samedi 6 juillet 2024

Coup de Trafalgar à Poros

 D'Ermioni à Poros nous faisons une petite navigation tranquille par temps de demoiselle. Comme nous commençons à avoir nos habitudes nous nous dirigeons tout droit au mouillage devant l'école navale. Nous lâchons notre ancre sur 5m d'eau avec 30m de chaîne, on a de quoi voir venir.

 

 Nous passons une nuit paisible ,dans la matinée nous partons en ville faire quelques courses. En arrivant sur le quai mon attention est attirée par une grande canne à pêche à l'arrière d'un bateau Autrichien. Y aurait il un radioamateur à bord ? Je toque à la coque et effectivement  Christoph me confirme qu'il l'est . Il n'en faut pas plus pour qu'une longue conversation s'engage et nous nous donnons rendez vous le soir pour aller manger une Pitha .

Nous allons ensuite déambuler dans les petites rues fleuries que nous aimons bien ,en remettant à la fin d'après midi la montée vers les sommets.



 


Après le gros coup de chaleur nous montons vers les sommets dans un premier temps à la tour de l'horloge d'où on a une belle vue sur le rade



Ensuite direction la petite chapelle qui se trouve sur un autre sommet un peu plus haut au dessus de l'école navale.

Et pour terminer la journée nous retrouvons Christoph le radioamateur et Barbara sa compagne pour une virée dans une petite Taverna face au port. Nous avons largement de quoi discuter, ils ont fait un tour du monde en 7 ans et ce sont des navigateurs chevronnés .

Le jour suivant sera largement consacré à l'entretien du bateau et dans l'après midi avec l'annexe nous faisons le tour pour nettoyer ce qui n'était pas faisable au chantier . Vers 18h le ciel se couvre, et nous entendons les premiers coups de tonnerre. La météo avait bien prévu des orages...... par précautions nous ajoutons de la chaine pour arriver à 40m .En peu de temps la situation se dégrade , il se met à pleuvoir, les éclairs nous entourent, j'ai le temps de débrancher l'électronique , et d'un seul coup le vent passe de 10 kt à plus de 50 kt. Je démarre immédiatement le moteur en marche avant pour diminuer la traction sur l'ancre, la pluie tombe à l'horizontale et l'eau est arrachée des crêtes des vagues, c'est impressionnant !!! Au mouillage les bateaux tirent des bords au bout des chaînes d'ancre, des bateaux partent à la dérive , c'est  incroyable. Notre annexe que nous n'avons pas eu le temps de remonter  fait le cerf volant derrière le bateau,évidemment elle se retourne, le moteur est dans l'eau et tout ce qui était dedans : rames , grappin, pompe à eau est perdu ..........

Nous allons batailler pendant plus d'une demi heure  , nous pensions avoir la situation en main, mais un bateau va décrocher,et va dériver droit sur notre étrave.son arrière vient toucher notre davier qui se charge de lui tordre le balcon arrière, et lui "décapiter" le petit moteur hors bord pour ne laisser sur son support que les presses de fixation et l'embase.

Pour éviter la catastrophe il faut se dégager en allongeant la chaîne pour reculer,mais la traction sur le bout fixé sur la chaîne a été si forte que le nœud de taquet est tellement serré qu'on ne peut absolument pas le défaire. Heureusement nous avons un gros couteau prévu pour ces occasions, d'un seul coup Flo a coupé le cordage,ce qui nous permet de reculer de plusieurs mètres évitant des dégâts supplémentaires.

Environ 1/4 d'heure plus tard le vent retombe presque aussi vite qu'il était arrivé. Nous nous en tirons avec le davier légèrement tordu de 3 mm environ ne portant pas à conséquence.

De cette aventure je n'ai malheureusement aucune photo, ni vidéo, nous avions d'autres préoccupations vous comprenez je pense !

Le matin suivant nous avons rencontré l'équipage de l'autre bateau pour échanger les adresses des différentes compagnies d'assurance. Ils nous ont annoncé avoir enregistré la vitesse maximale du vent à 60.6 kt, c'est un record pour la vitesse du vent encaissée au mouillage par le bateau, et nous remercions encore une fois notre ancre qui a su maintenir le bateau dans de telles conditions.

Moteur décapité...
Ensuite il a fallu que je me lance dans la mécanique pour récupérer le moteur qui avait été la tête dans l'eau .Après la 'bataille"une fois le calme revenu j'avais copieusement arrosé le moteur à l'eau douce pour enlever le sel ,mais évidemment ça ne suffit pas. Donc vidage du réservoir, démontage du carburateur.........je vais m’arrêter là car la liste est longue et en fin de matinée le moteur est reparti .Ouf Dans l'après midi nous faisons un saut chez Spyros le schipchandler de Poros. La boutique semble petite, mais c'est une véritable caverne d'Ali Baba où le moindre recoin est utilisé pour y entreposer du matériel. Nous trouvons tout pour remplacer le matériel perdu..




La journée suivante nous la passerons, tranquillement pour récupérer nerveusement en allant faire une virée sur Galatas en annexe. En soirée un bateau passe derrière nous,c'est Sogood avec à bord Emile et Brigitte des amis que nous avions rencontré l'an dernier au chantier. Après une discussion brève, nous prenons rencard pour le lendemain matin et vont se mouiller un peu plus loin. Ça fait toujours plaisir de retrouver des amis en cours de vadrouille.

Le lendemain matin nous passons leur rendre visite et nous nous mettons d'accord pour aller dans une petite crique bien abritée à seulement 3 milles.

Au moment du départ surprise....... nous remontons la chaîne, mais une fois bien tendue rien a faire l'ancre semble bloquée.Flo se met en marche avant lente pour essayer de la décoller , toujours rien !!!

Ce n'est qu'en poussant le moteur à 1800t/mn qu'elle finit par lâcher prise, on lui avait tellement tiré dessus qu'elle s'était enfouie sous plusieurs dizaines de centimètres de boue collante.Malheureusement dans l'effort l'axe du rouleau qui passe sous la chaîne s'est cassé, encore du bricolage en vue.


Le capitaine étant prévoyant, et dont  ses trois maitres mots sont : simplicité ,efficacité ,et surtout
autonomie, la caisse à outils est bien remplie. Un coup de scie pour couper le boulon tordu,ce qui m'a permis d'enlever le rouleau et son axe. Ensuite petite galère pour extraire la partie cassée et pour terminer un coup de taraud pour rénover le filetage qui en avait pris un coup. La boite de boulons, écrous et autres bricoles diverses étant bien remplie , j'ai fini par trouver ce qui me fallait pour pouvoir tout remettre en place, et fin de l'histoire.



Je pense que je vais maintenant pouvoir profiter de la crique qui est sympa et bien abrité, et loin de l'agitation de Poros qui n'est pourtant qu'à 3 milles.

En compagnie de nos amis nous nous rendons à la nage jusqu'à la petite plage, nous restons un bon moment dans l'eau , la tension des jours précédents disparait totalement .

Pour terminer la journée en beauté, nous allons prendre l'apéro chez nos voisins qui se poursuivra par un repas en toute simplicité et enfin par une bonne nuit dans un calme plat.





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