Une chronique,
juste pour me
différencier des écrits techniques et méthodiques de Jean..car
chassez l'enseignant, il reviendra au surf bien chanceux si en plus
il ne vous fait pas un petit dessin..Mais oui, vous pouvez y voir une
légère moquerie, une esquisse de pied de nez mais aucune embrouille
...A chacun son style et les poissons seront bien gardés !
Nous voilà de retour à
la vie nautique depuis un mois...Il y a toujours un petits temps de
flottement pour retrouver ses marques, les reflexes que Jean ponctue
par « Mais fLO, je vais pas refaire de l'école de
croisière ! » ou beaucoup plus malin « Bravo
tu en es au A', on a de la marge jusqu'au Z »... Quel petit
gâte sauce ce skipper ..Il finira bien par hausser les épaules,
lassé ! Surtout pas de précipitations, je récupère doucement
les bons automatismes...Dans tous les cas je me suis détendue,
fourrant tous mes tracas pêle-mêle dans un sac marin et balançant
le tout rapidement à la mer dans un but nettement plus audacieux,
celui de les anéantir, les pulveriser et les couler....Grâce a
cette prodigieuse avancée , me voilà dans une sérénité
posée...soit dit en passant, il m'est mille fois plus aisé de vivre
au quotidien sur un bateau que d'être absorbée par le tournis de la
vie terrienne. Là aussi, a chacun son choix.
Dans cet état d'esprit,
Je me suis donc attaquée à la lecture avec la liseuse...Attaquer
est bien le verbe à employer car entre elle et moi, ce fut une
guerre des nerfs et des doigts. Mes doigts tombant n'importe où sur
l'écran, surtout quand je m'endors, donnent des réactions de
l'engin assez désopilantes : surlignage intempestif, changement
de pages, dictionnaire...bref des MERDES que je n'ai jamais voulues,
que je n'arrive pas a effacer parce que je vais trop vite..J'ai donc
à mon actif l'exploit de l'avoir bloquée 6 fois...et avant d'être
sérieusement cabossée du cortex avec cette chose, j'ai decidé de
me calmer surtout qu'une fois elle était simplement déchargée (fLO
en bas,à droite, le dessin de la pile m'enfin !). Jean, très
pragmatique, regrette de ne pas m'en avoir offert 3 ….Punaise
si cette merdouille me lâche en traversée, je la noie apres l'avoir
écrabouillée avec la manivelle de winch..Vous l'aurez compris la
liseuse n'est pas ma tasse de thé...surtout que je suis passée au
gin tonique.
Jean a retrouvé ses
marques, lui, rapidos, entre nous ça vaut mieux !..Il travaille
sans relâche à résoudre les questions en suspend..Les questions
techniques of course, pas celles de l'esprit dont il se fout
éperdument. Si le « qui suis-je ? » et « dans
quel état j'erre ? » le laisse froid, par contre le
demontage de la gazinière les yeux fermés (j'insiste) lui est d'une
facilité étonnante. Parce que la gazinière, même combat que la
liseuse, elles se sont passées le mot, les garces. Impossible que le
gaz reste ouvert quand on lâche le bouton. Le problème a été
élucidé mais pas réparé : c'est l'électro-aimant du
robinet. On peut pas faire plus simple, juste un marche-arrêt. Les
pièces sont commandées mais la gazinière à 20 ans, d'ici qu'il
faille la changer pour 1 bouton d'allumage ? Inch'allah !
L'antenne radio-amateur
a subi un écrasement-torsion inopportun d'une aussière mal
placée..Cela a été décisif, elle s'est rompue à la base. C'est
un autre radio-amateur espagnol qui a dépanné Jean , en lui offrant
un morceau neuf remplaçant..ah ! La solidarité entre une même
coorporation. Jean l'avait repéré vu les « merdes »
d'antennes bricolées qu'il avait sur le bateau...Une dans 1 patara,
une sur 1canne à pêche à l'arriere et 2 en tête de mat
car les radio-amateurs sont de vrais bricoleurs « gitanos ».Quand
je pense que Jean me fait des reflexions quand j'étends des paréos
pour me proteger du soleil...C'est pas abusif ?
Avec le nouveau
guindeau, la chaîne bourrait, il fallait donc y mettre les mains. Ma
sécurité étant en jeu, je m'y suis collée pour résoudre ce
problème..Vous pouvez effacer les petits sourires narquois de votre
visage. Juste une question de baille à mouillage encombrée par un
cablot qui empêchait la chaîne de tomber verticalement. Jean ayant
changé le mouillage : 50m de chaîne de 10 puis 40m de
cablot..Sans doute, a t'il prévu de subir une tornade au mouillage !
mais là le Jeannot il se met tous ses doigts et orteils dans les 2
yeux s'il croit, une seconde, que je resterai a bord avec tout ce
bordel lâché...
Wait and see...fLO
Chronique de septembre..
Jean a toujours cette
placidité constructive qui rend les situations les plus difficiles,
juste un peu plus délicates mais jamais insurmontables.. Une sorte
d’inébranlable quiet volonté plutôt agréable et toujours
rassurante....La 1ere mise à l’épreuve fut la découverte de 25 l
d’eau de mer dans un des coffres sous notre banette..alors que je
cherche une bombe anti-moustiques, je tombe sur un aquarium où
flottaient les gilets de sauvetage en guise de poissons rouge...
Heureusement que dans un
bateau il faut faire la chasse au sel ; ce que je me plais à
répéter chaque jour.. depuis quelques temps, je trouvais qu’il y
avait beaucoup d’humidité dans le triangle avant " of
course » mon cher Watson, on avait laissé échapper la
salière, on s’en fout si c’est de la fleur de sel ou pas de
Gruissan Mélanie !! Alors on a vidé, rincé, asséché et
exploré....Qui cherche trouve, je m’exclue un peu de cet
adage...C’est l’évacuation de la baille à mouillage qui était
fissurée d’un dixième de mm …du sika colle sur la fissure
et sur nous (car qui se sert du sika colle connait le problème) et
la voie asséchée, mer d’Arral....
La deuxième mise à
l’épreuve, se passe le 1er matin de notre 37 année de mariage,
Jean s’est attaqué aux chiottes qui s’étaient bouchées, j’y
vois quand même une bonne augure pour cette nouvelle année
matrimoniale même si l’on se rend compte que le romantisme cède
la place à la dure réalité de terrain.. Un essuie-tout spontex
avait été aspiré pendant la nuit...Comment se »fesses »
?? Un diablotin nous a fait une couille de mauvais aloi...Je ne
remercie pas Maïté qui comprendra l’impact de ses lourdes
allusions déplacées...
L’actualité nous
rattrape par la TV du bord qui a quand même l’avantage d’être
dans la langue du pays où nous sommes et de nous former à son
apprentissage. Je dois avouer que cela ne me manque pas outre mesure
et que les conneries d’émissions espagnoles valent les conneries
d’émissions françaises ; c’est l’europe sans doute. On
ne peut pas dire que l’on sorte de là vivifiés. Devant toutes ces
images, je gobe toujours par mégarde le mauvais oursin. J’essaye
de recracher et surtout de ne pas abuser même des oursins espagnols.
Il me faut avaler un doute comestible de temps à autre et passer au
large...
Le grand avantage de la
mer est que je peux rester des heures à la regarder, sans
penser...C’est ce que doivent faire les vaches en lorgnant les
trains qui passent..Les souvenirs se perdent dans le sillage aussi
facilement qu’ils se présentent, passant à travers moi sans
laisser de traces comme les feux des bateaux la nuit..Le vent, les
vagues, le balancement (s’il ne me soulève pas l’estomac) et le
bruissement de l’eau sur la coque réalisent le miracle de tout
mettre à distance...Un état de grâce sans aucun doute....
Et pour ceux qui
suivent : Merci, la liseuse est encore entière ! J’ai
mis du velours au bout de mes doigts, pas sans quelques difficultés
mais j’y suis arrivée..J’ai réussi à infléchir la situation
dés lors que j’eu commis bourde sur bourde avec une répétition
et une cadence que vous pouvez deviner.
It’s in the bag !!Même
si ce n’est pas le grand amour, ça devient la facilité...enfin
j’espère !!
Chronique d'octobre.
A quoi joue t'on sur un bateau ?…
mais à réparer les imprevus, évidement mon cher fLotson .
Je nettoie les bancs du
cockpit en lattes de teck avec un produit miracle, je suis très fée
chiffonette on board; j'admire le resultat obtenu avec de la patience
et une brosse ultra douce et au moment du rinçage, je m'aperçois
que l'eau s'infiltre et s'écoule doucement mais sûrement dans la
cabine située en dessous... « chiottes, fientes, zut»
ce qui devait prendre 30 min , nous prendra 3h car il faut décoller
les lattes, virer la colle, sécher, attendre et recoller...
Et comme il faut toujours
un peu de piment pour épicer un voyage, pourquoi pas des fils de
pêche dans l'helice ? avec un bruit grinçant et répétitf
d'un moteur grincheux. Jao Mayol plonge sous le bateau en pleine mer,
je déteste, et nous dépatouille de tout ce tintouin..
La traversée sur
Gibraltar se fera en totalité au moteur soit 225 km à 9km/h, c'est
ma moyenne à vélo sauf que je ne tiens pas la distance, croyez-moi,
nous avons eu le temps d'observer le paysage mais heureusement de
nombreux dauphins se sont détournés pour faire un bout de chemin
avec nous. Ils nous observent de leur œil malicieux avec cette
bouche qui donne l'impression d'un sourire de connivence puis
repartent..La nuit, la seule signature de notre passage est le
sillage phosphorescent comme une voie lactée que viendrait noyer
inlassablement la mer à l'arrière ; dans le ciel Orion
imposant joue les fiers à bras avec son baudrier étincellant, les
étoiles sont à leur place pour le grand alignement du ciel et cela
me fait bizarre de savoir que je navigue à 700 nautiques de vous,
juste dans mon dos...Nous sommes quand même cernés par des
porte-containers mais tout compte fait comme ils ont un rail bien
défini à la montée et à la descente, nous nous sommes mis au
milieu, peinards. L'arrivée à Gibraltar est une autre paire de
rames car nous sommes minuscules face à ces mastodontes et l'un
d'eux d'ailleurs nous le fera savoir avec 3 coups de corne
épouvantables..
Dans l'archipel de
Madère il faut aimer marcher...Les îles ne présentent aucune
architecture transcendante et ont un réseau de route assez
impressionnant question montées...Pauvre candidat au permis de
conduire, le demarrage en côte doit lui donner des suées
cauchemardesques..Nous suivons donc les Lévadas soit 1400 km de
réseau des canaux d'irrigation parcourant de superbes paysages.. Y'a
de quoi faire...Nous n'avons jamais autant crapahuté mais beaucoup
de monde sur les chemins. A Funchal les bateaux Costa qui n'ont pas
encore coulés deversent leurs vieux ventripotants et des troupes de
bermuda-sandalettes-casquettes suivent le guide qui agite à bout de
bras le fanion rouge...Tout cela ne suscite pas vraiment notre
enthousiasme...
Et pour répondre à
Momo, nous avons fait de nombreux mouillages où le reseau de
communication se réduit comme une peau de dorade chagrinée.. ce qui
me contraint à communiquer par la pensée avec vous et avec mon
propre fils. Mon fils illustre le cas intermédiaire et singulier de
posseder un portable et de ne jamais le porter ou de rarement y
répondre, c'est dire si je ne suis pas très aidée en matière de
communication familiale mais néanmoins, j'en suis certaine,
muettement épaulée par Paul. Je m'égare et ferme la parenthèse
mais je garde le clairvoyant discernement vis à vis de ma
progéniture de l'aigle pêcheur posé sur son piton..Dans tous les
cas si vous laissez un commentaire ou nous racontez vos exploits sur
le blog, nous les lirons avec un grand plaisir..
Chronique de novembre.
Oh les amis, je vous observe, je vous
trouve bien détendus.
Certains s’en vont en
sifflotant par les rues, insouciants, musardant de droite et de
gauche à l’instant même où , personnellement, je suis
troublée..Comment vous raconter la peur d’une traversée sans
dramatiser ?. Entre nous frayeur considérable qui m’eût été
épargnée si la fée Intrépidité s’était penchée sur mon
berceau et m’avait accordée le don d’abandonner rapidos ma
frousse en rase mer et de la projeter par dessus le bastingage...Mais
la fée ne l’a pas permis soit par étourderie, par radinerie ou
pour me contrarier. Résultat dans la traversée de Madère aux
Canaries,dans une nuit noire profonde, sur un océan d’huile (
encore heureux) nous subissions les affres d’un coup de vent
pendant une heure. En une minute, au mépris de toute logique, le
vent est passé de 10nds à 35nds ou plus peut être..Nous avions
toute la toile dessus, Jean était à la barre et moi je sortais de
ma couchette pour prendre mon quart..Nom de Dieu il a fallu réduire
fissa : prendre les ris, rouler le génois bloqué evidement..
J’ai merdé et empanné (merci le frein de bôme), nous nous sommes
mis à la cape, juste un coulisseau de grand voile pété, nous nous
en sortons bien...
" Qui va en
mer pour son plaisir, irait en enfer pour passer le temps » dit
le dicton mais entre nous , je m’en cague du dicton..Je me suis
précipitée sur les gélules homéopatiques de Pierre Tawali et sur
l’huile essentielle d’ ylang ylang qui réduit le stress et
augmente la libido..Tant pis au point où j’en étais mieux vaut
mourir de trop d’amour !!..Ensuite le vent a baissé mais je
ne voulais plus que nous lâchions la toile et nous avons
ridiculement navigué avec 2 ris et un mouchoir de génois avec 9nds
de vent...Bon voilà une angoisse à laquelle il ne me faut pas
m’abandonner...perte de temps, avec tout ce qu’il nous reste à
parcourir..
Ensuite, pendant que
Jean essaye de se plonger dans un sommeil tardif qu’une nuit,
d’insomnie voulait bien lui faire l’aumône, je me prépare un
petit déjeuner et sur un coup de roulis, le pot de nescafé se
renverse dans le carré..Je vous déconseille fortement cette
experience. C’est affreux, ça colle aux chaussettes, au plancher,
se glisse entre les lattes, sur la toile cirée de la table, du
mouchetis sur la manche de mon ciré atteste son adhésion. J’ai
évité les banquettes encore heureux...me voilà après l’angoisse
occupée la tête en bas et le cul en l’air, au nettoyage..Parfois
je voudrais être zen comme l’infinie patience de l’eau qui passe
sur les galets effaçant toute leur aspérité. J’ai encore du
boulot à faire pour y parvenir, je ne vous dis que cela.
La Graciosa sera à la
hauteur de toutes nos espérances, calme, sauvage, un beau mouillage,
une plage de sable blond...Il était temps..Le mouillage se trouve à
4 km de la ville. Je m’y astreint tous les jours, le chemin qui
longe la plage est superbe et les cailloux qui se découvrent à
marée basse sont polis et présentent de jolies formes arrondies
(l’infinie patience de l’eau …) Bon mais un jour il faut
partir, c’est le but du voyage...
Notre étrave nous mène
à Lanzarote, d’abord le nord Areciffe puis un mouillage au sud-est
Papagayo. Belle plage, nous profitons de prendre nos derniers
bains...Nous sautons Fuerte ventura, île des planchistes et des
kiters donc beaucoup de vent et peu de mouillages protégés...Nous
passons aussi Gran Canaria où les participants de l’ARC (
atlantique rally for cruiser), 400 bateaux quand même ont envahi les
mouillages, les ports, les baies...bref l’île . Nous sommes
à Santa Cruz de Tenerife et preparons le bateau pour la traversée
sur le Cabo verde, pleins, vivres, rangements et petites
réparations.. Les canaries sont très touristiques, c’est une
destination pas chère de france mais pas seulement...Il faut
reconnaître que le temps y est agréable et la vie paisible si l’on
sait rester en dehors de la horde des touristes avec leur guide flag
rouge . " Restez groupir les chaussures de marche et
bâtons de ski » beaucoup de neige aux canaries...Oui, je me
gausse again répétitif !!
Nous attendons Paul pour
une virée en voiture. Voir le Teïde, l’île entière.....Paul
veut nous faire connaître de supers bars ..Ce garçon m’étonnera
toujours..Nos chemins se séparent donc ici..Au fait la liseuse est
devenue le prolongement de ma main, qui l’eut cru...
Complément chronique de novembre.
Les îles du Cap Vert se méritent.
Après 8 jours de
traversée, nous abordions l’île de Sal, la plus nordest de
l’archipel. Nous sommes partis avec un bon vent au cul et une forte
houle. Il nous faut donc avoir assez de vitesse pour que les vagues
ne s’écrasent pas dans le cockpit..Merci, je ne veux rien voir,
j’ai donc le regard qui porte loin vers l’avant mais il faudrait
aussi être sourde car Paul et Jean ne cessent de commenter ce qui
nous arrive par l’arrière.. " Ouah, celle là !,
Oups c’est pour nous, tenez vous ! " et je
decouvre Paul avec un vrai sens marin, tranquille, souriant, barrant
efficacement..Tant mieux pour moi car ils se sont relayés toutes les
heures, je n’ai repris mon quart qu’à 5h du matin, leur
permettant ainsi de se reposer...J’avais bien fait une tentative
dans la nuit mais qui fut avortée avant d’avoir vécue....Après
le vent se calmant, la vie s’organise et j’ai repris ma
place dans le circuit.
Les quarts à trois sont
reposants (je n’en suis pas à penser récréatifs) car nous
veillons 2h toutes les 4h.. Nous ne dormons que d’un sommeil de
surface, compensant sans cesse dans la banette le roulis du
bateau...mais c’est dans cet océan tumultueux que nous avons fait
la plus belle des rencontres : des dauphins exubérants jouant
dans les vagues. On les apercevait en transparence dans les
déferlantes..Ils se propulsaient comme des torpilles puis
caracolaient au sommet des vagues..extraordinaire !!
Pas mal non plus les
exocets qui planent devant nous, effrayés par notre passage mais
nettement moins bien quand un de ces poissons tombe dans le carré et
que son odeur pourrie et tenace empuantit l’atmosphère..Je crois
que 3 cageots de sardines exposés au soleil ne doivent pas empester
autant...Alors à 1h du matin grand lessivage du carré parce que ce
con de poisson avait frétillé énergiquement sur le parquet en
voulant s’enfuir. C’est toujours moi qui m’y colle "cul en
l’air, tête en bas » il ne faudrait pas que ça devienne une
habitude !
Quand on retrouve la
tranquillité du mouillage après une période de balancelle, on dort
du sommeil du bienheureux et on s’éveille surpris de ne plus
entendre aucun bruit, aucun grincement.
Les capverdiens sont
d’une gentillesse impressionnante..La population est un métissage
d’ Africains et d’Europeens , surtout Portugais .
Normalement la monnaie officielle est l’escudos mais on peut payer
presque partout en euros sans aucun problème. Ils convertissent au
taux officiel et fixe et rendent la monnaie en conséquence. C’est
ainsi que payant le bus en escudos , on m’a rendu des euros...Nous
avons pris des aluguers, petits bus locaux, pour sillonner l’île.
Nous sommes retournés sur nos traces d’il y a 24 ans et bien sur
nous avons été déçus par ce déferlement d’uniformisation qui
envahit notre planète rétréci par l’avion, internet, le
tourisme de masse...Pourquoi le cap vert n’aurait il pas été
touché ? Il y a une nette augmentation du niveau de vie et
c’est tant mieux pour eux mais les profiteurs sont-ils vraiment les
locaux ?...Ainsi va le monde , beaucoup de commerces aux mains
des Chinois, l’immobilier aux Italiens.. et à Mindelo un allemand
a eu la richissime idée de faire cotiser la ville pour construire
une marina qu’il gère d’une autorité de Braque allemand , ça
va de soi !! 28 euros la nuit, 2 euros les 200L d’eau, douche
payante, électricité payante, gardiennage d’annexe payante..Tous
services doit passer par le capitaine...tu veux faire recoudre une
voile, réparer un moteur, changer une pièce. Déplacement 100 euros
+ 60 euros/h. Il passe sur les catway et aboie ses réflexions "
replieZ cette voile, y’ a trop de vent, mettez un short pour vous
promener... » le no-stress des capverdiens est bien maîtrisé
.Bossez , une femme d’entretien à la marina est payée 125
euros/mois, un marinéro 200 et comme c’est pire en ville,les gens
baissent la tête quand le Braque circule sans muselière(vu) mais
oui, ça calme..Il faut savoir qu’ici jusqu’au lycée les études
sont gratuites mais ensuite pour les universités c’est 190
euros/mois...Ils seront toujours à la merci des gens qui arrivent
blindés de diplômes et prennent donc les postes importants..La santé
est extrêmement onéreuse.Réfléchissez petits européens ! " Etre
né quelque part, c’est toujours un hasard. " On choisit
pas les trottoirs de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher »
Eux les Capverdiens , ils gardent leur magnifique sourire..jusqu’à
quand?
Chronique de décembre
Maktub..C’est écrit..
C’était écrit
qu’avant mes 60 ans j’aurais 3 transats dans mes docksides..bien
sûr j’en suis étonnée moi-même...ébahie et médusée parce que
je n’étais qu’une banlieusarde et que dans mes rêves les plus
fous aucun ne frisaient les routes transversales d’eau
salée...évidemment je suis épatée de ce fait...d’accord, je ne
vais pas non plus surchauffer des mollets et il me faut reconnaitre
que sans le Jeannot, je restais sur le bitume..soyons honnête une
fois qu’on est lancé dans ce genre d’aventure, on ne peut que
suivre l’envolée..mais au fond de ma cale, il y a un petit coin
d’égo qui me dit " tu l’as fait " et
qui me fait sourire aux anges, ravie de tant d’intrépidité
d’autant plus maintenant que c’est passé ..
Sortie de l’égo et de l’autosatisfaction , les Alizés c’est quand même de la zoub..Il
y a un monde entre impossible et impossible à imaginer. D’abord un
bruit d’enfer rythmé par un roulis perpétuel donc tout bouge à
l’intérieur du bateau et vous passez votre temps à caler,
bloquer les objets...Sous les planchers, nos bouteilles, conserves et
pots de confiture ont roulé, soulevant les panneaux au point qu’il
a fallu vite fait tout remettre en ordre pour pouvoir les refermer.
Au départ on a de la méthode : le sucré dans tel coffre, les
sauces là, le lait sous le plancher, à un moment comme on en marre
de soulever les panneaux, on mélange le tout et on regroupe au plus
facile : Qui a rangé les bières sur ma bannette entre 2
oreillers? Au début on se veut pragmatique et logique pour coincer. Personnellement j’avais du papier bulle, à la fin le premier truc
qui vous tombe sous la main fera l’affaire que ce soit le sopalin,
le PQ ou les torchons..du moment que c’est malléable et absorbeur
de chocs..
Je suis au regret de
vous le corner, il faut aussi vivre sur cette balançoire
perpétuelle :
-Pisser balancé de
droite et de gauche dans nos chiottes, pire quand je porte mon ciré
et qu’il me faut me dévêtir dans l’exiguïté des cabins..Les
pieds coincés sur les rebords du sol légèrement pentus, un coup
l’épaule droite dans la cloison, l’autre coup l’épaule gauche
dans la porte et quand enfin je suis assise, ouvrir ces foutues
vannes sous l’évier..pomper, vidanger, ne pas vomir, se retenir,
se décoller pour remettre ce foutu ciré...Attendre que le bateau se
stabilise un tant soit peu pour que la vidange se fasse et essayer
d’oublier la suée qui me gagne les tempes...revenir dans le
cockpit et me jurer de ne plus boire pour ne pas avoir a
recommencer...bien sûr ce n’est pas ma tasse de thé...
-Dormir sur le plancher
quand toutes les couchettes sont inconfortables...le triangle avant,
à moins d’aimer faire du trampoline, tu oublies...la couchette
double, tu as la double place pour jouer a rouli-roula donc après
avoir regroupé tous les oreillers du bord, les plaids pour espérer
te bloquer, tu te rends compte qu’il y fait une température
d’enfer et que tu as le choix entre faire un coup de chaleur ou
jouer à bascule, ce qui n’est pas mon loisir favori..Alors j’ai
trouvé une place sur le fond du cockpit, immobilisée entre la table
et la banquette.J’étais à l’air, prête à la manœuvre si le
besoin s’en faisait sentir mais aussi aux premières loges pour les
grains ou les baisers dégueux des poissons volants un de ces
spécimens ne m’ayant pas raté...aspergée au nuoc mam à 2h du
matin...là je vous le dis tout net, ça m’insupporte..
-Sortir de la douce
tiédeur de son duvet pour prendre son quart dans le froid. Dans les
moments de calme, rien de plus facile, ce sont les moments délicats
qui nous mettent à l’epreuve..Ceux où je surveille l’anémomètre
parce que je sens le vent force et que je me demande si je dois
rameuter tout le monde sur le pont..Je fais, je fais pas ? Le
temps du questionnement voit Jean et Paul sortir rapidos du carré
en disant "Ris , Tu sens pas que ça monte !!! » et
le coup du spi qu’on garde la nuit ...moi, j’aime la devise "
femme à la barre, spi au placard » et bien ils ont fait femme
au placard et eux à la barre ..Et c’est tant mieux.
-Pique niquer dans le
cockpit, toujours quand le vent est violent et que nos occupations
sont autres qu’un repas aux chandelles..Il faut savoir picorer du
bout des doigts des chips humides, du fromage au pain spongieux, des
gâteaux ramollis..Sur 36 repas , il y a eu quelques pâtés pour
chien surtout que nous mangeons déjà dans des gamelles en
inox..Elles ont l’avantage d’être plus larges en bas et donc
d’être stables avec le roulis...mais dans l’ensemble ce fut
correct..
-Les manœuvres nous
bousculent le quotidien...Nous les faisons avant la nuit quand c’est
possible..Empanner pour récupérer une route favorable, virer le spi
si le vent monte au dessus de 17nds, prendre les ris, tangonner le
génois ...mais parfois c’est de l’imprévisible..et à
partir du milieu de la traversée, ce fut souvent du grand n’importe
quoi..beaucoup de grains, un vent qui tourne sans cesse, très fort
puis léger comme un souffle pour reprendre de la vigueur. Certaines
nuits, nous avons réduits puis relâcher de la toile pour réduire à
nouveau ...Moi, sincèrement pendant mes quarts, je lis alors
j’ai autre chose à faire qu’à chinoiser avec zéphir, j’ai
déjà assez de problème avec les poissons volants et puis c’est
quoi ce chantier de ne pas être de quart mais d'être obligé de manœuvrer !!
-Pour ne parler que
lecture, la liseuse a vecue son dernier voyage..Elle n’a pas résisté à un vol plané dans le cockpit..C’était moi ou elle,
j’ai sauvé mes os...je sais maintenant qu’elle ne vole
pas...elle s’est zébrée d’un Z comme Zorro, et s’est éteinte
sans continuer l’aventure...sale lâcheuse..Heureusement c’était
la dernière nuit de la transat.
Il me faut quand même
vous dire le bonheur qu’est d’apercevoir la première La Désirade
apres 18 jours de mer et d’être celle qui a hurlé " TERRE,
TERRE » et a reveillé l’équipage...Nous avons trinqué au
café dans la lumière du lever de soleil...Vraiment heureux !!
ça je n’oublierai
pas...Nous sommes passés entre petite terre et la Désirade, doublé
la pointe des Châteaux et jeté notre ancre devant St François, au
mouillage. Paul a gonflé l’annexe et nous sommes allés à terre,
marcher enfin...trinquer au planteur...Soulagés car vous le savez,
c’est l’arrivée à bon port qui décide de l’excellence d’une
traversée. MAKTUB
Chronique de janvier
2018
Nous voilà dans la zone
bel été, on flâne, on se laisse porter par l’indolence
..Tranquillité des matins , déjeuners avec vue sur mer, dîners aux
flambeaux car il fait nuit à 18h...Pas de journaux, plus
d’informations, pas de gâche sauce... Je sue sel et eau sous les
tropiques pendant que vous vous amusez avec des luges et des skis ou
vous vautrez dans la poudreuse..C’est la vie, elle me
convient...Ici nous profitons de l’Eau : dessus balotés aux
mouillages, dessous avec les palmes, masque et tuba, dehors avec les
ondées fugaces mais torrentielles, dedans avec le joint de deux de
nos hublots qui font relâche, fallait bien un hic me direz vous dans
cette paradise life..
Nous pouvons divaguer
tranquilles dans notre baie des anges , cernés de cocotiers...Je
flâne parmi le sable et les debris de corail tout en profitant de la
mer à 26°, du soleil et des arcs en ciel..comme dit Jean " sous
cumulo, bientôt pluie sur le museau ». Bien sûr nous sommes
bien. Nous faisons un pied de nez au monde et appliquons l’immense
vertu de la lenteur. Attitude qu’il vaut mieux vite adopter dans
ces îles sinon point de félicité. Les excités n’ont point de
mise ici et envolées les facultes à t’emmerder qu’ils exercent
avec une rare compétence par la même occasion..Ouf !! je suis
soulagée.
Tout compte fait
Sapéto’Q est resté 14 jours à St François et nous avons fait
des Aller-retour avec l’Archipel sur la Désirade dans une superbe
maison face à la mer. Belles plages, belle eau mais troublée par
trop de vent ou trop de pluie ? Ce qui fait que je n’ai pas pu
profiter du lagon comme je le souhaitais. St François est hyper
calme avec un accueil à la marina vraiment haut de gamme François
et Dominique, maître et capitaine de port sont gentils, disponibles,
serviables et heureux...
Personnellement j’ai
particulièrement apprécié Marie Galante, vaste île agraire comme
en stand-by ; des habitants tranquilles aux rires tonitruants et
communicatifs, une vie au ralenti, de belles plages sauvages,
désertes de sable blond et rose, une campagne luxuriante où
manguiers et arbres à pain pullulent, de jolies petites maisons en
bois peint, quelques bœufs tirants dans les prés et des cochons
sous les manguiers. C’est comme une vie arrêtée sur une douce
période, pourquoi chercher autre chose et pourquoi aurait t’on
besoin d’autre chose ? Mais oui pourquoi pas ? ce sont
les averses qui nous l’ont faite quitter, violentes, fréquentes
heureusement éphémères..Nous restions enfermés dans le bateau
comme dans une boite à chaussures (de luxe quand même). Lors de ma
vieillesse me rappeler que je pourrais revenir pendant les mois
d’hiver pour jouer les Robinsone Crusoée modernisées.
Vogue Sapéto’Q vers
Antigua et Barbuda. Nous y étions passés il y 24 ans. Barbuda était
une île presque déserte avec une plage de 20km bordée de
cococtiers ; ça aurait pu être la perfection si un riche
américain n’avait pas conçu 3 hotels de luxe avec des bungalows
donnant directement sur la mer, grandes baies vitrées la laissant
entrevoir. Ironie du sort, Irma a tout dévasté sauf certaines baies
vitrées restées intactes comme pour garder un regard sur d’où
est arrivée l’apocalypse avec ses vents à 300 km/h et ses
deferlantes.
Tout est détruit, le
sable a envahi les salons, les murs se sont fissurés ou écroulés,
les toits de tôle envolés, l’eau a devasté les piéces des
lodges..Il reste des lustres à ciel ouvert suspendus à la seule
poutre du salon, des tentures ont été mises sur les miroirs et les
cadres pour les proteger ; c’est tellement dérisoire...Peut
être tout ce fatras parviendra t’il, malgré tout, à jeter sur
notre temps pris de doute, comme un mince et dernier rayon ? Et
même qui sait ? À lui rendre enfin un peu de cette espérance
qui lui fait tant défaut car croyez-moi, Dame Nature a retrouvé ses
droits et les lodges de Barbuda vont passer dans le plus grand
oubli.. Mais ( c’est toujours ce qui est inscrit après le mais qui
est important) d’un autre coté , je ne fais pas trop la maligne
car je suis là et demain je pars alors que 12 personnes ont
réinvesti l’île ; 2 familles.Les parents travaillaient dans
les hotels. Maintenant ils boivent l’eau de pluie des citernes, ont
de l’electricité avec un groupe electrogène il reste des cuves
pleines de gasoil sur l’île. Ils sont redevenus pêcheurs, plus
d’école mais là les enfants sont heureux... ‘God bless we’
m’a dit la mère dans un énorme rire et en m’en tapant 5 (doigts
de la main) ...d’après moi Dieu ne se chargeait pas de Tout
et il ne les avait pas vraiment à la bonne...mais chut !!
Charme intemporel et so
british des quais d’English harbour datant du début du
siècle, magnifiquement restaurés et entretenus..Des pelouses, des
allées de bouguinvilliers, des cocotiers et des palmiers..Une
clientèle très perfect standing. De magnifiques yatch, de superbes
terrasses de restaurants donnant sur la baie. Tout y est très cher ,
à la hauteur du luxe discret et du niveau de vie de riches
americains et anglais, peu ou prou de bateaux français.. le faste
avec classe, feutré et réservé..Nous sommes allés faire nos
courses en taxi collectif à la capitale car le seul supermarché du
coin pratique des prix exhorbitants et nous aimons bien voyager en
bus. Notre luxe à nous c’est le temps, alors profitons en.
Est ce l’aura divine
des anges ? Sapéto’Q au pays des batucadas...
Notre premier bateau est
connu de plusieurs navigateurs, non par sa beauté, mais par son nom
. Sapeto’Q. Le nouveau proprio nous avait demandé s’il pouvait
garder le nom. C’est quand les gens aperçoivent le nom inscrit sur
notre annexe qu’ils nous disent " c’est le 2ième
bateau qu’on rencontre qui s’appelle ainsi. C’est incroyable un
nom pareil " Sapeto’Q I a donc bien voyagé..Il a
refait un grand tour en mediterrannée puis en atlantique et Jef, le
nouveau capitaine l’a vendu au Brésil avant de se construire un
catamaran. Quand nous passerons par là, peut être naviguerons nous
de concert.
Chronique de février
Le héros du mois c’est
l’ami Jeannot qui fait triste museau sous les trombes d’eau..
C’est le moins que je
puisse écrire,et encore dit comme cela ça reste un vrai
euphémisme ...Car Le Marin n’en peut plus des grains qui
nous bouchent l’horizon et nous aspergent le rostre. D’accord ça
rince le bateau mais là j’avoue Sapéto’Q est tellement lavé
qu’il en est délavé..J’essaye bien de prendre les douches du
bon coté mais mon bougre de capitaine me rend plus proche de la
noyade que de la nage synchronisée. J’ai bien quelques subtilités
secrètes pour remonter le moral de l’équipage mais nous sommes à
courte distance de Trafalgar...Y’a pas à dire ça craint !!
Il faut reconnaître que
nous ne pouvons pas partir en laissant les hublots ouverts,
l’humidité est constante et l’oubli est radical pour les
banquettes...Cela a commencé la dernière semaine de la traversée
vers le 15 décembre et perdure depuis. Pas un jour sans grain, pas
une nuit sans averse, pas un horizon bien dégagé...J’entends vos
remarques ; c’est pire pour nous ! Mais nous, nous sommes
sous les tropiques les jeunes, dans la saison de carême, saison
sèche normalement, et nous nous trouvons à 4000 milles nautiques au
sud ouest de vous ..donc normalement " sous un gwand beau
temps Marie-Denise » ..Même l’eau n’est pas
claire..Y’a pas à dire, ça cwaint !!
Grace à Jeannot , avons
découvert le crime parfait. C’est un piment bien rouge, bien fort
dans l’assiette de l’élu au trépas..Surtout ne rien dire,
laisser la victime ingurgiter et faire l’innocent..L’histoire est
arrivée au capitaine du Sapeto'Q lors d’un repas commun de 4
bateaux...Il a commencé par s’étrangler puis nous a réclamé de
l’eau et soudain est parti en vrille dans un impressionnant malaise
vagal..Teint blanc , vert , gris..Il joua à ‘ je bascule, je
plonge et je m’écroule’. Trés bonne interprétation mais
heureusement ayant régurgité subreptissement une grande partie de
l’aliment du delit, il a doucement récupéré..Soirée total
désastre particulièrement mauvaise. J’ai vu que dans l’île il
y avait des ricins donc on rajoute une graine de ricin au piment et
le tour est lancé pour jouer au Divin Mégalo...Elémentaire, mon
cher Flotson.
RETOUR EN FRANCE LE 20
FEVRIER 2018...
Chroniques de fevrier-mars :
Ces chroniques sont
endeuillées...Ma mère n'est plus..Je suis rentrée un mois en
France pour l'accompagner dans son dernier voyage et qu'elle lâche
la main qui la retenait à ma parcelle de vie..Ma mère qui au fil
des années devait devenir mon enfant, perdant peu à peu ses
aptitudes, se debarrassant de son identité comme une cigale se
debarrasse de sa mue, ma petite mère n'est plus.. Il ne restait par
grand chose de la femme qu'elle avait été . Elle ne savait
plus rien : ni écrire, ni lire, à peine chanter..Nous, ses
enfants devenions des étrangers comme elle était une étrangère
pour elle même...Il nous fallait assembler les morceaux qu'elle
avait éparpillés dans sa nouvelle galaxie pour la reconstituer au
moins dans nos mémoires..Tous ces petits moments de vie, de mes
verts paradis de l'enfance que la peine m'a raflé régulièrement
et méthodiquement..
« Rien n'est grave
sauf la mort » disait elle .. Eh bien, voilà chère mère,
nous y sommes dans le grave, dans l'irrémédiable, dans
l'irréparable, dans le perdu à tout jamais..C'est la morsure
lancinante d'une détresse, il demeure une inexprimable sensation de
chagrin comme le sédiment terne que la vague abandonne au reflux .Le
chapitre « mère » est clôt..Je n'y reviendrai
plus..J'ai mon rêve d'Océan à continuer ...Let's go, let's flow..
Chronique d'Avril :
Je suis revenue à bord
de Sapéto'Q avec deux amis d'enfance..Nous voilà de ce fait en
petit comité. Pendant 4 jours comme nous avions une voiture, nous
nous sommes surtout baladés à travers l'île..Belles promenades sur
le littoral ; ciel tourmenté, soleil parfois voilé, reliefs
torturés, bien nets comme décapés par le vent à la pointe de
la caravelle. Des rocs noirs, marrons s'érigeaient sur des plaines
de gazon gris évoquant ces paysages des îles volcaniques..
La forêt tropicale nous
a séduits par sa diversité, sa flore ..les fougères
arborescentes aussi grosses qu'un mince bouleau de chez nous, ces
arbres aux essences rouges : les gommiers, les fromagers..Les
énormes ficus aux racines aériennes tentaculaires..Des baliziers et
des héliconias, ces fleurs rouges, jaunes en bec d'oiseau..Mais nous
n'avons pas vu un seul animal, pas entendu le chant d'un seul
oiseau..Sans doute faisions nous trop de bruit, ou faisait-il déjà
trop chaud ?..Toujours est-il qu'à part avoir sué comme des
bœufs, rien n'est venu perturber notre marche..Et le retour à la
voiture fut un enchantement..4 jours de crapahutages m'ont
suffit..J'ai découvert que j'avais des mollets qui avaient décidés
de ne pas compter pour des quetsches..Alors nous avons repris la mer
et à l'anse d'Arlet nagé avec les tortues..Elles sont là ,
sereines, à 3m de toi, broutant les herbiers au fond de l'eau..La
rencontre est toujours exceptionnelle et fascinante..J'aurai pu en
toucher une mais me suis abstenue, aurait-elle apprécié ce
contact ? C'est tellement enchanteur de voir des animaux en
totale liberté...
Dans le calme du
mouillage , le jeu consiste à gratter la coque du bateau pour le
debarrasser des algues qui le tapissent...Munie de palmes, masque,
tuba et d'une ventouse, je m'accroche sur le flanc de Sapéto'Q. Avec
une brosse , je frotte doucement la ligne de flottaison et au plus
bas où se porte ma longueur de bras . Jean s'amuse à passer d'un
bord sur l'autre avec une spatule en passant par la quille..Grand
bien lui fasse à l'apnéïste, il s'entraîne en joignant l'utile à
l'agréable...on ne sait jamais si un filet se prend dans
l'hélice...Soyez sûrs que c'est lui qui gagne au tirage au
sort..commis d'office le Jeannot ..
Quand les amis se sont
sentis d'attaque, nous sommes partis vers Sainte Lucie..Nous avons
fait Rodney bay, Marigot bay et la Soufrière...Mais nous avions tout
faux..En plein week-end de Pâques, nous étions plus proche de la
lumière tamisée des cierges allumés et des prèches religieux que
de l'ambiance décapante du friday night...Que Jean fut déçu, que
nous fûmes déconfits.. Pas de sono, pas de bouibouis pour acheter
du poulet boucané, pas de zouk sous peine d'amende...mais des chants
lithurgiques sur lesquels on ne peut guère se trémousser. Les
couleurs de notre fantaisie n'irradiaient pas l'enthousiasme, c'est
ce qu'on nomme un bide cernés de près par les crucifix !!!
Partie remise, quand nous
redescendrons nous viserons le bon moment..Sainte lucie n'est pas le
paradis que nous vante les habitants..Leur devise « welcome to
the Paradise » est loin d'être confirmée. En effet les
paysages sont grandioses, la flore superbe mais comment être en paix
en constatant de visu les gouffres qui s'ouvrent partout sous nos
yeux, sous nos pas entre riches et pauvres , noirs et blancs car
dans ces iles les riches sont extrêment riches et les pauvres sont
affreusement miséreux..de luxueux complexes hôteliers cotoient des
bidonvilles...Avons vu la dernière Lexus garée à 2 pas d'un
quartier misérable. A marigot bay pour 125 $US / pers vous profitez
du magnifique complexe hotelier : piscine, sona, jacuzzi pendant
une journée..Combien de temps vit une famille sainte lucienne avec
cette somme ? Voyager c'est toucher des deux mains , c'est
fouler des deux pieds cette impétueuse réalité..et s'apercevoir
aussi de quel coté nous sommes..
Puis nous avons retrouvé
la marina étang zabricots, pas très loin de fort de france...Elle
est très isolée mais pour ce que nous avons à y faire c'est
impeccable..Au programme lessives, nettoyage des fonds, pleins,
rangements et réparations des petits bobos du bateau..Refaire un
lieu cosy de Sapeto'Q. ; ça occupe et tout compte fait
j'aime aussi. C'est mon côté bobonne cocooning qui ressort !
Chassez le naturel, il revient en surfant.
L'homme de ma vie
bricole depuis 2 jours le moteur hors bord de l'annexe..A entendre
son vocabulaire rustique, je comprends que c'est mal embrayé. Comme
il est installé sur le quai, les gens qui passent y vont tous de
leurs reflexions, humour et de leurs encouragements.
Mais ce garçon est
tenace, il y est arrivé après avoir tout démonté pour pouvoir
réemboiter l'axe central. Je me suis contentée de lui tenir le
moteur vertical sans aucun autre commentaire. Genre profil de subtile
delicatesse, assez utile dans les moments d'exasperation..
Pour l'instant nous
attendons des amis.
Le premier moniteur de
voile de Jean qui après 40 ans de guadeloupe rentre et ramène son
bateau par cargo de la Martinique..Normalement il devrait être ici
vers la mi avril. Nous esperons pouvoir naviguer de concert et voir
si l'élève dépasse le maître. Et enfin notre ami Julien qui
rentre après son périple d'un an..Retour Port leucate vers le mois
de juin mais avant il lui faut remonter l'arc antillais et prendre
des équipiers à st Matin ou st Barth..Il fera avant une petite pose
au Marin( martinique) pour un ravitaillement et l'achat de quelques
pièces nautiques petites réparations obligent..Snif, snif sortons
nos mouchoirs...c'est l'époque des séparations ; c'est peu de
l'écrire..
Ciao les amis..Rendez
vous en Mai, fais ce qu'il te plait, n'oubliez pas !!!
Chronique de Mai
En ce moment entre les
mouillages de st Anne et du Marin en Martinique, l'île s'habille
d'un vert que le mélange de soleil et de pluie rend plus vif, plus
brillant, plus lustré comme si les collines étaient peintes chaque
matin par un artiste...mais un artiste genre Pénélope qui ne
lésine pas à en remettre une couche, au grand dam de Jean..Trés
grand dam de Jean croyez-moi sur paroles.
Personnellement je m'en
tamponne allègrement le coquillard d'où Sapéto'Q fort.Tant qu'il
n'y a pas d'insécurité. C'est vrai , il pleut souvent mais les
températures restent très correctes (27°), nous sommes toujours en
teeshirt, short et sandalettes..Seuls les déplacements en annexe
nous imbibent d'eau douce et nous aspergent d'eau de mer..Nous
gardons la pompe avec nous pour vider le zodiac avant d'être
submergés..Suivant l'expression d'un ami « nous quittons la
grande période des petites pluies pour aborder la petite période
des grosses pluies » donc en fait il pleut tout le temps. Ca va
pas arranger l'humeur de l'homme de ma vie..Flo, blinde toi rapidos
et ferme les écoutilles..Je sens d'ici le doux parfum de l'agacement
envahir ma zone de placidité parce que moi les filles, je suis loin
d'être mère Térésa....
Pour revenir à notre
ami Jean-Michel, il a une légère tendance à s'égarer dans des réflexions frisant l'inquiétude, j'espère, pas le
pressentiment...Après avoir émis l'éventuelle explosion du volcan
sous- marin Kick Em Jenny lors de notre passage au-dessus de lui (au
nord de Grenade), il nous expose la possibilité d'une poche de gaz
remontant à la surface et nous engloutissant par manque de
flottabilité du bateau...De nature très chimérique, j'ose croire,
il nous détaille une attaque de pirates entre la péninsule du
Vénézuéla et Trinidad ou nous décrit la possibilité de vents
violents proches des tempêtes tropicales lors de notre
descente...Sors de ce corps, M, Alarm Iste..Quelle déveine !
une flopée de fées défectueuses ont pris un taxi collectif pour
arriver à son berceau ! si j'avais été une femme illusionnée,
me voilà remise sur mes bi-quilles subitement, « Un
pessimiste » disait Desproges « c'est un optimiste qui a
de l’expérience »...ça ne me fait pas rire cette
définition..ni même sourire....
Un matin nous sommes
partis vers le sud..Avons quitté les amis qui remontent vers le nord
pour leur traversée de retour sur les Açores..Le marin, sainte
Lucie où nous mouillons à la baie des cochons puis le
lendemain..Hisse au guindeau, ma poule, nous partons pour Bequia en
longeant saint Vincent sans nous y arrêter l' île a mauvaise
réputation. Certains comités d'accueil auraient une attitude
pressante et envahissante ..Un ami nous dit avoir du payer 250
euros parce qu'il aurait écrasé un casier à langoustes en
mouillant..Nous ne sommes pas téméraires, on oublie !!
Béquia, petite bourgade
tranquille. Nous sommes mouillés devant une plage de sable blond aux
eaux turquoise ..Tous les jours nous partons faire une balade à
pieds pour ramasser des mangues, pour flâner le long de la promenade
du tout venant et même des anglais...On mange parfois dans des
Lolos, les bouibouis locaux, pour 3,60 d'euros boisson comprise du
poulet et des frites-salade...Les gens sont relaxes et pas speedés à
la caféine...Nous avons pris une carte internet locale, celle qui
doit nous permettre de communiquer avec le monde et déjà notre
monde, ce qui ne serait pas mal..Mais voilà que rien ne se passe,
que tout s'efface ( Ô secours Serge) et c'est la Bérézina sous les
tropiques..Notre ordi avait quand même eu le temps de se brancher
sur le site de la Liat, compagnie aérienne locale, où nous
cherchions un vol Trinidad-Fort de France et de nous prendre une
réservation sans paiement. C'eut été trop beau !!.On s’énerve, on veut recommencer depuis le debut, cet imbecile de site
Liat nous rejette parce que « il y a déjà 2 réservations à
ces mêmes noms »...Nous sommes cernés par les mic-macs de la
technologie de Zoub...ça se gâte, tous aux abris et surtout l'ordi
qui pourrait bien subir notre agacement..Après une nuit de non
sommeil, nous sommes allés dans la seule agence de voyage du coin
qui nous a réglé le problème. Sincèrement , ça à du bon bon
d'avoir un interlocuteur...
Canouan, grande baie aux
eaux turquoise..Il y a des bouées mais nous pouvons mouiller à
coté. La plage est déserte, les gens sympas;;;Deux petits marchands
ambulants de grillades et de maïs..Un bistrot local sur la plage
devient notre repère...le barman est adepte de « love and
peace »...il te serre dans ses bras, te parle d'amour et de
pardon, de Jésus..nous propose du chichon et des bières..rien de
bien méchant..aimez vous les uns les autres..Ok !! selon la
formule consacrée, Jésus est surement plein de « miséricorde »
mais permettez-moi d'être partagée sur le sujet., Kévin !
Mais il s'en fout Kéké, il est tout sourire .. Il faut savoir
qu'ici, toutes les radios locales sont branchées religion...sermons,
chants, débats..et que leur vin de messe reste du rhum..
Mayreau, ile à 3 milles
de Canouan soit 5,4 km..ça va , ce n'est pas une grande
navigation..Salt bay où nous mouillons est magnifique..plage bordée
de cocotiers, sable blond, eaux turquoise..Toujours des bouées mais
les boyboat ne sont pas agressifs. Il restent souriants et corrects
et nous laisse faire à notre gré..Par contre très vite la baie se
rempli de catamarans de location .Pas des petits bateaux, ça va du
42 pieds au 72 pieds et soudain cette si jolie petite baie devient
Sarcelle sur mer..Bar de luxe sur la plage, hotel de luxe, Charter de
luxe..Les gens ne te parlent pas, ils viennent de descendre de
l'avion..Nous sommes dégoutés, désabusés et déçus..ça fait
beaucoup de « dé »me direz-vous.mais .beaucoup de
« trop » aussi : trop de monde, trop de loc, trop
d'argent sur l'eau, trop réglementé..ça nous dérange, ce n'est ni
notre monde, ni notre vision du monde...Nous y sommes mal à l'aise
mais nous n'y pouvons rien car on se rend compte que les antilles
sont devenues ainsi...Les gens payent jusqu'à 12 000 euros la
semaine pour être sur un catamaran..Voyage en avion compris quand
même.. je ne leur en veux pas, je ne les jalouse pas mais je suis
triste de cette consommation excessive qui en découle..Toujours plus
vite, toujours plus, toujours client exigeant de services dus...Alors
entre cela d'un coté et la misère de l'autre, où se placer ??
Prochaine étape les
tobago cays...Wait and see...
Chronique de Juin ...Ne fais pas
le malin..
Nous voilà donc aux
Tobago Cays..Les magnifiques , les somptueuses, les majestueuses
Tobago cays..Se sont 5 petits îlots perdus dans les coraux..Elles
sont protégées du large par une grande barrière de corail..Rien ne
peut susciter autant d'emerveillement que de franchir les passes et
de decouvrir la magie du lieu..Eaux turquoise, vertes, bleues
pâles..Eaux cristallines qui donnent l'impression que l'on va
toucher le fond à 6m de profondeur..L'alchimie de l'endroit opère,
c'est certain nous laissant rêveurs et envoutés..Il est difficile
de ne pas admirer l'endroit...Nous y sommes restés 5 jours ..On
aurait pu y rester plus, profiter du site sans se lasser si une bande
de 38 catamarans de location n'était pas apparue un matin avec leur
fanions, leurs hurlements, leurs musiques .250 gugus transformant le
lieu en une vaste foire du Trône...Des jeunes carabins, fêtant leur
fin d'année avec toute leur exubérance.Leur concept d'une semaine
aux Caraïbes : tous les soirs une fête. Debarqués tous frais
de Paris, sans SAS de sécurité ; lâchés sur un territoire
qu'ils ont conquis sans se soucier des autres plaisanciers. Les
Winners, Cachets de Doliprane, nous jouent un remake de « la
croissière s'amuse ». Nous sommes partis, Il y a toujours une
contrariété au Paradis !!
Tous les jours nous
allions sur les cayes faire du snorkeling ( Palmes-masque-tuba)..les
fonds sont superbes, dans 2m d'eau il y a des patates de corail, des
gorgones, des poissons , des langoustes, des lambis, des diodons aux
gros yeux ronds, raies mora et leopard ..et des requins...Aïe !
Nous en avons vu 3jours de suite 2 de 1m20 environ, gris perle, et le
dernier 2m50 noir, plus dangereux il me semble, la couleur sans
doute.Ils passent entre les bancs de poissons chirurgiens sans les
agresser, ce qui relativise mais ce qui ne m'a pas empêchée de me
planquer derriere Jean...Puis le dernier jour, un couple d'anglais
arrive à coté de moi en annexe ..Ils baragouinent affolés qu'ils
ont vu un requin et comme je ne réponds pas, ils me chante les dents
de la mer...Je fais la Cacou, je dis qu'on en a déjà vu 2
fois...mais le monsieur insiste et me montre du doitgt où il
nageait...Je regarde sous l'eau, confiante et je vois l'engin...En un
coup de palme me voilà dans l'annexe et cela malgré ma ceinture de
plomb (sans S j'en n'ai qu'un à la ceinture) Comme quoi les filles,
le rhum local allège les fesses et dégonfle les boudins ...des
dinghies !!
Triple dose de rhum
accordée, histoire de voir des requins roses à défaut
d'éléphants..Un autochtone nous précise qu'il n'y a pas d'accident
avec les requins, pas de morsures.Le danger provient des chauffards
d'annexes qui bombent comme des fous entre les bateaux sans faire
attention aux nageurs mais attention, quand on pense « Mort
aux cons » il faut être prudent car là, il y a un vrai risque
d'hécatombe !!.
Union et sa barriere de
corail..Nous y étions venus il y a 24 ans ..Le bassin aux requins
dormeurs n'existe plus. Il y a, à la place une enclave d'eau envahie
par les sargasses où se mettent les annexes. La grande plage est
bordée d'un Resort, grand hotel de luxe qui semble désafecté avec
son bar de cocktails, aux prix de luxe aussi, La vie, ici, est
affreusement chère..Peu de légumes et de fruits, du poulet congelé,
du corned beef ou chiken et 4 boites de conserves qui se battent en
duel sur les étagères des supermarkets ; loin d'être de
luxe.Par contre pour l'alcool et substance illicite pas de soucis..
.On dirait que les gens
ont été piqué par la mouche Tsé tsé..Certains sont affalés, en
attente sur leurs sièges parfois complètement defoncés (les
sièges, bien que?)..d'autres, le portable à la main, jouant avec
les touches à candy crush peut être !! Le plein
épanouissement n'est pas ce monde..Si, en ce qui nous concerne, la
mer nous pacifie , je crois qu'elle est mortifère pour la
population de cette ile,.Leur seule ressource est le
tourisme..Ils ne cultivent rien, les chevres s'elevent seules, pas
d'artisanat.. « Nothing to do here » précise une
secrétaire d'hotel où nous avons réglé nos pleins d'eau
douce..Les gens passent beaucoup de temps à ne rien faire, une
capacité qu'ils ont à se poser n'importe où comme des objets,
d'attendre que les minutes s'égrennent, le regard perdu comme si
quelquechose devait advenir qui les emporte ailleurs...comme si tout
cela au fond ne comptait pas, n'avait aucune importance...Je les
perçois comme des prisoniers soumis, comme s'ils renonçaient les
uns apres les autres; ça me rappelle nos vieux dans nos maisons de
retraite.. Oui, je reconnais, c'est une interpretation toute
personelle.. Quand les gens nous abordent, c'est uniquement pour nous
vendre quelque chose, prendre nos ordures, laver le linge, te louer
une bouée,.Bien entendu, je sais qu'il leur faut vivre aussi mais ce
rapport entre eux et moi me met mal à l'aise.
Carriacou, 30 km2, une
des plus grandes îles des grenadines de St Vincent..Tyrell bay et
ses 75 bateaux au mouillage..Un immense super market américain
rempli de sauces pour les nouilles, le riz et de paquets de
gateau....du poulet sous toutes ses formes et des oreilles de
cochon..Avons trouvé une minuscule boutique de fruits-légumes..la
jeune qui la tenait, s'allongeait l'apres midi sur un banc étroit
derriere son étal à l'ombre..noir sur noir tout s'embrouille...si
bien qu'une fois elle dormait et nous nous attendions que quelqu'un
arrive....Relaxe , live and let live..
Granada , où à st
George, nous retrouvons l'animation d'un grand marché et de ces
petits étals de fuits légumes , fringues, merdouilles made in
china et des soutifs taille 240 bonnet E car ici les femmes sont bien
enrobées...A chaque fois que je les observe , je pense à la chanson
de Brassens : l'échauffourée « ...Massacre à
grands coups de mamelle tout ce qui passe à sa portée »..Nous
prenons des bus pour sillonner l'ile , faire quelques chutes d'eau et
traverser le parc naturel. Mais franchement rien de transcendant. Les
gens sont accueillants..Ils ont ce côté anglosaxon qui me plait
beaucoup : on ne te dévisage pas, on ne t'observe pas, on te
laisse tranquille.
Demain nous partirons a
prickly bay , autre mouillage. Nous avons encore le temps de
glandouiller car nous ne sortons le bateau que le 19 juillet pour un
retour en France le 25..Je compte les jours !!.
Chronique de juillet..The last one !! of this season
Prickly bay et sa
petite marina..Nous sommes au mouillage, correctement abrités mais
moyennement secoués suivant le vent..Ah ça nous ne sommes pas les
seuls, 99 autres bateaux participent à cette euphorie de l'ancrage
dans cette grande baie..Génial !!
Soit il n'y presque plus
de catamarans de location mais plutot des bateaux de propriétaires
venus se mettrent a l'abri en prévision de la période
cyclonique..Il semblerait que le gros de la flotte ne soit pas encore
arrivé et que dans un mois il y aura le double voire triple de
bateaux dans la baie...Vision béatifique de l'endroit, il ne m'en
fallait pas tant...Bien sur j'ai exclu les navires qui sont dans le
yard juste au fond de la baie car là, nous en sommes à 200-300 ;
ceux là me genent moins, ils sont sur bers, calés, entourés de
hauts murs réhaussés par des fils barbelés...pas de mirador
encore..
Granada est une ile
sympa..Nous aimons, il faut reconnaître que nous l'avons bien
visitée Nord-Sud, Est-Ouest et une petit coup la transversale..Nous
avons tout fait en bus parce que c'est le moins cher, le plus typique
et que nous nous mélangeons avec les locaux..Ils vous déposent où
vous le désirez et vous récupèrent où ça vous arrange..donc
parfait !
Le seul souci, parfois,
provient du pilotage Fangio de certains conducteurs qui n'hésitent
pas à faire la course avec un bus les precedant afin de récupérer
le plus de voyageurs...Pour peu qu'ils aient aussi carburé au rhum
dans un halo de fumette, nous sommes bons pour faire le trajet en
apnée et ils suivent le tempo d'un Rapp boumboum avec des basses
qui resonnent sur tes tympans mais où est passé le zouk
collé-sérré ?. J'ai vu Jean devenir livide, les doigts
crispés sur le siège devant lui..Moi, je ne voyais pas la route
donc tout à mon avantage...J'ai déjà assez de cheveux blancs. Nous
avons visité une chocolaterie familliale aux odeurs tellement
savoureuses, tellement engageantes que nous avons fait un plein de
chocolat..pas sans voir largement testé !
La traversée vers
Trinidad se fit par une nuit sans lune, peu d'étoiles..On
aurait pu ranger nos yeux dans nos poches. Tout compte fait, ça
allait bien car les méchants pirates vénézuéliens à l'affût
derriere les piliers des plateformes pétrolieres avec leurs
kalachnikov entre les dents n'allaient pas nous apercevoir. Sauvés,
sauf que par souci d'éviter une agression, la règle veut que l'on
navigue tous feux éteints. Je me demande s'il n'y a pas plus de
probabilité de se payer un navire qui navigue lui aussi tous feux
éteints, que de tomber sur des pirates...Il faut savoir qu'il y a
beaucoup de trafic matritime dans cette region, à cette
période...Aussi, d'un commun accord, avons nous préféré allumer
nos feux de route..Bingo, tout bénef, un voilier à 1/2 mille
derrière nous rallume son AIS et ses feux ..Il nous dira plus
tard au chantier qu'il ne savait pas que nous étions devant lui..Il
n'y a pas de fumée sans feu, me direz-vous mais les dernières
attaques recensées datent de 2016 ..ah oui, je sais , il y a
toujours ceux qui racontent que des amis ont été informés par
d'autres connaissances qui savaient par des relations qu'il y avait
eu une attaque il y a 2 mois.Vous savez , c'est l'histoire de l'Homme
qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu
l'ours..... Halte là, pas besoin de jouer les semeurs de troubles en
amplifiant le problème..Franchement il y a déjà assez de dangers
dans ce bas monde pour s'inquiéter. Soyons prudents tout simplement
et que les colporteurs de tels faits n'oublient pas que dans
l'antiquité, les messagers de mauvaises nouvelles étaient
trucidés..pour conjurer le sort...
A l'arrivée nous allons
faire la clearance, administration oblige...Vêtus de nos plus beaux
atours car il n'est pas question de se présenter avec les
shorts-Tshirt délavés et salés de navigation..Nous voilà tout
propret, rentrant dans les bureaux de l'immigration...Je n'ai pas
passé le sas d'entrée et malgré mon bonjour ultra poli et mon
grand sourire ; une espèce de mastodonte m'a virée avec perte
sans fracas pour l'unique raison que je n'avais pas de manches à ma
robe, pourtant ravissante...J'ai bien failli attraper le bas de ma
robe pour le passer par dessus mes épaules mais j'ai sentie que ce
serait inapproprié...pourtant mon cul vaut le coup d'oeil..La
douanière Extra large était avachie dans un fauteuil Médium, ce
qui fait que ça débordait beaucoup. Elle avait passé ses deux
seins sous ses bras pour essayer de diminuer un peu sa corpulence et
pour pouvoir respirer.. Ses deux bras de catcheuse ont brassés l'air
dans un geste autoritaire pour m'indiquer la sortie et ont fait
trembler ses bajoues..Ses yeux blancs de colère m'ont fait peur, je
lui avais fait répéter son ordre prenant l'air niais d'une dinde au
joli trouffion..Je suis sortie et j'ai attendu Jean 2h30 sous un
arbre...Heureusement il y avait un poste de TV dans la salle
d'attente, ce qui lui a permis de voir le match France-belgique..Un
ami bravant les diktats de l'administration Trinidadienne, est entré
avec son chapeau..La cerbère de service a éructé « Hat »
et elle se tapait sur la tête, je vous dis pas les dégats
occasionnés..L'ami n'a pas cillié, ni bougé ; Il lui a juste
lancé un regard des plus pacifique...Goliath a cédé....mais il a
82 ans, alors je me suis promise que dans 22 ans, si je reviens je ne
bougerai pas...
Le gros mauvais temps
arriva le jeudi apres midi..Des vents d'orage déboulants de l'est,
d'immenses nuages noirs comme dees baudruches laissaient échapper la
pluie..Le vendredi 13 misérable qui suivit, je l'entendais crépiter
sur le pont et je la regardais dégouliner sur les
hublots..J'observais Jean ronger son frein « de bôme »
le tout sous une lumière maussade et grise..Nous étions prisonniers
d'une boite en plastique pas toujours hermetique puisque 2 hublots
fuient pour en rajouter à la sauce vinaigre, spécialité de la
journée..Je chante a tue tête pour banaliser le deversement des
eaux ..
« Don't worry about
a thing, Cause every little thing gonna be alright... » mais le
Jeannot n'est pas enthousiaste..
Bilan de cette année..Pas super
positif..
Et voilà nous y sommes
à la fin de l'histoire. Nous avons choisi de stopper notre
circumnavigation..Nous n'irons pas plus loin. et le coté pacifique
par le versant ouest ne se fera pas ni autrement d'ailleurs , soit
dit en passant..
Il y a bien longtemps , à
la belle époque des Damiens, des Michka et des Van de Kerchove ;
on partait avec l'intention implicite de ne pas revenir ou de traîner
longtemps, longtemps avec une arriere pensée philosophique :
l'Aventure avant tout..On laissait derriere soi ce qui accompagnait
notre vie terrestre : confort canapé, voiture, machine à laver
et j'en passe..On se déplaçait pour savoir et gouter le monde, pour
les rencontres. En fait il ne s'agissait pas de « se la
raconter » mais de se raconter differement et de s'ouvrir aux
autres .Nous entreprenons ce voyage 20 ans trop tard..Il y a eu et
reste des bonheurs simples garants de complicités émouvantes mais
si rares..Ici, il n'y a plus ni rêves, ni magie comme l'écrit si
bien un ami, juste du Business avec les visiteurs que nous
sommes...mais je veux bien être bon prince (sans la moustache, bien
que) et reconnaître que les apparences des choses , ne sont pas
toujours les choses..seulement voilà pour nous, c'est déjà
trop...Nous nous sommes bercés d'illusions , remettons notre quille
dans le sillage qui nous convient et notre ancre dans des eaux
conformes à nos attentes !! Je ne veux convaincre
personne, surtout que chacun voit son ancre où il veut . Je suis
juste sceptique pour moi et je vois parfaitement naître
l'embrouille. Il vaut mieux changer d'histoire avant de ne pouvoir
faire demi tour et de retrouver ailleurs ce que nous vivons
actuellement. L'épisode atlantique sent le roussi et n'est pas loin
d'être carbonisé, nous allons repartir vers d'autres horizons et
garder nos bons souvenirs..ça fera toujours un bateau de moins dans
les eaux des caraïbes !! Place aux autres...je leur laisse !!
Pani pwoblem !!
Mihai Eminescu écrit
« La vie est un
bien perdu pour celui qui ne l'a pas vécue comme il l'aurait
voulue » en ce qui me concerne sachez que j'égare seulement
et que je perds rarement !!!...
Chronique de novembre 2018
Apres 3mois de vélo, de
balades, de marches, de scooter, de windsurf, de repas, d'amis, de
famille...et de milles autres petites choses qui nous ont ravi l'âme;
nous avons quitté le froid pour le chaud, le sec pour l'humide, le
ciel bleu de la tramontane pour les nuages de l'alizé..Il nous reste
7000 milles nautiques à parcourir pour rentrer chez nous alors on va
se calmer, profiter, bronzouiller un peu, s'arsouiller leger, essayer
d'éviter les requins et lire si la liseuse ne fait pas des siennes
dans 90% d'humidité ..
A Chaguaramas, la pluie
est de sortie mais le reste des inondations aussi, partout des
flaques d'eau jaunasse, le paradis des moustiques.Un soir je laisse
au pied de la quille une bouteille de solvant, de la lessive et
quelques vieux chiffons, le lendemain tout a été emporté dans les
10cm d'eau boueuse qui stagne sous le bateau..Génial, j'adore..tu as
les chaussures dégoulinantes, aucune fringue ne seche, les
serviettes de toilette pesent 3 fois leur poids, les draps du lit
mouillés, collent..Vraiment rien de transcendant..Je plains les gens
qui vivent dans cette humidité permanente..Un ami me dit qu'en
Guyane c'est pire encore ;..hé bien ils ne sont pas près de
m'y voir !
Au chantier nous avons
fait des connaissances sympas..alors le soir on prend un verre de
bière dans le seul bar du coin et on écoute les aventures des uns
des autres ..
Les tours du mondistes reviennent sans émerveillement plutôt désappointé et dégrisé...3 jours aux Galapagos 1700 euros , - 6 jours aux Maldives 1000 euros, Brésil pas cher mais difficile de naviguer, l'eau est trouble, pas de mouillage et insécure...Un couple a même fait demi tour en Newzeland et est remonté par le Chili, bonjour la navigation, il faut être desespéré. Un autre s'est ramassé un cyclone en Australie.
Les tours du mondistes reviennent sans émerveillement plutôt désappointé et dégrisé...3 jours aux Galapagos 1700 euros , - 6 jours aux Maldives 1000 euros, Brésil pas cher mais difficile de naviguer, l'eau est trouble, pas de mouillage et insécure...Un couple a même fait demi tour en Newzeland et est remonté par le Chili, bonjour la navigation, il faut être desespéré. Un autre s'est ramassé un cyclone en Australie.
Un 3ième ; dématage
en atlantique, perte de l'hélice dans des filets derivants au Bresil
et foudre aux Galapagos..Mauvais mais alors là, mauvais
Karma !!.Nous qui n'avons rien à raconter, ça m 'assomme
et ça suffit ; n'en jetez plus mon coockpit est plein..Notre
decision est prise ..on va rentrer relax ..Enfin quand même, tous
nous ont dit que l'arrivée aux Marquises était magique et les
Tuamoutou extraordinaires...mais cela me semble, si peu de magie en
comparaison de tout ce stress..Je leur laisse, ce n'est plus de mon
age..Nous irons en avion , rejoindre un ami qui désire faire le
tour..mais oui j'irai marcher dans les pas de Gauguin en chantant du
Brel..en play back puisqu'il paraît que je chante comme un pied...
Tout est pour le mieux
dans le meilleur des mondes...Yallah !!
Plaisance..juste pour l'agrément et le plaisir
Les quelques jours qui précèdent un départ, ralentis dans leur écoulement par le poids de l'attente, m'ont toujours déplu. Sans doute l'apréhension qui me gagne à devoir subir le hasard; bien sur , tout cela s'arrange au fil du temps et la confiance, je le sais reprendra le dessus mais il est un moment d'adaptation qu'il me faudra franchir..
La traversée Trinidad-Granada m'a remis les idées et les reflexes en place en un tour de manivelle.
Après avoir pris les méteos et le radar des pluies nous sommes partis tranquilles peut être mais présomptueux aussi..
La 1ère moitié de la traversée fut sportive et correcte: bon vent, bateau bien équilibré, bonne avancée..et puis soudain Maccache pas bono, mer formée , courant traversier 2-3nd, nous sommes au prés, la pluie diluvienne nous tombe sur le museau, nous mettons les cirés..Nous réduisons le génois, nous mettons la trinquette et le vent monte..Même si elle est endraillée, il faut quand même aller frapper la drisse..Je m'y colle, ce n'est pas que j'aime ce genre d'exercice dans ce genre de mer mais si l'un de nous doit passer à l'eau autant que ce soit moi, Jean saura me récupérer ou je me noierai en le pensant fortement, c'est ça l'espoir !!
Et le vent monte sous les pluies drues et cinglantes, on affale la trinquette et on l'attache sur le pont..et le vent tombe, on hisse la trinquette et raccroche la drisse...À la 4ième fois de ce jeu de jobard, je suis rentrée dans le cockpit en disant à Jean " on a bien rigolé mais là basta, je ne joue plus..on strike".nous étions a 6 milles nautiques de l'arrivée.. d'où moteut et grande voile seule..
Vraiment Prickly bay fut la bienvenue.
Après 14h d'une navigation de Zoub, on s'est douché a l'eau chaude, il faut bien que faire du moteur nous apporte du confort, on a mis des affaires sèches et Dodo...il était 7h du matin...
Plaisance, vous avez dit plaisance..
Je vous embrasse, vous qui êtes devant votre cheminée dans ce bon vieux canapé..Flo
Chronique de décembre 2018.
Nous mollissons sous
l’alizé, nullement dérangés par les médias, ce qui nous évite
aussi de croire aux salamalecs politiques avec l’esprit critique
d’un poisson rouge..Parce que franchement entendre notre
gouvernement déblatérer sur l’écologie, le respect, la culture,
le civisme, la liberté...et tous ces mots fessus, membrus, énormes
que lancent nos politiciens lorsqu’ils sont dans la merde à la
tête de leurs administrés ; je vous le dis tout net, nous à
7000 milles nautique nous frisons le sarcasme entrecoupé de
goguenardise .Cette impudence, cette indécence qui les
qualifient ;cette anorexie diplomatique dont ils font preuvent
m’afflige au plus haut point. Je ne suis pas étonnée du
mouvement de colère qu’ils provoquent et de cette surchauffe
du biniou collective qui s’en suit. Revenons a nos moutons..
Ici l’Océan est
pacifié, ce qui fait que j’ai le temps de scruter l’étendue
d’eau aux jumelles et de parcourir la plage, les pieds dans l’eau
à 27°..J’admets qu’il y a pire comme activités...Nous avons
passé Carriacou, mouillé dans la grande baie de Tyrell..nous
voyageons de concert avec 2 autres bateaux amis, rencontrés à
Trinidad..On s’offre des petits rhum-punch dans des lolos de bord
de plage. On déjeune du plat unique riz-patates douces-poulet face à
l’eau bleue du lagon..C’est sûr la situation n’est pas
déplaisante..et on remonte doucement au rythme de nos envies ..
Union, nous mouillons
dans une baie sous le vent à Chatham..Il faut faire les clearances
d’entrée ; Nous voilà donc partis à pieds,5 km sous le
soleil..Heureusement un bus collectif nous prend au village, je crois
qu’ils nous prennent pour des cinglés à marcher sous la
chaleur..Au retour nous avons monnayé notre trajet jusqu’à
Chatham bay, trop crevés..J’ai cordialement remercié le
chauffeur. Il nous a évité l’insolation..
les Tobago cays
toujours aussi magiques et toujours aussi fréquentées mais ce coup
ci sans requin. Il y avait beaucoup de vent , ce qui brassait l’eau
du lagon..Dommage, les poissons étaient aux abris, trop secoués
sans doute, s’ils sortaient une nageoire en dehors de leur grotte.
Béquia, lagon bleu,
grande plage, balade des anglais en bord de mer et bars branchés
pour les initiés ou non-initiés..Sympa Béquia mais comme c’est
une zone d’arrivée des paquebots de touristes et que pour notre
malheur , ils s’y étaient donnés rendez-vous..Le syndrome
sandalette-chapeau- short d’explorateur sevissait dans la
ville ..du coup les prix ne s’exprimaient quand dollars US
soit 3fois plus chers que les prix normaux...Punaise ils ne peuvent
pas tous imiter le Costa concordia..
Belle escale ensuite à
Wallilabu bay, ile de st Vincent..Nous y étions allés il y a 25 ans
avec Polo enfant , souvenirs, souvenirs !! ça n’a presque pas
changé, toujours aussi sauvage et paisible..nous avons vraiment
apprécié..Avons échangé paquets de nouilles contre bracelets et
sauces contre collier. Un teeshirt , avons acheté des pacotilles,
discuté avec les pêcheurs ...Voilà une belle ecale vraiment mais
venez-y avec de la petite monnaie car des amis n’ont jamais revu la
leur..
Et enfin Rodney bay, sur
l’ile de ste Lucie...On connait bien..Demain nous partons en
vadrouille avec le Taxi co...Et vendredi nous irons au friday
night..Jean m’en rabache les oreilles depuis 25ans , a l’époque
je n’avais pas voulu le suivre...Wait and see..
Sur ce passez un très
très beau noel dans la joie des cadeaux...
Chronique d'avril 2019
Chronique de janvier 2019
J'ai repris la lecture ,
abandonnée par nos 3mois hyperactifs en France. La lecture en bateau
n'est pas seulement un passe temps, elle fait partie de la vie en
mer. Elle est aussi fondamentale que la cuisine (de Jean) qui nous
maintient en forme ou les manœuvres qu'il vaut mieux réussir dans
la perfection si possible et au bon moment..Au fil des jours d'une
vie maritime, le rythme de l'océan réinvente la lecture
plaisir..parenthèse détente dans la vie de tous les jours ..
Pour l'instant nous
remontons doucement l'arc antillais, en 2 mois ½ nous n'avons fait
que 300 milles nautiques soit environ 540 km...Oui c'est peu, je le
conçois mais en voilier tout se fait lentement ; ne dit'on pas
que c'est le moyen de déplacement le plus lent et le plus cher d'un
point à un autre..Au moins nous avons le temps de visiter toutes ces
îles où nous ne reviendrons pas ..sauf pour la Désirade,
Marie Galante et Barbuda qui restent mes préférées..Un jour sans
doute...
Il y a bien quelques
pluies éparses mais rien à voir avec l'an dernier..Averses, averses
quand vous nous tenez par la barbichette, nous restons dans la
banette à regarder frapper la pluie sur le hublot de pont, Nous
avançons paisiblement..Un coup St Anne, puis l'anse d'Arlet, une
virée à St Pierre et c'en est fini de la Martinique..Nous voilà
dans les eaux tumultueuses du canal de la Dominique, qui fut pour une
fois d'une onctueuse mollesse. On pose notre pioche à Prince Ruppert
bay et adios la dominique. Marie Galante dans son écrin d'eau lisse,
miroir presque, du jamais vu...On loue des scoots et nous voilà
partis retrouver le calme de cette belle île, sa douceur d'y
vivre..Une île alanguie au charme suranné, vraiment je ne me lassse
pas ..
Nous n'irons pas à la
Désirade..plus de ferry de St François cause moteurs destroy par la
vase, le sable et les sargasses du port de Beauséjour ..c'est
une deception car d'ici que nous y revenions et puis passer s'y prés
et ne pouvoir accoster, quelle déconvenue !!
A Rodney bay, nous avons
fini par faire le friday night..Sympa, unique grosse enceinte qui
bazarde à coups de decibels la musique dans le village de gros
ilet..C'est devenu « très branché », les tours
opérators ont sevi faisant du commercial sur un événement local
exploitable..c'est
l'époque..restos de rue, bars , 70% de blancs qui viennent
s'encanailler et 30% de noirs qui tiennent les étals..
Donc partis de Trinidad
fin novembre, nous voilà rendus à Antigua mi-janvier, le temps me
semble long et court à la fois..long parce que j'ai la sensation
d'être là depuis des années, court parce que nous ne restons que
quelques jours dans chaque endroit et que j'ai l'impression d'avoir
vu tout de façon tellement superficielle . Des îles comme St
Vincent ou la Dominique mériteraient qu'on fasse des excursions plus
longues à l'interieur des terres, rencontrer les habitants,
connaitre un peu leur quotidien..mais rien ne se passe ainsi , nos
deux mondes restent parallèles et nous survolons ces lieux dits
Paradisiaques...Welcome to the PARADISE disent les marchands en
barque qui nous abordent avec leurs pacotilles...De plus sur notre
trajet nous avons squizzé des endroits parce qu'ils étaient au
vent et qu'il nous fallait faire du prés sérré ..Aïe, Aïe on
veillit !! Après une journée de navigation, je suis morte et
je vais me coucher comme les poules, au grand dam de Jean ; dans
tous les cas il fait nuit à 18h. Ici, il faut vivre avec le soleil,
lever 6h-coucher 20h..
A Antigua, les bateaux
nous semblent encore plus gros que l'an dernier..Nous nous sommes mis
au mouillage devant une plage , pas loin de l'entrée de la
marina..Il nous a fallu mouiller 4 fois car les anglais qui ont
squatté les lieux , lâchent 40-50m de chaîne pour ne pas déraper
sauf qu'ensuite ils louvoient et tirent des bords autour de leur
ancre..Ils leur faut donc un grand périmètre de libre, Merci pour
les autres !!! ce qui implique que dés que nous nous mouillons
prés d'eux, ils nous demandent de partir. Ils sont seuls à naviguer
c'est bien connu.Vous l'aurez compris, ce genre de comportement
m'insupporte...
Comme nous avons du
temps, nous avons decidé de faire Barbuda, puis de revenir pour
Saint Kitts et Nevis. Nous contiuerons ensuite sur Saint Barth ( A
Que la tombe de Johnny ), Saint Martin et Anguilla.. Mais ce sont
d'autres aventures.
Chronique de Mars 2019
Chronique de Mars 2019
Cuba libre, si on veut ,
Cuba musical c'est certain. Il nous a fallu 6 jours complets pour
toucher les cotes cubaines . 720 MN au grand largue, nuits
charmeuses où les étoiles battent le briquet, où le bateau avance
sage et tranquille, où le vent soupire et pacifie l'océan. Des
nuits comme on les aime, des jours auxquels on aspire. En quittant
les cotes d'Haïti, une frégate américaine, nous tourne autour. Il
y a Guantanamo dans le coin qui justifie cette surveillance. Ils ont
essayé de nous joindre à la VHF, mais nous n'avons pas répondu.
Juste pour nous mettre dans l'ambiance « Fidel », on ne
plie pas sous les ordres de l'impérialisme américain ; Ils
nous ont donc escortés toute la nuit. Un coup à droite, un coup à
gauche, devant, derrière. Nous marchions à 5 nds. Ils leur en a
fallu de l'obstination et de la patience. Ils feront 50 MN avec nous,
puis au petit matin après avoir dépassé la passe de Guatanamo, ils
nous ont abandonnés. On s'était déjà fait un film à la « Bruce
Willis » nous abordant sur son zodiac , arme au
poing...surtout s'ils avaient fouillé dans nos vies, ils auraient
découverts que le fils Messaoui vivait à 200m de chez nous et que
sa mère fréquentait le centre où je travaillais. J'avoue le
scénario nous a amusé un bon moment et que Jean mimant « Bruce »
est parfait. Guatanamo enclave américaine sur sol cubain au bail de
99ans, prévu par le traité de 1934, ne fermera ses portes qu'en
2033 ; moment où il faudra débroussailler côté cubain un mur
de cactus de 13 km et côté américain assainir un no man's land de
75.000 mines. Une drôle d'histoire quand même !
Arrivée à la marina de
punta gorda, 10 km de Santiago de cuba. Ça commence à bord par la
visite des autorités portuaires, puis nous allons dans les bureaux
des douanes, 2h 15 pour nos noms, l'age du capitaine, le bateau,
l'inventaire de la bouffe. Questions ambivalentes « avez des
lentilles, du riz, des sauces, du café..etc.. » J'ai fini par
répondre « non », j'avais les jetons qu'il nous en
récupère, harpie que je suis parfois. Bon ils nous ont quand même
délestés de 205euros pour 2 visas d'un mois renouvelables 2 fois +
clearance d'entrée du bateau . No perden el norte en Cuba !
Pour aller en ville nous
avons soit une navette maritime ou un bus qui prend les routes de
campagne aux multiples nids de poules..Jean en profite pour jouer les
animateurs de transports urbains en faisant un magnifique malaise
vagal dans un bus où même une sardine n'aurait pu se glisser.
Hurlement de la voisine, brusque arêt du chauffeur ce qui projette
tout le monde sur l'avant. Ce ne fut pas une mince affaire que de
l'allonger dans une cohue pareille avec les cris stridents d'une
dame, qui voyant ses yeux révulsés, hurlait hystérique « se
muere, madre de dios ».Mais non, mira la resurection : une
bonne claque, les pieds en l'air, la tête en bas et el hombre a
recuperado vigor, bravo Floflo !! Hourra du bus !!
Bien sur nous sommes
allés « se moverse la cintura » aux rythmes de salsa, de
mambo..Là j'adore. Des petits orchestres de rues, dans les bars. Ça
se trémouse, ça danse , ça t'invite. Maracas, guitares 3
cordes, guitare espagnole, contre basse et bongo, la mélodie est
donnée, du compay segundo à tous les coins de rue, à tous les
étages..Je suis enthousiasmée, cette musique est gaie, entrainante,
joyeuse. Bon vous l'aurez compris, j'aime ! Et puis il a bien
fallu partir, Cuba est une longue île aux mouillages distants de
35-40 MN. On longe la côte doucement : Chivirico, Marea del
portillo, Cabo cruz où les fonds sont comme un aquarium, sincèrement
les tobago cays des petites antilles sont des ersatz des fonds marins
de Cuba..par contre à terre des militaires peu dispencieux de
civilité mais engoncés dans une raideur d'autorité de petits coqs
de basse, basse-cour nous raccompagnent à notre dinghy et nous
ordonnent de revenir sur notre barco et d'y rester « No se le
permite para ustedes quedarse a tierra. » La veille , leur
collègue nous avait accompagnés au seul resto de la ville. Vas
comprendre ? Mais comme nous l'a fait remarquer un ami Suisse,
nous avons un visa donc nous pouvons visiter le pays..Quel dommage
que je n'y ai pas pensé, je me serai empressée de lui expliquer
l'affaire. Bien que ce soit toujours troublant car normalement en
dinghy, nous n'avons le droit de descendre qu'en passant par les
marinas. Puis les jardins de la reine deviennent notre terrain de
jeu. Il faut juste faire attention aux profondeurs car parfois à 1MN
de la plage, il n'y a que 80 cm de profondeur.Vive Navionics. Jean
pêche des langoustes, nous partons en expédition sur le reef où
nous voyons d'énormes lambis, des crabes, des poissons multicolores,
des coraux vivants, des baracudas qui curieux tournent autour de nous
et un requin à qui je laisse la place et me réfugie sur le
bateau...No comment
Chronique d'avril 2019
..Cuba siempre en mi corazon !
J'avais fêté mes 56
ans à Vinales au mojito et langousta , je renouvelais mon
soufflage de 61 bougies au cabo cruz au champagne et langousta (
pas mal non plus).alors sans doute reviendrai-je por un otro
cumpléanos felix en Cuba ; nunca 2 sin 3 , hasta la
vida !! En attendant nous continuons notre tour de l'île..A
Cienfuegos je retrouve Regine, Pierre et leurs amis. Régine ;
nous avons travaillé ensemble dans 3 CMS depuis 1988..Un bail qui
nous rajeunit ! Régine la préssée, l'energique, celle de
toutes les idées, des éclats de rire, toujours cavalant,
filant..Bizarre, nous voilà ensemble a Cuba, discutant autour d'un
mojito, On se souvient, on se mortifie de ce temps si vite passé et
on décide « qu'avril à Cuba Justifie octobre à Cuxac »
élémentaire mon cher Flotson, les RDV sont pris..
Nous retrouverons nos
amis de Téthys, de Same same but different et de Impuls. Nous
partons faire une virée à l'interieur des terres, dans un parc
natinal de Nitcho puis 2 jours à Trinidad. Nous perdre dans les
ruelles aux pavés inégaux, admirer les maisons coloniales
ripolinées, boire nos pinas coladas et mojitos à la casa de la
musica, retrouver « los pinos » groupe papis
« salsasseurs » mais en 5ans que de changements. Des
mendiants qui quémandent, des gens qui veulent des stylos, des
savons, des Cuc car il y a beaucoup trop de touristes. Les maisons
particulares se sont multipliées et les hôtes sont déjà moins
enclins à discuter si tu ne restes qu'une nuit...il faut que ça
tourne et nous sommes un tiroir caisse..mais je suis tellement
contente d'être là , que je garde un optimisme coloré, par contre
je ne me fais pas d'illusions, Cuba sera rongée comme les autres à
mon grand desarroi ! Hasta la nueba revolution, el comandante !
Cuba est un vaste
archipel composé de 1600 îles et 4000 îlots appelés cayos,
souvent déserts et minuscules. Un coup de cœur pour cayo de Dios où
nous serons 3 bateaux puis 2 face au seul arbre de l'île.. Eaux
turquoise, reef splendide et d'une grande richesse. Poissons
multicolores, raies, antennes sous les cerveaux de neptune, lambis,
monnaies caraïbes sur les gorgones, 7 baracudas curieux entre 2 eaux
qui nous suivent doucement. Je m'en fiche , je n'ai peur que des
requins. Notre ami Arjouna dit A-J (prononcé Edgy) de Impuls nous
offre une carangue que nous mangerons ensemble. Il est australien,
Ellen est de l'Ohaio. Leur jeunesse et leur enthousiasme sont du
bonheur enjôleur. Ellen trouve tout « so beautiful » et
Edgy bouille ronde, vit avec un sourire permanent sur les lèvres ,
ponctué de son éternel « ya, ya » quand on lui parle,
toujours relaxe comme si la vie glissait sur lui. Impuls fait
seulement 8m, il l'a acheté en hollande sans rien connaître à la
voile. Il a fait les canaries, le cap vert, a connu nos jeunes amis
de Cotinga et de Shyrel, traversé l'atlantique, remonté les petites
antilles où nous l'avons connu en martinique. Puis il a fait la Rep
Dominicaine, Haïti et Cuba où nous venons de le retrouver. Nous
sommes toujours très admiratifs de ce genre de personnage Marin..
l'après-midi, c'est la pêche miraculeuse : 8 langoustes.. Nous
mangerons sur Sapéto'Q les 2 plus grosses et ferons des bocaux avec
les autres..Avec Jean, enflammés par cet endroit , nous décidons
d'y rester 2 jours de plus, c'est exactement ce que nous étions
venus chercher et qui n'existe plus sur les petites
antilles..Allélouia !! nous avons trouvé notre paradis !
Mais voilà un matin, la
météo nous rappelle à l'ordre.. Il nous faut avancer dare dare
avant que Sapeto'Q joue les Pissovent car du Nord-Est fort est prévu.
Là je ne rigole plus du tout et c'est le regard nostalgique que nous
quitterons nos amis pour sans doute un Non revoir. Nous avons passé
3 nuits en mer.. Autant dire que l'arrivée à la Marina Hemingways
fut un plaisir. Le lendemain , le vent rentrait si fort que les
vagues se fracassaient sur la jetée et explosaient dans des gerbes
d'écume..Je n'ai jamais ressentie pareille jubilation !
Voilà 15 mois que nous
n'avions pas fait de Marina. La marina Hemingway est un immense
complexe touristique qui n'accueille que quelques bateaux qui
semblent abandonnés. Elle a des alllures fantômatiques. L'ensemble
détonne un peu en pays socialiste (no hasta la revolution aqui !)
Hôtels de luxe vides, boîte de nuit, boutiques de luxe, piscine,
restos, club nautique désert, même un bowling mais tout semble
laissé à l'abandon. Les trottoirs sont détruits, eventrés ;
Des tuyaux, des cables jonchent le sol ? Mais nous sommes au
calme, long side devant une grande pelouse verte plantée de
cocotiers alors sincèrement on s'en fout ..Nous sympathisons
avec un couple d' hollandais. Leur dessalinisateur a deversé l'eau
douce dans le bateau, génial ! La loi du « chaque jour en
bateau, un emmerde nouveau ». La pauvre Margarita essaye de
faire sécher les photos de ses albums. C'est ainsi que je fais
connaissance avec sa famille sur papier. Comme ils naviguent depuis 8
ans, ils nous donnent des renseignements pratiques sur les bahamas..
Sinon, nous retrouvons
l'eau douce en abondance...Nous ouvrons le robinet et la recueillons
sans aucune modération, ô richesse de sa possession. Nous avons
nettoyé le bateau, le linge et nous avons fini par une douche dans
le cockpit. Débauche d'eau et de savon. On a fait naître une
montagne de mousse aux bulles irisées et finalement on s'est rincé
longuement et délicieusement au tuyau d'arrosage. Du plaisir à
l'état pur...La Havane est à 15km , nous y mettrons les pieds
1journée. Nous parcourons les allées « impériales » de
Jaïmanitas (ville pres de la marina) à la recherche de fruits et de
légumes. Nous tombons sur un petit marché, où tout le monde fait
la queue devant les étals. En arrivant dans une file d'attente,
chacun demande quelle est la dernière personne arrivée (el ultimo?)
et se place derrière sans chercher à doubler ..Eh oui, un
certain savoir vivre !!! on discute en attendant avec les gens,
j'aime cette ambiance. A l'inverse de la marina qui n'est fréquentée
que par des cubains friqués ( si ça existe ici ), la ville est
populaire, pas de touristes sans doute trop près de la Havane et pas
grand chose à voir. Il y a des marchés, des paladars (restos privés
familials) des petits marchands de sacs plastiques, de
cigarettes à l'unité, de briquets mais aussi un super marché où
on trouve essentiellement alcool, vins et des rayons entiers de
moutarde ou purée de tomates.. Impossible de trouver des œufs
et du poulet en ce moment, l'embargo est bien présent et les
difficultés du Vénézuéla ont stoppé un maximum d'importations.
Cuba a une sacrée dette d'argent envers les Russes donc de ce coté
là aussi, ça s'affaiblit. Mais arrive sur les marchés commerciaux
la Chine, celle des « tout sourire ». Doucement mais
surement la Chine conquiert le Monde et Cuba au nom de l'Amitié
Chino-Cubaine.(ben voyons) Mais il y a aussi des fonds Saoudiens
versés pour la rénovation de la Havane, qui entre nous a pris un
sacré coup de jeune. Là les accords je ne les connais pas ;
bientôt une mosquée à la Havane ?
Cela se confirme,
l'argent est inodore et sin color, du moment qu'il rentre dans les
caisses !!
Vous savez quoi, je le
sais depuis que le monde est monde, c'est ainsi ! Je l'ai su
quand j'ai découvert que les lombards étaient les créanciers de la
France sous Philippe Le Bel..Ce n'est donc pas nouveau.. Mais je
crois que j'ai trop négligé par les temps qui courent la haute
valeur de la mauvaise foi voire légèrement crapuleuse. Or si les
mensonges hypocrites peuvent sembler la plus futile des occupations
humaines, ce ne sont qu'apparences trompeuses..Sans mensonge, point
n'est possible de faire avaler les couleuvres les plus ardues
(asiatiques ou arabiques) à l'être humain béotien que je suis...
Besos a ustedes y
aproveches bien...
Chronique de Mai 2019
« Ainsi tout change, ainsi tout passe
Sur cette mer
où tout s'efface »…Un vers de Lamartine qui me revient...
Quand nous quittons
Cuba confiants et sereins..Juste le temps de dîner et d'organiser
nos quarts que le ciel devient orageux, bien noir . Les premiers
éclairs, le vent qui monte, on prend un ris..Derrière nous, une
bande foncée nous barre l'horizon, deux colonnes de feu qui
explosent à son extrémité..On prend 2 ris..le vent augmente..On
affale la grand voile...Même le compas n'est pas rassuré, il
préfère s'éteindre et j'entends la voix de Jean qui dit « je
ne sais plus où je vais » moi, je ne dis plus rien mais je me
pense très fort « faut pas compter sur moi ».. Quand
même je finis par éclairer le compas avec la lampe frontale que je
portais justement au front, enfin quelque chose d'adaptée.
Heureusement la mer n'était pas formée, le vent s'est juste
déchaîné, le ciel est resté noir avec ses points lumineux à 10
000W et j'ai eu quelques crampes d'estomac..Nous avons passés la
nuit dans le cockpit à veiller et puis …. « Tout passe,
sur cette mer où tout s'efface » Le grand marin Alphonse de
Lamartine avait raison !!
Nous avons mis 56h pour
atteindre les bahamas..Les nuits parraissent longues parfois mais
j'aime particulièrement le quart du lever du jour et où je sirote
mon bol de café avec Phébus (c'est Lamartine qui m'inspire)..
Bimini, ce nom lui va
comme un gant, minuscule au milieu de cet océan, 14km tout en
longueur, deux parties Sud où se trouvent les locaux, Nord où se
trouvent de grands hotels, villas luxueuses en location, piscines .
Il y a au moins 5 marinas dont l'état commun est d'être vide. 78 $
la nuit pour Sapeto'q.. Ce sont surtout des bateaux à moteur de
pêche aux gros que nous voyons ici, peu ou prou de voiliers. Tout
compte fait ces iles ne sont pas trop faites pour la navigation à la
voile, pas assez d'eau, des reef qui se prolongent loin en mer, et
des cayes un peu partout ..Merci merci Navionics (logiciel de
cartographie marine)..L'eau ici est extraordinaire, translucide,
cristalline, d'une clarté qui fait que j'hurle à Jean « Stop !!
on va toucher » quand je suis à l'ancre à l'avant « 6m
Flo ».. Bon on a touché quand même mais à l'arrêt, à marée
basse au mouillage, Sapeto'Q s'est doucement posé. Je venais juste
de dire à Jean que je trouvais le mouillage tranquille, aucun
mouvement, pas un petit balancement, m'étonne !!! (5 sur
l'échelle Jacqueline) « Là on touche » m'a dit le
skipper, qu'il est agaçant parfois..
Il est parfois des
journées parfait désastre, où tout semble se lier à notre grand
déplaisir. Je me lève pour découvrir dans la cocotte minute, une
blatte de 3cm, bien luisante, lisse et brune. Nous avons laissé le
hublot au-dessus de la cambuse ouvert et ces bestioles volent. Jean
saisit la cocotte, part dehors et jette la blatte dans l'annexe
suspendue aux bossoirs lui disant gentiment de s'envoler. Je
reste médusée
« Pourquoi pas à
l'eau ?..
« Mais parce que ça
va la tuer »..
« Tu crois à la
réincartion ou quoi ? Une blatte reste une blatte, aucune
compassion ».
Je ne supporte pas les
cucarachas, du coup j''attaque avec mes produits toxiques les coins
les plus sombres du bateau mais dans un bateau il y a tellement de
coins et de recoins que c'est plutôt illusoire. Il ne me reste à
espérer que celle là a volé seule vers Sapéto'Q.
Puis un départ avec
Balthazar, un trismus avec 2 jeunes à bord ..Nous partons vers Berry
islands, 8O MN. La navigation de nuit n'étant pas recommandée dans
ces eaux « récifielles» nous décidons de mouiller à la
moitié du parcours..Les américains nomment cela le « bluedot »
le point bleu ! Pour être bleu c'est bleu mais c'est surtout
insolite, être mouillé à 30MN de toutes côtes dans 5m
d'eau..C'est insolite mais ce n'est pas tout confort car nous
subissons la houle de plein fouet. Le bivouac est étrange et bien
secoué. Voilà de quoi nous tenir éveillés ! Et là, au
milieu de nulle part, nous sommes envahis par des taons attirés par
la lumière du carré. Franchement d'où sortent ils ? Fort de
sa croyance, Jean éteint l'intérieur du bateau pour allumer dans le
cockpit afin de les attirer dehors, munie de ma tapette j'explose
quand même « un bi-aïeul » coincé dans les chiottes.
Pourvu qu'il ne ce soit pas réincarné en blatte !
Le frigo lui en profite
pour se mettre en grêve..Une écrou dévissé aurait laissé fuir
le gaz de refroidissement..Jean pense à ses glaçons et ses bières
fraiches..Arg ! Ca craint ! Mais quand même nous sommes au
pays des climatiseurs et des gros frigos..Il doit bien y a voir un
moyen de le re-remplir ? Wait and see, comme dab !!
La navigation aux bahamas
n'est pas de tout repos car elle requiert une surveillance
constante.. Les fonds, les courants, le vent, les bouées.. Il y a
des rails virtuels tracés entre les iles que suivent les bateaux
pour éviter les écueils mais si cela est sans souci pour les
bateaux à moteur , ces trajectoires sont plus difficile de suivre à
la voile. Ils nous faut manoeuvrer souvent et virer assez rapidement
pour ne pas trop s'éloigner des rails. Nous étions parfois à 7-8
nds dans 3m d'eau poussés par les courants..Navionics de mon cœur,
que ferions nous sans toi !! Je reconnais quand même que c'est
une navigation interessante, qui donne de l'assurance et de bons
reflexes.. Une observation continuelle de l'eau et un repérage
vérifié des hauts fonds suivant la couleur de la mer..Enfin sur la
carte nous avons pas mal de « wreks » notées
(épaves) ..Donc nous ouvrons l'oeil et le bon !
Nous ferons nombre d'iles
privées, de mouillages splendides, d'eau bleue, verte, turquoise
transparente, gin water disent ils ici..de beaux reefs et un requins
de 2m5 qui passe énervé (enfin j'ai trouvé) sous le bateau et qui
calme mon enthousiasme pour le snorkeling.. puis ensuite Great Abaco
d'où nous partirons pour les Bermudes..
Mais qu'est ce que le
voyage, sinon partir sans cesse ? Donc nous voilà heureux de
quitter ces Bahamas pour découvrir les Bermudes mais la météo est
versatile..Pauvres de nous, il y eut des moments d'ennui calme qui
sont le prix à payer parfois pour ces silences et la liberté que
l'on s'offre, 2 jours de grande placidité, juste regarder passer et
repasser les heures du jour devant soi au rythme du déplacement de
l'ombre sur le pont...Jean ralait contre ce repos forcé, ce qui
devait se reveler comme une accalmie car jamais ensuite les vagues ne
furent si formées, si furieuses. Elle n'avaient ni autant ni si
fortement frappé et arrosé Sapeto'Q, nous avec, sous des vents
violents et des ciels sinistres...25 nds au prés,et ensuite 34 nds
au cul...
« Quel démon a
doté la mer, rauque chanteuse qu'accompagne l'immense orgue des
vents grondeurs de cette fonction de berceuse.. » disait
Baudelaire, lui aussi grand navigateur !!
Dans tous les cas, 7
jours de traversée dont 3 sans pouvoir dormir à cause du vent, du
bruit et du tangage..Le 4ième jour j'ai une hallucination, je crois
voir une montagne devant nous. Je fais loffer à mort le bateau,
gueule à Jean de venir. Le skipper se reposait dans sa couchette, il
sort en vrac et gîcle dans le carré...La décharge d'adrénaline me
permet de reprendre la bonne route et une vision correcte mais la
tête basse !!
Que nous apprend la
navigation : que tout passe, tout est éphémère, tempête,
pétole, soleil, pluie, embruns..Tout s'arrête à un moment pour
laisser place à une autre situation et que nous reste t'il ?
Mais la patience mon cher Flotson, la patience et la douceur de
vivre...
Bon enfin, ça a du
secouer le frigo, il s'est remis en marche...Allez comprendre.
Chronique de juin 2019
Taïaut, taïaut, le 1er
juin, c'est l'heure de la traversée Bermudes-Açores, météo
favorable donc on part. Nous étions reposés après une semaine
passée au mouillage de St Georges heureusement car dès le départ
les règles du jeu furent fixées, histoire de ne pas perdre la main,
les cirés et les docksides...1ère journée 158 Milles Nautiques,
2ième journée 161 MN, 3ième journée 178MN...et ça continue, ça
pulse, ça défile. Nous les péteux matafs de Sapéto'Q ne
plaisantons plus. Nous avons 1700MN à faire (vous savez now , vous
x2 et vous enlevez le 10ième..) ce qui n'est pas une mince affaire
et même si nous sommes secoués, euphémisme, nous avançons fissa,
le deal est correct et nous convient. Nous prenons le 3ième ris,
histoire de permettre au pilote de gérer et au bateau de rester
dans les rails. Nous passons quand même par 2 jours de calme à
120MN puis l'hallali est sonnée. Nous écumons avec brio les milles
nautiques pour notre plus grande joie. L'océan nous montre sa
puissance, les white horses, les moutons anglais galopent à l'apogée
des vagues. Le spectacle est grandiose. Nous resterons à 3 ris dans
la grand voile et un bout de génois minuscule à l'avant et malgré
cela nous avancerons à 7-8 nds. Nos records s'additionnent 164MN,
177MN ..184 MN. La vitesse du bateau est inversement proportionnelle
à notre confort. Des paquets de mer aspergent le cockpit malgré la
capote à poste. Nous faisons des quarts de nuit et de jour en
espérant que l'autre puisse se reposer un peu, totale utopie, trop
de bruit, trop de déferlements d'eau sur le pont, trop de mouvements
saccadés..Jean s'assied sur le plancher dos appuyé contre le frigo,
je me cale de travers sur la dernière marche de l'escalier. Nous
sortons toutes les 15 min pour observer cet océan qui se déchaîne.
On s'attache à une sangle dès la sortie du carré. A l'intérieur
nous sommes comme dans un shaker, 150% d'humidité ( si c'est
possible). Jean cuisine des petits plats pour le moral des
troupes..Le lentilles-saucisses me laissera un souvenir impérissable.
Au moment de servir avec une cuillère à long manche, je suis
projetée en arrière puis en avant, je prends malencontreusement
appui sur le manche de la cuillère et je catapulte son contenu dans
l'habitacle..Il y en a partout sur les cloisons , mes lunettes, le
plancher et même dans la grille du haut parleur.. fous rires .Vive
la voile !!
Nous arriverons aux
Açores, à Lajes das Flores en 11 jours et 7 h. Record de traversée
explosé, podium Sapéto'Q assuré !
Mais les joies de
l'arrivée sont de courte durée..le temps est à la pluie, au
brouillard et à l'humidité..Tout ce qu'on aime, donc de cette belle
île nous ne verrons rien. Nous voulions rester une semaine mais le
capitaine du port nous explique que vu la depression qui arrive, ce
petit port est dangereux et qu'il ne faut pas s'éterniser. Il nous
montre même une vidéo du port par grosse houle de NE histoire
d'appuyer là où ça fait peur ! Résultat garanti ! Un
bateau ami casse son catway dans la journée ainsi que 2 de ses
aussières dans la nuit, les gens tissent leur toile d'araignée,
l'ambiance n'est ni relaxe ni détendue. Nous partirons 3 jours
après sur Horta avec un arrière goût de fiasco, c'est ainsi !
Yallah Horta, 140MN.
Nouvelle nuit en mer. Horta est pleine comme un œuf, 3-4 bateaux à
couple, des bateaux au mouillage. Nous avons une chance formidable,
en bout quai, un bateau nous laisse sa place.Nous retrouvons 3
bateaux amis : Xavier sur Evasion, Elie sur Méridienne, Babeth
et Eric sur Anao. Et le Peter Café Sport, le bar le plus connu sans
doute dans le monde de la plaisance. Décor sombre aux boiseries
cachées derrière tous les fanions, drapeaux, cordages, pièces
d'accastillages laissés par les équipages de passage. Bon mais
Peter's shop est devenu une institution, 8 boutiques ouvertes du bar
aux souvenirs en passant par les glaces, le resto et les excursions.
Au pays du « Cash à l'eau » on ne perd pas le nord, le
sud non plus d'ailleurs !! La pluie qui nous accompagne, gâche
notre villégiature, dommage ici les paysages sont fabuleux sous le
soleil. L'intérieur du bateau est extrêmement humide, j'investis
dans un chauffage soufflant. Je pense sérieusement que nous arrivons
trop tôt dans la saison et que seuls les mois de juillet et août
sont plus lumineux..Cela tombe bien car nous comptons rester jusqu'à
début août
Ici presque chaque
voilier laisse par tradition une peinture, un graffiti, un tag sur la
digue entourant le port..Tout cela fait partie du folklore et porte
bonheur pour les futures traversées, alors ! Bon mais c'est
surtout un bon plan pour les marchands de couleurs d'Horta..Il n'en
reste pas moins que le mythe demeure et séduit..Jubilation, Jean
retrouve sa gravure d 'il y a 26 ans..Le voilà l'oeil humide devant
son ancienne œuvre entre nous très en péril et en un temps record,
il s'enthousiasme d'un désir frénétique de rénovation. Rien
n'arrête l'artiste ni la bruine, ni le vent, ni le froid..Cet homme
m'étonnera toujours et pendant que je joue les lavandières
portugaises, Monsieur incarne les Michel Ange des Docks. Il faut de
tout pour faire un couple !
Nous repartons fin juin
pour Terceira. Nous suivons notre ami Xavier sur Evasion.. Non
seulement, nous ne verrons aucun cachalot mais le vent tombe au 2/3
du parcours et nous finissons au moteur.. Par contre coup de chance,
nous tombons au moment des fêtes de la st Jean. Nous assistons donc
à des défilés de groupes folkloriques dans les rues suivis de
leurs fanfares. Les costumes sont hyper colorés. Les gens
s'installent le long de la route sur leurs fauteuils pliants..Le
lendemain nous assistons à un lâcher de taureaux dans les rues.
Nous sommes sur la plate forme d'un camion, bien en hauteur... Les
taureaux, ici, ne sont jamais tués.. Il paraît qu'après s'être
excités contre la populasse, ils ont le droit à une semaine de
vacances dans les champs verts au pied de la caldeira. Je ne sais pas
s'ils s'en rendent vraiment compte. Dans l'histoire les plus
intelligents sont les taureaux. Ils arrivent sur la place où les
gens gesticulent, ils observent les hommes qui s'agitent devant eux
et après un fougueux petit tour vont se mettrent à l'ombre des
grands arbres. Il y a bien eu une ou deux bousculades, une
petite démonstration de force, un seul revers de corne qui a fait
gîcler un jeune par dessus l'encolure de la bête et un touriste qui
s'est fait pousser au cul en voulant repartir de son abri, un peu
innocent le gars ! Mais rien de bien méchant.
La campagne est
verdoyante. Chaque champ est entouré de murets en pierre sèche. Des
vaches paissent tranquillos. On marche le long de chemins bordés
d'hortensias. Des lys et des agapanthes au pied de hauts platanes.
Des volcans éteints aux caldeiras bien dessinées. Des piscines
naturelles entre des coulées de lave. Des barbecues disponibles, des
tables aménagées. Tout est propre, coloré. Les gens sont
extrêmement serviables et chaleureux. Tout compte fait, les Açores
sont reposantes. La vie n'est pas chère et la viande y est
excellente. On en profite un max..
Chronique de juillet-aout 2019
Fatalitas..nos traversees depuis Cuba devaient toutes avoir le même gout de sel déferlant sur le pont., la même humidité des nombreux grains, les mêmes soleils diaphanes, les mêmes ciels délaves plombés de gros nuages, le même océan grondant ..Tortola-cuba 729 mn, Cuba-bahamas 285mn , Bahamas-Bermudes 867mn, Bermudes-Açores 1720mn, Açores-portimao 1000 mn mais la plus laborieuse, bien que nous n'y n'avions vu qu'une formalité, la plus éreintante de toutes fut celle des Açores au Portugal.
Le saviez-vous ? En mer quand on dort on ferme les yeux mais on garde les oreilles grandes ouvertes. On enregistre tous les bruits du bateau parfois les sons rassurants mais aussi les inquietants. Je suis entrain de capeler mon ciré quand Jean appelle pour prendre le 3ieme ris et endrailler la trinquette. Nous sommes fatigués, épuisés de devoir assurés nos moindres déplacements sur et dans le bateau. A bord boire, manger, dormir , tout devient compliqué quand on se fait secouer. Nous sommes au pres depuis 7 jours, le bateau gite et ne nous facilite pas la vie courante, heureusement nous sommes 2 à bord, complices, partageant et prenant soin de l'autre dans les manoeuvres aussi je pense à ceux que nous avons connus et qui naviguent seuls: Julien, Xavier, Guy, Corentin, Pascal, Olivier, Serge...Chapeau bas messieurs car je sais ce qu'il en coute de force de caractère et d'aptitude à relativiser le présent quand les éléments sont contraigants mais, me disais-je aussi, ils leur manquent l'équipière de choix. Exact messieurs, je me passe la brosse à reluire. N'est il pas acquis que charité bien ordonnée 😉...
Nous sommes restes 2 mois aux Açores et des 9 iles nous en auront connu 7: Florès, Praïa, Pico, Terceira, Sao jorge,Sao Miguel et Santa Maria..L'archipelle des Açores c'est un écrin de velours d'un camaïeu de verts au milieu de l'atlantique. Reposantes et paisibles, une douceur de vivre appreciable, la gentillesse des habitants, la beaute des paysages, les haies d'hortensias, des petits murets délimitant des champs peints avec toutes les nuances de verts et sur ce vert des quantites de vaches immobiles, des lacs au fond des caldeiras. Un grand coup de coeur pour les iles du milieu Terceira, Sao Jorge et Pico...Praïa et Sao Miguel sont déjà trop envahies par le tourisme de masse et ont perdues de leur authenticité, de leur naturel..comme toujours, il faut plaire à la demande et aux désirs des agences de voyages mais ce qui sauve les Açores d'un trop grand débarquement de toutous c'est l'irregularité de son climat. Les açoriens aiment à répeter que chez eux les 4 saisons defilent dans la journée. Nous, personnellement, avons trouvé que se succedaient l'automne aux ondées rapprochées et le printemps aux éparses eclaircies..Pour l'hiver et l'été ils peuvent repasser, il fait toujours entre 17 et 23`..
A partir du 30 juillet, nous avons commencé à regarder la météo pour la traversée retour.. et toujours la même rengaine : Depression en cours de route, alizés portuguais à l'arrivée, houle, pluie. On retarde, on attend, on tergiverse et on part..
1er depart le 8 aout. Départ 10h , retour à quai 11h30 après avoir constaté que le pilote électronique ne fonctionne plus.
2ieme départ le 9 aout, départ 10h , on y tient, retour le 12 aout à Santa Maria, aprés avoir fait 350 mn en zigzag et seulement 140 sur la route directe. 30 knds au prés, la nuit avons mis 3h à la cape pour se reposer sous pluie d'enfer dans grosse houle, Jean voulait arreter la voile, c'est à n'y plus rien comprendre !!
3ième départ le 15 aout. Heureusement nous avons le regulateur d'allure pour barrer, les conditions se sont vite degradées avec Pluie-Houle-Vent, le trio de Zoub." "Homme libre , toujours tu chériras la mer" mes fesses oui !! Faut plus compter sur moi dans ces conditions. Je fatigue, le bateau souffre, les vagues explosent sur la coque, une dépression en cours pas prévue mais bien présente, nous tombe sur les cirés.. Que faire à part subir, patienter et faire nos quarts? Ça va durer 4 jours et 4 longues nuits.
Fatalitas..nos traversees depuis Cuba devaient toutes avoir le même gout de sel déferlant sur le pont., la même humidité des nombreux grains, les mêmes soleils diaphanes, les mêmes ciels délaves plombés de gros nuages, le même océan grondant ..Tortola-cuba 729 mn, Cuba-bahamas 285mn , Bahamas-Bermudes 867mn, Bermudes-Açores 1720mn, Açores-portimao 1000 mn mais la plus laborieuse, bien que nous n'y n'avions vu qu'une formalité, la plus éreintante de toutes fut celle des Açores au Portugal.
Le saviez-vous ? En mer quand on dort on ferme les yeux mais on garde les oreilles grandes ouvertes. On enregistre tous les bruits du bateau parfois les sons rassurants mais aussi les inquietants. Je suis entrain de capeler mon ciré quand Jean appelle pour prendre le 3ieme ris et endrailler la trinquette. Nous sommes fatigués, épuisés de devoir assurés nos moindres déplacements sur et dans le bateau. A bord boire, manger, dormir , tout devient compliqué quand on se fait secouer. Nous sommes au pres depuis 7 jours, le bateau gite et ne nous facilite pas la vie courante, heureusement nous sommes 2 à bord, complices, partageant et prenant soin de l'autre dans les manoeuvres aussi je pense à ceux que nous avons connus et qui naviguent seuls: Julien, Xavier, Guy, Corentin, Pascal, Olivier, Serge...Chapeau bas messieurs car je sais ce qu'il en coute de force de caractère et d'aptitude à relativiser le présent quand les éléments sont contraigants mais, me disais-je aussi, ils leur manquent l'équipière de choix. Exact messieurs, je me passe la brosse à reluire. N'est il pas acquis que charité bien ordonnée 😉...
Nous sommes restes 2 mois aux Açores et des 9 iles nous en auront connu 7: Florès, Praïa, Pico, Terceira, Sao jorge,Sao Miguel et Santa Maria..L'archipelle des Açores c'est un écrin de velours d'un camaïeu de verts au milieu de l'atlantique. Reposantes et paisibles, une douceur de vivre appreciable, la gentillesse des habitants, la beaute des paysages, les haies d'hortensias, des petits murets délimitant des champs peints avec toutes les nuances de verts et sur ce vert des quantites de vaches immobiles, des lacs au fond des caldeiras. Un grand coup de coeur pour les iles du milieu Terceira, Sao Jorge et Pico...Praïa et Sao Miguel sont déjà trop envahies par le tourisme de masse et ont perdues de leur authenticité, de leur naturel..comme toujours, il faut plaire à la demande et aux désirs des agences de voyages mais ce qui sauve les Açores d'un trop grand débarquement de toutous c'est l'irregularité de son climat. Les açoriens aiment à répeter que chez eux les 4 saisons defilent dans la journée. Nous, personnellement, avons trouvé que se succedaient l'automne aux ondées rapprochées et le printemps aux éparses eclaircies..Pour l'hiver et l'été ils peuvent repasser, il fait toujours entre 17 et 23`..
A partir du 30 juillet, nous avons commencé à regarder la météo pour la traversée retour.. et toujours la même rengaine : Depression en cours de route, alizés portuguais à l'arrivée, houle, pluie. On retarde, on attend, on tergiverse et on part..
1er depart le 8 aout. Départ 10h , retour à quai 11h30 après avoir constaté que le pilote électronique ne fonctionne plus.
2ieme départ le 9 aout, départ 10h , on y tient, retour le 12 aout à Santa Maria, aprés avoir fait 350 mn en zigzag et seulement 140 sur la route directe. 30 knds au prés, la nuit avons mis 3h à la cape pour se reposer sous pluie d'enfer dans grosse houle, Jean voulait arreter la voile, c'est à n'y plus rien comprendre !!
3ième départ le 15 aout. Heureusement nous avons le regulateur d'allure pour barrer, les conditions se sont vite degradées avec Pluie-Houle-Vent, le trio de Zoub." "Homme libre , toujours tu chériras la mer" mes fesses oui !! Faut plus compter sur moi dans ces conditions. Je fatigue, le bateau souffre, les vagues explosent sur la coque, une dépression en cours pas prévue mais bien présente, nous tombe sur les cirés.. Que faire à part subir, patienter et faire nos quarts? Ça va durer 4 jours et 4 longues nuits.
Chronique septembre-octobre 2019
Chose étrange, il m'aura fallu parcourir des îles de la planète pour constater que la beauté était partout à Minorque. Qu 'il nous suffisait de jeter l'ancre dans une de ses calas pour être charmés de son éclat comme le souffle doux d'un enchantement qui tient d'un melange de souvenirs et de retrouvailles. Surtout qu'au mois où nous l'abordons, la plupart des touristes a désertée les lieux , nous la retrouvons donc comme nous l'avons connue il y a un temps certain et cette affinité particulière que j'ai liée depuis des lustres avec Minorque n'aura point faibli. Jean a cessé de rabâcher son petit mantra à propos de la pluie puisque le ciel est bleu acier sans aucun nuage. Nous retrouvons ses eaux turquoise et ses petits murets de pierre ocre et ses pins et ses falaises...
Avons fait la côte sud, repris les sentiers, dégusté chez Suzy notre calamares plancha, siroté le gin tonique, bidonné l'eau de Covas et fait notre cargaison de Xoriguer à la distillerie de Mahon..Bref le pélerinage...
Mais je ne me fais aucune illusion, l'été Minorque n'est plus fréquentable, y revenir à cette période est une sorte de baume sur les plaies de nos paradis perdus.
Il nous faut rentrer, c'est bien l'impératif mais la météo se moque de nos désirs...Nous ne décidons donc de rien. Nous faisons des sauts de daurades, nous rapprochant progressivement de nos pénates...fuyant les zones à risque et nous protégeant des coups de vent.. on voulait se prendre cool cette remontée, mais nous voilà jonglant avec les aléas des soufles d'air..Si vous saviez comme je deteste de ne rien décréter. Ah mon Libre Arbitre !!
Nous sommes partis donc dans une accalmie juste d'une journée pour Palamos.. Beaucoup de regrets de quitter Minorque maIs je me suis promise d'y revenir pour faire tous les sites préhistoriques de l'ile.. Explorer cette vie des 1er hommes , installés en 2000 AJC...voir et connaitre la Minorque Talayotique..Jean n'est pas particulièrement fan et peu terrestre ,alors avis aux amateurs !!
Palamos reste Palamos..un abri et une bonne escale avant la remontée sur Leucate surtout quand souffle Trami. A l'arrivée, nous mettons le bateau dans un chantier pour 8 mois. Il faut le désarmer, le nettoyer, l'embellir, faire nos petites réparations et le vider..Sur ce dernier point, beaucoup de doute. Bref un retour de 2 ans de vadrouille soit 15 000 milles..
Comme à nos âges on ne change pas, on fait avec ce qu'on est, Juin nous verra partir vers les eaux bleues de la Grèce...En attendant nous avons des projets de vélos, de balades, de jardin, de travaux... et milles petites choses que je ne soupçonne pas encore..Vaya con Libertad...
Sapeto'q et son équipage vous saluent...
Chronique juillet 21
Chose étrange, il m'aura fallu parcourir des îles de la planète pour constater que la beauté était partout à Minorque. Qu 'il nous suffisait de jeter l'ancre dans une de ses calas pour être charmés de son éclat comme le souffle doux d'un enchantement qui tient d'un melange de souvenirs et de retrouvailles. Surtout qu'au mois où nous l'abordons, la plupart des touristes a désertée les lieux , nous la retrouvons donc comme nous l'avons connue il y a un temps certain et cette affinité particulière que j'ai liée depuis des lustres avec Minorque n'aura point faibli. Jean a cessé de rabâcher son petit mantra à propos de la pluie puisque le ciel est bleu acier sans aucun nuage. Nous retrouvons ses eaux turquoise et ses petits murets de pierre ocre et ses pins et ses falaises...
Avons fait la côte sud, repris les sentiers, dégusté chez Suzy notre calamares plancha, siroté le gin tonique, bidonné l'eau de Covas et fait notre cargaison de Xoriguer à la distillerie de Mahon..Bref le pélerinage...
Mais je ne me fais aucune illusion, l'été Minorque n'est plus fréquentable, y revenir à cette période est une sorte de baume sur les plaies de nos paradis perdus.
Il nous faut rentrer, c'est bien l'impératif mais la météo se moque de nos désirs...Nous ne décidons donc de rien. Nous faisons des sauts de daurades, nous rapprochant progressivement de nos pénates...fuyant les zones à risque et nous protégeant des coups de vent.. on voulait se prendre cool cette remontée, mais nous voilà jonglant avec les aléas des soufles d'air..Si vous saviez comme je deteste de ne rien décréter. Ah mon Libre Arbitre !!
Nous sommes partis donc dans une accalmie juste d'une journée pour Palamos.. Beaucoup de regrets de quitter Minorque maIs je me suis promise d'y revenir pour faire tous les sites préhistoriques de l'ile.. Explorer cette vie des 1er hommes , installés en 2000 AJC...voir et connaitre la Minorque Talayotique..Jean n'est pas particulièrement fan et peu terrestre ,alors avis aux amateurs !!
Palamos reste Palamos..un abri et une bonne escale avant la remontée sur Leucate surtout quand souffle Trami. A l'arrivée, nous mettons le bateau dans un chantier pour 8 mois. Il faut le désarmer, le nettoyer, l'embellir, faire nos petites réparations et le vider..Sur ce dernier point, beaucoup de doute. Bref un retour de 2 ans de vadrouille soit 15 000 milles..
Comme à nos âges on ne change pas, on fait avec ce qu'on est, Juin nous verra partir vers les eaux bleues de la Grèce...En attendant nous avons des projets de vélos, de balades, de jardin, de travaux... et milles petites choses que je ne soupçonne pas encore..Vaya con Libertad...
Sapeto'q et son équipage vous saluent...
Chronique juillet 21
Rififi à Coves..
Quand on est
arrivé 2 bateaux, notre place habituelle libre alors on maîtrise ...1h
apres nos amis, on les aide..leurs voisins ayant mouillé 6m dans 5m
d'eau portent sur eux.. mais comme ils étaient les premiers arrivés ils
estiment que nos amis doivent partir..Jean explique stoïquement le
pb..le mec lui dit qu'il a fait les glenans et que donc il a raison..
d'ailleurs son ancre n'a pas bougé...pour une fois c'est moi qui ait calmé le jeu..Doucement je suis allee chercher Jean et nous avons aidé
nos amis âgés a se remouiller..
30 min après un
allemand , très gentil, demande de s'attacher à Sapeto'Q pendant qu'il
va embosser..bien sauf qu'il n'a que des aussieres de 3m...bon il racle
les fonds de coffres et fini par mettre 5 bouts pour faire une bonne
aussiere. Quand je lui dis qu'il en faudrait une 2ieme il est désespéré
..pendant ce temps le vent monte, des bateaux se disputent une place,
passe sur les chaînes d'ancre..un voisin leur dit de faire attention, l'
Anchor woman l'insulte littéralement...du jamais vu..du grand
show..Mince la racaille fait de la voile maintenant..
Chronique aout 21
Minorque encore, Minorque toujours..Des amis
partent, d'autre arrivent. On tourne dans un sens puis dans l'autre..il
fait beau, l'eau est cristalline, les journées passent et le soir on se
retrouve tous pour l'apero...Nous sommes a algarayens de nouveau...mais
nous sommes dans notre dernière ligne droite. Nos amis malouins
cherchent une Marina pour un mois au sud d'Alicante. Ils doivent
impérativement remonter à st malo..Nos amis de Porto en ont marre de
faire du moteur , 50h , ou d'être bloqués par trop de vent. Ils font
une pose a 50 milles de gilbraltar...autant dire que dans un mois ils
vont peut être arriver a minorque...donc nous continuons notre
périple...Pour l'instant meteo peu favorable pour partir vers l'est mais
a partir de mercredi prochain, nous devrions lâcher les amarres pour le
sud Sardaigne...Haut les ♡, cette attente nous aura réservée de belles
surprises, nos retrouvailles avec Frankiz, amis de Grèce et avec
Oukiva, 3 ans après notre périple.. Clara qui m'appelait "mamie" est
venue se lover dans mes bras..immense plaisir..
Nous
n'avons donc pas abandonné notre projet Grec..nous retardons
seulement, après tout même si nous arrivons début septembre et que nous
hivernons le bateau de suite , quelle importance puisque l'an prochain
nous y reviendrons.
Ici le pass sanitaire, papier
vaccin, tests ne sont pas demandés ..même aux amis qui sont allés dans
des ports..on se promene sans masque sauf pour rentrer dans une
boutique...bars et restos ouverts..la vie d'avant .écouter la télé est
nocif...besos salés flo
Nuit bordel
Nuit
poubelle...mouillage 1 etoile bien que nous avons tenu toute la
nuit..Ce n'était pas gagné A partir de minuit le vent est rentré ; 18,
20 nds pour finir a 31 nds en rafale..bon adieu nuit caline, voilà la
nuit cockpit. Nuit de veille, lampe torche, relevé d'amer et moteur pret
à l'emploi... crevés le lendemain on part sur Es Grau...il doit y avoir
du vent de NE dans la nuit mais Jean dit que nous serons protégés de
l'île...De toute façon le vent se lève vers 6h..donc nuit d' ivresse ,
de tendresse en perspective...mais la meteo c'est comme la Sncf, jamais
les bons horaires..le vent est rentré nord, fort, a 1h30..Notre nuit
était finie..pas d'oubli, pas de nuit de Chine..mais nuit de Bouse avec
éclaboussures. On se lève pour caler ce qui cogne..on se relève pour
surveiller les bateaux , la plupart sont sur des bouées ce qui nous
arrange grandement..Jean ronfle, plutôt bon signe. Au matin nous sommes
plutôt vasouillards.
On dejeune, on se casse vers Teulera à Mahon où les eaux plates font la joie du mataf...demain on verra où l'on va...
Un seul mot d'ordre : Dormir une nuit tranquille..
Holà
Nous voilà arrivés
dans ce foutu port de carloforte..pas sans mal .Partis dimanche matin
de punta rabiosa à Minorque après une nuit sous l'éclat de mille
éclairs, nous faisions route vers le sud Sardaigne..220 milles
nautiques.. Cette traversée restera dans nos mémoires comme celle qui
nous a obligés au plus grand nombre de manœuvres...pas de vent : moteur,
à peine tu poses le cul dans le cockpit, le vent monte..on remet les
voiles, il forcit, on réduit le génois, il continue à forcir, un ris,
puis 2 ris dans la grand voile.puis ça se calme on renvoie...calme plat ,
de nouveau moteur...et hop la ritournelle est repartie comme un mauvais
refrain..mais, of course, fatigué de jouer Eolo a laché son souffle
maudit 30 nds dans les naseaux.On avançait bien du coup... On est arrivé
a 2h du matin sous une pluie d' orage avec quelques grêlons, cernés par
les éclairs..première fois de ma vie que que je vois tomber la foudre
dans la mer, 6 fois de suite, des fois que je n'ai pas pigé..Qui n'en
menait pas large sur Sapeto'Q ??? Eh bien nous..Mourir foudroyé n'est
pas dans nos projets...
De plus arriver de nuit
dans un port, n'est pas une idee fameuse..Nous avons tourné, discuté,
cherché une place et fini par mouillé dans 4m5 d'eau au milieu d'un
bassin. Orage et désespoir tout est permis pour sauver sa peau...le
lendemain avons dés l'ouverture demandé une place à la Marina..Notre
exploit avait fait le tour des matafs, comme quoi...
Aujourd'hui
retrouvailles avec la ville, les pizzas et l'eau à volonté...quel
plaisir le linge propre et la douche sans restriction...
Demain
partons dans un mouillage du sud et jeudi si tout va pour le mieux dans
la meilleure meteo, nous continuons sur la Sicile....sans orage
j'espère.. besos les terriens.
7 commentaires:
Salut les navigateurs,
Almeria a l'air sympatique mais sur la muraille de Chine j'emets une reserve parce que Flo a deja pris la muraille de Chine la nuit, je suis témoin.
Vous faites des rencontres sympa ans le periple a duré 6 ans vous en etez au début,le voyage commence.
Pas de virée dans les Antilles les ouragans reviennent, ils feraient qu'une bouchée de Sapeto'q et de ses marins.
Nous reprenons notre petite semaine de terriens Histoire de l'art a repris super , le sport aussi on s'entraine pour aller courrir derriere les gorilles....
Maman va bien aprés un petit coup de mou.
Bonne continuation.Bon vent.
Salut les artistes,
Les nouvelles sont plus rares peut etre vous naviguez on a perdu le fils.
Nous sommes préts pour aller en Ouganda ,nous familiariser avec nos ancetres.
Les cadeaux s'est toujours sympa surtout dans vos conditions ca donne du piquant à votre quotidien car vous ne pouvez pas continuer à vous prendre pour des vaches(marines).
Bisous. Au retour du voyage..
Ca y est, j'ai tout lu, enfin, ce qui concerne votre nav depuis que l'on s'est rencontré. Super organisation avec Jean, ses récits et images et Flo belle plume. Cela me fait bizarre bien sur, car de notre coté, et bien, on gélifie notre blog. Nous faisons un atterrissage français en douceur et sommes très heureux de savoir que vous partez. Bises et profitons tous ...
Coucou,
C'est pour bientot le Cap Vert.On attend de vos nouvelles avec impatience.
Cet aprés midi nous sommes allés au salon de the.Comme Flo ne peut plus me tenir compagnie Gege se sacrifie.
Nous avons mangé avec Fanny en pleine forme.
A bientot. Monique et Gégé
coucou les bronzés,
Car nous esperons que vous prenez le soleil et que vous vous baignez dans de belles eaux turqoises.
Nous suivons votre périple d'ile en ile,la belle vie et vous poussez le luxe d'aller à st Barth, sapeto'q ne se refuse rien et se confronte au grand luxe.
Ensuite les iles vierges anglaises et Cuba.
Nous ,nous allons trés moyens.nous avons une mauvaise nouvelle à vous apprendre Henri est décédé.Trés rapide,cancer du pancréas, 3 semaines hospitalisé, trés mauvais diagnostic et etat général altéré qui n'a pas permis de tenter quoi que se soit, sinon morphine, il n'a pas souffert et a été accompagné jusqu'à la fin.
Toute la famille s'est sérrée les coudes, Gégé exceptionnel, Mathieu et Rénan(son demi_frere)adorables et présent malgré la douleur.Sa femme Carine sous traitement a pu supportéé cette peine.
Ma soeur et mon beau_frére étaient là aussi.Maintenant demarches papiers....
Nous sommes désolés d'obscursir votre ciel étoilée et vos eaux limpides mais je sais que Flo était prés de moi.
On vous embrasse trés, trés fort.
Profitez des bons moments.
Bisous Momo et Gégé
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