti pour un périple de presque 3 semaines.
Nous commençons par parcourir l'intérieur de l'île avec une voiture de location , le temps pour une fois est beau ....nous distinguons parfaitement la Montagne Pelée
.Nous poussons jusqu'à St Pierre, les amis découvrent les petits marchés en front de mer

Nous traversons ensuite la Martinique d'ouest en est par la "Traversière" une petite route restée fermée pendant plusieurs années à la suite d'éboulements. La végétation est très dense , les bambous atteignent des dimensions impressionnantes.

nous sommes admiratifs devant les fougères arborescentes

et après une bonne demi heure d'immersion dans le vert nous rejoignons la route qui nous conduit à Tartane.nous retrouvons les couleurs vives des bateaux de pêche sur fond de mer turquoise joli contraste.

La journée suivante un très veil ami Leucatois jean andré Marti retrouvé un peu par hasard à la marina Zabricot nous entraîne à l'anse d'Arlet au pied Du morne champagne et nous passons l'après midi entre baignade, repas au petit troquet ,et discussions "bateaux".

Sur le chemin du retour nous passons devant le rocher du diamant, curiosité géologique bien connuede la Martinique.





vendredi 16 février 2018

Les Saintes

De Marie Galante, nous n'avons aucun mal a atteindre l'archipel des Saintes. Nous larguons notre bouée quelques minutes après notre pote Fabrice , nous envoyons juste un bout de génois, et les 25 kt d'Alizé (avec quelques bonnes bouffes) plein vent arrière nous propulsent rapidement vers les Saintes

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 Nous y entrons par le passage de la Baleine, et nous allons nous mettre à l'abri derrière l'îlot à Cabrit. Argh!!!nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée, toutes les bouées de mouillage sont occupées (placées évidemment où c'est peu profond....logique). On se résigne donc à mouiller sur 22m de fond !!avec une ligne de mouillage de 50m de chaîne de 10 et une ancre de 20kg au bout. La remontée va être sportive pour le guindeau.
Durant la nuit de très violentes rafales vont nous tomber dessus du coup elle ne sera pas sereine , je passe le nez dehors assez régulièrement pour voir si on ne bouge pas.Au petit matin un voilier à la bonne idée de partir...... dans les secondes qui suivent le moteur est démarré.la remontée du mouillage est effectivement laborieuse, il faut dans un premier temps faire rentrer à la main le bout dans la baille à mouillage, passer de la poupée au barbotin ,et ensuite remonter la chaine  . Quand l'ancre est arrivée à pic le guindeau a dit: stop je fais une pause. Le disjoncteur s'est déclenché, il a fallu attendre une petite minute qu'il refroidisse avant qu'il veuille bien se réenclencher et que nous finissions par remonter la totalité de notre mouillage. Ensuite hop , nous  allons nous mettre sur la bouée. La nuit prochaine sera certainement meilleure.
Mouillage de l'îlet à Cabrit

Nous passerons la journée tranquillement en profitant d'une eau très limpide , ce que nous n'avons eu que rarement jusqu'à maintenant, et de fonds magnifiques. Je repère même des bêtes à grandes antennes, mais heureusement pour elles trop petites pour être passées au gril .
En cours de journée l'Alizé commence à baisser,les rafales se font plus rares , et cette fois nous passons une bonne nuit.
Le Bourg étant assez loin pour y aller en annexe, le jour suivant nous passons de l'îlet à Cabrit au mouillage devant le Bourg. Nous avançons tranquillement vers une bouée quand derrière nous un bateau lancé à pleine vitesse nous prend la place !!vraiment sympa. Flo leur adresse quelques mots doux, comme ils sont nordiques ils ne comprennent pas, mais nous ça nous soulage. Nous finissons par en trouver une autre , heureusement, il y a quand même des coups de pieds au cul  qui se perdent.

Pour nous détendre , nous allons nous dégourdir les jambes dans le Bourg.

Nous poussons jusqu'à la plage de Pompierre
Le cadre est splendide, mais malheureusement le bord de plage est envahi par les Sargasses...... qui commencent à arriver en masse.

dimanche 11 février 2018

retour Marie Galante

la traversée vers Marie Galante sera rapide, agrémentée d'un beau grain avec un vent montant à 32 nœuds nous obligeant à prendre le deuxième ris.
Dans la baie de St Louis je repère une bouée installée pour les bateaux du rallye "les iles du soleil" qui est libre. On la prend , Quelques minutes plus tard, je plonge et je vérifie l'ensemble. C'est du costaud, neuf , le vent pourra souffler le bateau ne  partira pas, nous pourrons partir visiter l'île sans crainte. Dans un premier temps nous jouons un peu aux vieux routards en faisant découvrir à Julien et Arnaud St Louis. Un petit tour au marché toujours aussi coloré le temps de faire quelques emplettes,
marché de St Louis Marie Galante


le tour du restant de la ville se fera en quelques minutes ,il n'y a rien de spécial.
Dans la journée nous convenons de louer pour le lendemain des scooters , mais nous devrons nous rabattre sur une voiture car nous arrivons après l'arrivée de la navette de Guadeloupe et tous sont déjà louéS. Peu importe nous partons vers l'intérieur ,en prenant la direction de la distillerie Bielle que nous n'avions pas pu visiter la dernière fois.
Nous suivons toute la chaîne d'élaboration depuis l'arrivée de la canne à sucre jusqu'à la distillation.
Stockage de la canne à sucre


Broyage et pressage de la canne

Jus de canne en fermentation


Produit fini prêt à être dégusté
Nous quittons la distillerie après avoir goûté toutes les sortes de rhum en dose homéopathique évidemment !!! et en achetant un rhum  agricole pas trop  fort 40° quand même.
Nous poursuivrons notre visite de l'île en repassant par les belles plages pour faire trempette

le choix du mouillage sur la bouée se révèle judicieux conformément aux prévisions l'Alizé se renforce et atteint grand frais soit force 7. En dépit de ce vent fort nous voyons arriver du large un voilier avec la voilure réduite au maximum, partant régulièrement "au tas". C'est notre pote Leucatois Fabrice qui arrive. l'équipage a été malmené, nous lui prêtons main forte pour se mettre sur une bouée.Il peut maintenant se détendre après avoir subi 30 nœuds avec des claques à 40 . La météo reste pessimiste pas d'amélioration pour les deux prochains jours...... nous sommes bien calés,les potes à proximité , il ne reste plus qu'à nous organiser pour passer le temps le plus agréablement possible.
Les grains se succèdent et nous pourrissent un peu la vie...........
Nous prenons notre mal en patience, un repas est organisé avec l'équipage des jeunes du voilier  Cotinga à grand Bourg.
La soirée commence bien , petit planteur, suivi par un porc sauce Antillaise . Manque de chance pour moi le cuisinier peu averti sur l'usage des piments a laissé un piment fort entier dans le plat ...... et c'est bibi qui l'a eu.  Le temps que la brulure se répande dans ma bouche j'avais déjà dégluti la bouchée. J'ai été pris rapidement de  violentes crampes à l'estomac , de suées et me voilà parti dans les vaps !!!
Heureusement , Flo est infirmière et Julien infirmier,j'étais donc dans de bonnes mains, et mon organisme s'est bien défendu, j'ai été pris de vomissements qui ont permis d'évacuer le fautif.
Après les suées je me suis mis à greloter, j'étais comme une serpillère, et un retour anticipé au bateau a conclu cet épisode cuisant! 
Le lendemain matin j'étais encore un peu vaseux , mais en état de prendre la mer en direction des Saintes.




lundi 5 février 2018

Retour vers la Guadeloupe

Pour revenir d'Antigua sur St François en Guadeloupe, il y a deux options,l'une passant par la côte au au vent sans étape avec une mer formée évitant en principe de tirer des bords, la seconde passant sous le vent avec la possibilité d'escales , mais obligeant à la fin de tirer des bords de la pointe SW( la pointe du vieux fort) jusqu'à St François.
Le choix est difficile.... après avoir pris différents avis et surtout étudié tous les modèles météo possible, je me décide de passer au vent, Flo faisant un peu la grimace.
Le vent étant assez NE, même si l'Océanis n'est pas un foudre de guère au près, et un courant traversier d'environ un noeud, ça devrait passer..... on croise les doigts.
Nous quittons English Harbour à 19h pétante de façon à arriver au petit jour pour entrer dans la passe de st François. Nous établissons la voilure avec 1 ris et 5/6 tours dans le génois à l'avant pour remonter dans un alizé établi à 18/20 noeuds.
Dès le départ, nous faisons du près serré de façon à nous constituer une petite marge au vent.
Nous avançons bien sous un magnifique clair de lune qui  nous permet de voir les grosses vagues arriver. Quelques paquets de mer viennent nous rincer et malgré une température douce, le ciré devient vite de rigueur.
Après plusieurs heures de ce régime ,le vent tourne  légèrement et je commence à avoir quelques doutes sur le passage de la pointe des châteaux sur un seul bord. Heureusement pour nous le vent revient rapidement dans sa direction initiale et même un poil plus prtant. Ouf !!
La marge est devenue vraiment confortable et petit à petit j'ouvre la voilure, le bateau accélére , gite moins ça devient un peu plus confortable.
Nous avalons les milles à 6/7 noeuds finalement dans de bonnes conditions.Le vent se renforce un peu entre la Désirade et la pointe des Chateaux, mais une fois celle ci dépassée la mer se calme ainsi que le vent. Nous finissons au vent arrière pour entrer au lever du jour dans la passe Champagne. Nous laissons tomber notre ancre daans le lagon sur 2.5m d'eau et dodo car je n'ai pas dormi une minute.

Le lendemain matin nous allons faire l'entrée à la capitainerie quand nous entendons "Shyrel, Shyrel pour la capitainerie de St François" !! Incroyable , julien le pote de Leucate arrive après 14jours de mer. Nous nous mettons au bord du quai pour lui faire un accueil festif et lui prendre les amarres. Il s'en suit des embrassades, chacun vit un moment intense en émotions.
Nous voilà maintenant 2 équipages Leucatois, rapidement nous établissons un planning de navigation en tenant compte de l'arrivée de Fabrice un autre pote de Leucate qui devrait nous rejoindre prochainement.
Nous resterons donc dans le secteur , la météo n'étant pas très optimiste , nous quittons Saint Fançois dont la passe va devenir difficile voir impossible à franchir avec le fort Alizé prévu.
Nous partons nous "planquer" à Marie Galante.