Après ces trois jours de petit zéphir le vent est revenu, nous avons remisé le spi dans son sac ,et nous avons remis une voilure plus classique dans ce genre de traversée, la grand voile au premier ris et le génois tangonné à l'avant, et vogue la galère.
Progressivement le vent à continué à se renforcer, nous avons alors mis la voilure des oiseaux du grand large : les trinquettes jumelles. En vitesse nous n'avons pas trop perdu et nous avons pu faire du plein vent arrière sans risque d'empannage, un des plus grands risques d'accident à bord d'un voilier. Marcel et Jacky respectivement le pilote hydraulique et le régulateur d'allure ,en ont aussi été très satisfait, le bateau étant tiré par l'avant il est beaucoup plus stable sur sa route et le travail sur la barre est moindre. Enfin autre avantage pour la nuit,en cas de survente, il suffit de rouler le génois,et de garder que la trinquette 17 m2 .... il y a de quoi voir venir !
La seconde moitié de la traversée a été un peu plus fatigante. Le vent bien établi a creusé la mer et on s'est retrouvé balloté nuit et jour. Les déplacements à bord du bateau sont devenus difficiles, le dicton dit: une main pour toi une main pour le bateau. Pour nous c'était devenu les deux mains pour toi et on verra plus tard pour le bateau.... A l'intérieur, il faut absolument tout caler sinon ça valse sur le plancher, ou les objets s'entrechoquent en faisant du bruit ce qui devient rapidement insupportable. Enfin le plus difficile c'est d'arriver à trouver le sommeil dans un environnement bruyant et en mouvement perpétuel.
Pour nous fatiguer un peu plus, le ciel a décidé de nous envoyer des grains..... Lors de notre précédente traversée nous en avions eu quelques uns, mais cette fois ils se sont succèdés régulièrement. Le grain est un vilain nuage noir qui arrive sournoisement par l'arrière qui rattrape le bateau et qui vient déverser des torrents d'eau. Pour mettre un peu plus de piquant le vent se renforce et peut dépasser les 30 kt ce qui oblige à réduire en vitesse la voilure. Le jour c'est ennuyeux, mais on a le temps de les voir venir et d'anticiper. La nuit c'est carrément emmerdant car on se fait ramasser sans rien avoir vu venir. Les équipiers sont réveillés dare dare pour venir prendre les ris, et après la bataille rejoignent leur couchette trempés, un vrai plaisir.
Ce scénario s'est répétè jusqu'à notre arrivée, et c'est avec satisfaction que nous avons jeté l'ancre dans le lagon à l'entrée de St François
Le bilan
18 jours et 3h pour effectuer 2157 milles
18h moteur pour recharger les batteries. Eh oui ! pendant les jours de vent faible, l'éolienne était en chômage, idem pour l'alternateur d'arbre qui produit à partir de 4 kt, et avec le ciel nuageux et les jours courts les panneaux solaires ne donnaient pas grand chose .
Santé: Rien de particulier, juste quelques bleus suite à des chocs dans les coups de roulis.
Casse : Néant. Tout à bien fonctionné, il n'y a que les batteries qui montrent des signes de fatigue , et le safran qui a repris du jeu par la bague du haut .
Trace transat Sapèto'Q |
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